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Premiers podiums à la PFW de Mame Kurogouchi, Kimhekim et Kwaidan Editions, pépites en devenir

Si hier encore la London Fashion Week était renommée pour son vivier de jeunes talents, la Paris Fashion Week est en train de lui ravir le podium en accueillant, elle aussi, de plus en plus de jeunes pousses ! 

Article rédigé par franceinfo Culture, Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 7min
Les créateurs Mame Kurogouchi, Kwaidan Editions.et Kimhekim (de gauche à droite), nouvelles révélations de la PFW de septembre 2019 (NARUO MASAMI/AFP/KIMHEKIM)

La semaine de la mode est de retour à Paris avec 75 défilés et 25 présentations printemps-été 2020, du 23 septembre au 1er octobre 2019. La Paris Fashion Week, ce sont des grands noms habituellement présents (Dior, Chanel, Issey Miyake, Saint Laurent, Celine…) mais surtout de plus en plus de nouveaux talents ! Parmi ses jeunes recrues se cache peut-être un futur grand nom. En effet, le passage sur les podiums est un bon moyen pour eux de se faire connaître à l’image du créateur chinois Dawei. Il a intégré la saison dernière le calendrier de la Fédération de la haute couture et de la mode et se retrouve pour l’automne-hiver 2019-20 invité de La Redoute.

Si certains intègrent le calendrier de la PFW, d'autres présentent leur travail dans l'incubateur Designers Apartment ou font l'objet d'une exposition photographique présentée sous forme de totems installés dans les quartiers Haussmann et Saint Honoré.

Mame Kurogouchi, Kimhekim et Kwaidan Editions, nouveaux venus sur les podiums 

Étoile montante du Japon, la marque Mame Kurogouchi est classée numéro 2 derrière Sacai parmi les meilleurs designers japonais selon le Senken Journal. Maiko Kurogouchi a fait ses armes chez Issey Miyake avant de lancer son label en 2010, en s’inspirant de son surnom d’enfance. Elle a reçu le Grand Prix de la mode Mainichi 2014 et le prix de parrainage Shiseido du meilleur nouveau designer ainsi que le Prix de la mode 2017 de Tokyo. Celle qui a déjà défilé à Paris, en dehors du calendrier, propose un travail poétique et raffiné mêlé de reflets occidentaux et orientaux. Le voyage est un pilier majeur de l'ADN de la marque. Lors de ceux-ci, la créatrice recherche ce qu'elle appelle des "fragments", des objets éparpillés dans le monde entier qui l'incitent à constituer sa collection, à visiter des usines et des artisans à travers tout le Japon. "Nous, les designers, pouvons créer quelque chose de nouveau à partir du savoir-faire ancien et le transmettre à la génération suivante", souligne la créatrice sur son site.

Maiko Kurogouchi, la créatrice de la marque de mode Mame Kurogouchi  (NARUO MASAMI)

Pour sa collection printemps-été 2020 (présentée au 1er jour de la semaine de la mode), elle a conçu ses vêtements comme une "protection du corps" pour "emballer le coeur" en s'inspirant de l'histoire de l'emballage des confiseries wagashi. D'où les superpositions multiples pour des silhouettes enveloppantes et aériennes. Des sacs en PVC, marque de fabrique de la créatrice, sont translucides et couverts d'une multitude de franges pour apporter une touche futuriste à ce vestiaire cool où domine le vert accessoirisé.

Défilé Mame Kurogouchi printemps-été 2020, à la Paris Fashion Week, le 23 septembre 2019 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Kimhekim est le nom de famille de l'ancienne famille royale en Corée et symbolise l'ère du royaume d'or. Né en Corée du Sud, Kiminte Kimhekim baigne dans la culture coréenne. Sa grand-mère lui apprend les techniques de couture traditionnelles : il habille alors ses poupées de costumes traditionnels. A Paris, il étudie au Studio Berçot d'où il en ressortira diplômé en 2009. Dès sa sortie de l'école, il entre chez Balenciaga où il travaillera quatre saisons entre le studio et l'atelier et apprendra l'importance de l'approche artisanale. Avec la création de sa marque Kimhékim en 2014, le créateur fait coexister techniques coréennes traditionnelles et savoir-faire français de la couture, tout en sublimant et explorant la beauté des costumes traditionnels coréens. 

