Retour en images sur la Paris Fashion Week féminine automne-hiver 2024-25 avec Litkovska, Jitrois, Leonard et Junko Shimada

À la Paris Fashion Week, 109 maisons ont présenté leur prêt-à-porter féminin automne-hiver 2024-25, du 26 février au 5 mars 2024. Quatre d'entre elles – l'Ukrainienne Litkovska, la Japonaise Junko Shimada, les Françaises Jitrois et Leonard – ont retenu notre attention. Explications.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 6min
Défilé Litkovska automne-hiver 2024-25 à la Paris Fashion Week, dans le concept store l'Éclaireur le 28 février 2024. (NICK SOLAND)

Pour prolonger le plaisir de cette semaine féminine automne-hiver 2024-25, voici quatre collections coups de cœur avec les créations des maisons Litkovska, Jitrois, Leonard et Junko Shimada.

Litkovska : le pouvoir d’un nouveau commencement

C'est dans le concept store L'Éclaireur que Lila Litkovska a présenté Underwater, une ode à la puissance d'un nouveau départ. Ses invitations avaient été écrites par des enfants et l’image réalisée par la créatrice lors d’une randonnée, inspirante, dans l’Himalaya. C’est là, dans un camp d’alpinistes en route pour l’Annapurna, que cette dernière a érigé le drapeau ukrainien. Les habitants de ces montagnes sont connus pour leur attitude pacifique et leur capacité à interagir écologiquement. Un avenir similaire semble quelque chose que la créatrice visualise pour l’Ukraine de demain.

Après le défilé, les mannequins et les invités ont laissé leurs vœux sur des rubans accrochés à un arbre symbolique et le public est reparti avec des cartes postales créées à partir des carnets photos de Lila Litkovska en Himalaya avec ses souhaits personnels.

Litkovska, le pouvoir d’un nouveau commencement.
Défilé Litkovska ah 2024-25, à la Paris Fashion Week, février 2024. Litkovska, le pouvoir d’un nouveau commencement. (LITKOVSKA)

Inspirée par la sagesse des montagnes et le pouvoir revitalisant de l'eau, la créatrice a fait défiler des classiques de son vestiaire tailoring aux silhouettes fortes : coup de cœur pour ses robes à la fois ajustées et déstructurées, ses vestes et pantalons masculins déconstruits. La collection inclut aussi des looks avec des écharpes enroulées en cercle, symbolisant la non-linéarité du temps – le cercle sans fin du changement et de la réincarnation.

Le leitmotiv était l’imprimé, parfois dévoré, à l'effigie des poissons, décorant les hauts et les chemises. Dans la tradition populaire de nombreux peuples du monde, y compris les Ukrainiens, le poisson symbolise la renaissance et la purification, car la vie commence toujours par l'eau.

Jitrois : passion cuir dans le rétro

Le styliste français Jean-Claude Jitrois, inventeur du cuir strech, s'approprie depuis toujours ce matériau dans ses créations, le détournant et le réinterprétant tout en le dissociant d’un monde trop masculin pour le faire vivre au quotidien sur la peau des femmes et des hommes. Sa nouvelle collection automne-hiver 2024-25 conjugue rétro, présent et futur.

En effet, le créateur a repris tous ses codes, des années 1980 aux années 2000. Ainsi, il rend hommage aux eighties et à son éclat flamboyant avec ses couleurs vibrantes – bleu arctique, rouge, blanc perle métallique et alu – que l'on retrouve sur plusieurs vêtements. Il reprend, par exemple, les lignes épurées des années 1990 et, pour les années suivantes, s'inspire des illusions voilées et dévoilées, comme cette robe avec ses bandes de cuir noires très graphiques incrustées sur une mousseline d'une élégance folle.

Jitrois automne-hiver 2024-25, à la Paris Fashion week, mars 2024. (LOUIS BAQUIAST)

Sur certains modèles Jean-Claude Jitrois jongle avec le bordeaux sulfureux et le gris taupe. On a adoré le tout nouvel imprimé crocodile qui se décline sur une veste, un blouson, un pantalon en cuir noir... la maison qui a abandonné la fourrure en propose cependant version fausse fourrure et réalise des casquettes avec ses chutes de cuir.

Outre cet avant-goût de la saison prochaine, autre indiscrétion : le créateur Jean-Claude Jitrois est actuellement en pleine écriture de sa biographie que l'on attend avec impatience !

Leonard : escapade en Amérique du Sud

Envie de soleil ? Empreinte de chaleur aussi bien dans les matières que dans les couleurs, la collection Leonard Paris fait le lien entre le chic parisien et la flamboyance de l’esprit latino. Direction, l'Amérique du Sud avec des accents mexicain ou péruvien.

Léonard, collection automne-hiver 2024-25 La Escapada en Amérique du Sud
Défilé Leonard automne-hiver 2024-25 à la Paris Fashion Week, mars 2024. Léonard, collection automne-hiver 2024-25 La Escapada en Amérique du Sud (Léonard)

Le créateur Georg Lux aime s’inspirer d’architecture : ici, il fait référence à la maison Ennis House conçue par Frank Lloyd Wright, dans le quartier de Los Feliz à Los Angeles. Elle fait partie d’une série de bâtiments baptisés "textile block houses" dont la façade est habillée de motifs en relief inspirés des vestiges mayas à Uxmal, dans l’état du Yucatan au Mexique. Côté silhouettes, la robe en laine beige adopte des rayures péruviennes, un manteau en drap de laine noire s'offre des broderies d’inspirations aztèques en fil satiné que l'on retrouve sur une combinaison ou sur des robes du soir (en seersucker de soie) vaporeuses.

À noter aussi : le logo historique JL (pour Jacques Leonard) réinventé dans un esprit seventies se porte en all-over sur plusieurs modèles. La fleur de cactus – devenue un des imprimés phares de la saison et qui change de taille selon les modèles – se décline en format XXL pour n’être qu’une illusion sur les longues robes évanescentes, signature de la maison. Côté palette, les tons du désert (sable, terre) cohabitent avec des couleurs riches (rouge grenade, rubis, rose). Le noir est là pour calmer le jeu.

Junko Shimada : so British

Surnommée "la plus parisienne des créatrices japonaises", Junko Shimada crée une mode intemporelle loin du diktat des tendances. Cette créatrice japonaise, enjouée et curieuse de tout et qui n'aime pas "regarder dans le passé", bouscule le minimalisme nippon avec son style. Le microcosme de la mode adoube ses silhouettes vitaminées, casual et raffinées, pleines d’une féminité assumée. Collection après collection, elle se révèle plus audacieuse, mélangeant les imprimés, faisant cohabiter pois et panthère.

Junko Shimada automne-hiver 2024-25 à la Paris Fashion Week, le 3 mars 2024. (MATTHIAS VRIENS)

Cette saison, elle est plus sage, avec un esprit so British. Les imprimés cravate sont détournés en jacquards de soie sur des pantalons et de larges manteaux façon peignoir de Lord. La jupe crayon se porte avec un chemisier cintré, le long manteau en velours écru est surpiqué d'un fil d'or ou décliné en tartan marine et vert. Les rayures tennis, autre emprunt au vestiaire masculin, se mélangent à des blouses de soie... elles se retrouvent façon blazer bordeaux ou bleue. Les tailleurs-pantalons s'accompagnent de cravates oversize. Un vestiaire so chic que l'on adopte immédiatement !

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