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Un an après l'invasion russe, des stylistes ukrainiens défilent et soutiennent leur pays à la Fashion Week de Londres

La Fashion Week ukrainienne, déplacée à Londres, a expliqué que "créer des collections est notre forme de résistance à la guerre".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Trois stylistes ukrainiens défilent à la London Fashion Week ah 2023-24, à Londres le 21 février 2023 (JUSTIN TALLIS / AFP)

Leurs tenues sont faites des cravates que les hommes ne portent plus et de motifs symbolisant "la fragilité de la vie". Un an après l'invasion russe, des stylistes ukrainiens ont profité de la Fashion Week de Londres, qui présente les collections automne-hiver 2023-24 du 17 au 21 février, pour soutenir leur pays.

La Fashion Week ukrainienne, déplacée à Londres, a expliqué que "créer des collections est notre forme de résistance à la guerre. Ce défilé est (...) le reflet du courage de tous les Ukrainiens". Les trois collections des labels Kseniaschnaider, Paskal et Frolov, imaginées en Ukraine, malgré les attaques de missiles et les sirènes de raids aériens, ont défilé sur les podiums de la London Fashion Week le 21 février.

Défilé du label Kseniaschnaider pour l'automne-hiver 2023-24 à la London Fashion Week, le 21 février 2023 (JUSTIN TALLIS / AFP)

"Je pense que c'est important de ne pas arrêter", explique Ksenia Schnaider, à l'origine avec son mari de la marque Kseniaschnaider. La styliste a fait de nombreux allers-retours entre l'Ukraine et le Royaume-Uni, où sa fille est scolarisée. Au début de l'offensive russe, quand elle a dû quitter Kiev, elle a craint de "ne plus jamais être capable de créer". Mais après avoir rejoint la Hongrie, puis l'Allemagne et, enfin, le Royaume-Uni, elle a choisi de continuer la mode, pour son bien et celui de son équipe.

"On ne peut pas s'arrêter"

"On ne peut pas s'arrêter, même si la réalité est terrible. Il faut continuer ce qu'on fait de mieux, être toujours créatif, essayer d'apporter de la beauté dans ce monde tragique", affirme-t-elle à l'AFP après le défilé. "Il y a beaucoup de nouveaux concepts dans tout ça", ajoute-t-elle. "Il ne s'agit plus simplement d'être une styliste, je dois sauver ma culture et mes traditions".

La collection de Kseniaschnaider présente de nombreux jeans, la marque de fabrique du label, ainsi que des blazers et des jupes faits avec des invendus de cravates. "Les hommes ukrainiens n'ont plus besoin de cravates maintenant car ils sont au combat", explique-t-elle.

Défilé du label Kseniaschnaider pour l'automne-hiver 2023-24 à la London Fashion Week, le 21 février 2023 (JUSTIN TALLIS / AFP)

Pour Julie Paskal, du label du même nom, les stylistes ukrainiens présents pour la Fashion Week se sont tous posé la question de savoir s'il fallait continuer son travail dans la mode alors que la guerre fait rage. Elle estime avoir pris la bonne décision, se sentant "incroyablement reconnaissante" vis-à-vis de la semaine de la mode londonienne, qui a accueilli les défilés ukrainiens. Elle a présenté des créations avec des motifs en forme de papillons, inspirés selon elle de la "fragilité de la vie et de la mort".

Elle vit désormais en Allemagne mais retourne régulièrement en Ukraine. "Je pense que pour nous tous, nous avions la volonté d'aller de l'avant (...) parce qu'on ne peut pas juste s'asseoir et pleurer, il faut bouger, faire tout ce qu'on peut", ajoute-t-elle.

Défilé Frolov ah 2023-24 à la London Fashion Week, le 21 février 2023 (JUSTIN TALLIS / AFP)

De son côté, le styliste Ivan Frolov, dont le label est inspiré par les cultures drag et transgenre, a présenté une collection de pulls tricotés main avec des épis de blé, symbole de l'Ukraine, et des robes-corsets brodées de cristaux Swarovski.

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