Kiminte Kimhekim, le créateur de la marque de mode Kimhekin  (KIMHEKIM)

Pour son show printemps-été 2020 (qui s'est tenu le 1er jour de la PFW), il a dessiné une collection mélangeant le costume traditionnel coréen et l'uniforme, imposé aux lycéens dans son pays, au streetwear avec une touche de "provocation". Il revisite également la longue jupe traditionnelle coréenne, chima, fabriquée par des artisans à Séoul, en la mixant avec des bodies sportswear ou des chemises blanches. Une partie de la collection est baptisée "Buy it if you can" (achète ça si tu peux) comme une veste gigantesque associée à un pantalon extrêmement long ou une cravate démesurée. "Certains disent que ce n'est pas portable mais je m'en fiche, si vous pouvez, achetez!", a déclaré le créateur qui revendique le plaisir d'expérimenter. Il s'est retrouvé sous les feu des projecteurs lorsque l'actrice Elle Fanning avait porté, en août, une robe Kimhekim rose transparente ceinturée d'un noeud gigantesque. Ces noeuds se portaient au défilé comme couvre-chef ou une jupe ceinture sur un body. Une mini-robe, un ensemble ou des cuissardes noires ont été couverts de labels Kimhekim, cousus à la main, une façon de mélanger le côté industrie et couture, selon le créateur.

Défilé Kimhekim printemps-été 2020, à la Paris Fashion Week, le 23 septembre 2019 (CINDY VOITUS / HANS LUCAS)

La marque de luxe londonienne Kwaidan Editions est née en 2016 sous la houlette de la Française Léa Dickely et du Vietnamien-Américain Hung La, diplômés de l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers en Belgique. Après leurs études, ils lancent une marque dont l’esthétique correspond à la nature multifacette de leurs idées individuelles : coupes méticuleuses et teintes vibrantes suggèrent un charme contemporain aux pièces d’inspiration vintage avec d’audacieux contrastes de couleurs. Leur défilé se tiendra le dernier jour de la PFW.

Le duo de créateurs de la marque Kwaidan Editions, Lea Dickely et Hung La, le 1er mars 2019 à Paris (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Designers Apartment, un tremplin pour jeunes talents

Pour aider les créateurs à se faire connaître, la Fédération de la Couture et de la mode, organisatrice de la PFW a mis en place depuis 2012 un showroom dédié à la jeune création française. Designers Apartment, incubateur-showroom accueille 13 créateurs du 24 septembre au 1er octobre au Palais de Tokyo. Déjà présents la saison dernière Arthur Avellano, Boyarovskaya, Dawei, Marianna Ladreyt, GNDR, Sadaels. Kenta Matsushige, Ester Manas et Savoar Fer sont rejoints pour cette 15e édition par Alphonse Maitrepierre, Gamut, Egon Lab et Mossi.

Un parcours jeune création sous forme de 34 totems parsemés dans la ville

Cette année, le Comité Haussmann Paris et le Comité du Faubourg Saint-Honoré, mettent la jeune création à l’honneur au sein de leurs quartiers respectifs. Cette exposition de photographies montrant les collections de 18 créateurs - finalistes du Festival de International de Mode, de Photographie et d’Accessoires de mode à Hyères - est intitulée Paris-Hyères, la mode de demain. Les 34 totems, répartis dans les quartiers Haussmann et Saint-Honoré, permettent au public de s’imprégner de l’ambiance singulière qui règne dans la capitale au cours de la PFW et de découvrir ces jeunes pousses. 

Le travail du créateur japonais Kenta Matsushige présenté dans l’exposition “Paris-Hyères, la mode de demain” à Paris  (KENTA MATSUSHIGE)

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