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Haute joaillerie : la pierre précieuse se taille la part du lion
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié le 15/07/2015 11:49
Mis à jour le 06/12/2016 06:30
En marge des défilés haute couture à Paris, les maisons de haute joaillerie ont présenté leurs trésors le 9 juillet 2015. Entre tradition et modernité, la pierre précieuse a été au centre des sertissages : en accumulation chez Dior, taillée brute chez De Beers, associée au marbre de la même provenance que celui dans lequel est bâti le Taj Mahal chez Boucheron, en pièce centrale chez Chanel...
Dior haute joaillerie, 2015
Soie Dior évoque la soie d’un taffetas, d’un pongé, d’un organza, d’un satin mais c'est aussi Sois Dior, être une femme en Dior. La collection joue sur les mots comme elle joue avec les pierres et les symboles. La soie, c’est ici celle du ruban, comme un trait d’union entre couture et joaillerie ; elle tisse les liens. C’est un ruban avec lequel Victoire de Castellane s’amuse, elle le plisse, l’enroule, le twiste, le déroule, le tord, le tourne, le torsade, le tortille… Et puis, d’un coup, le fige. La soie prend la pose et c’est ainsi que naît le bijou : le ruban est d’or, au milieu d’une construction de pierres. "Quand on joue avec un ruban, c’est instinctif, c’est éphémère, et j’ai voulu garder cette idée de liberté dans le jeu », explique Victoire de Castellane. Chacune des pièces a capturé de façon spontanée cette fraction de seconde entre deux mouvements. Celle où un plissé vient retenir un saphir rose entre ses vaguelettes d’or pavé. Celle où le ruban, que l’on imagine dénoué, tient en suspension un diamant poire entre ses pans ondulants. Ou la seconde suivante, lorsque le mouvement a déjà modifié les plis du ruban et la forme du collier. Partout, l’or est articulé pour être au plus juste du mouvement. Les rivières de diamants sont rythmées par les différentes tailles – navette, baguette, ovale, poire, brillant – montées à différentes hauteurs pour que le relief traduise les effets scintillants de l’étoffe.
(Dior haute joaillerie, 2015)
Telles des protections précieuses, ces parures expriment leur pouvoir par des joyaux magnétiques et solaires, des créations fascinantes et mystérieuses et des éclats éblouissants et hypnotiques. Les Talismans de Chanel proposent un voyage au travers d'une cinquantaine de bijoux haute joaillerie déconnectés des symboles de la maison. Véritables leitmotiv de la collection, les motifs quadrilobes tels des blasons scintillants sont d’une beauté énigmatique. La magie et l’aura du diamant animent ces totems joailliers sur lesquels s’épanouissent aussi bien la perle de culture japonaise, que le saphir, la laque multicolore et l’émail. Tout converge vers le centre de chaque pièce, comme un concentré d’énergie.
(Chanel haute joaillerie, 2015)
L’élément floral de la collection Opéra s’inspire du logo de la maison de joaillerie italienne, qui rappelle l’aspect visuel de la coupole de l’église du San Carlino à Rome. Elle rappelle également une rosace dans l’entrée du Château de Roccolo à Busca et les décorations qui surplombent les colonnes du Palais des Doges à Venise, puisant ainsi dans des courants artistiques qui sont une source d’inspiration pour Buccellati, du style de la Renaissance au style gothique vénitien, en passant par le néo-médiéval. La forme de l’élément central de la collection rappelle la carte d’imposants théâtres mais aussi par son nom Opéra les airs des compositions de grands auteurs italiens. La liaison avec le Théâtre de la Scala à Milan est évidente. La maison Buccellati est née dans cette ville en 1919. Sa production artisanale s'y déroule encore aujourd’hui, avec la collaboration de centaines de maîtres artisans dédiés à la gravure et au sertissage des pierres. De subtiles lignes sinueuses, une harmonie des formes, un jeu entre les surfaces pleines et les surfaces creuses telles sont les caractéristiques de cette collection composée de bracelets, colliers, sautoirs, bagues et boucles d’oreilles où les combinaisons de couleur d’or sont nombreuses.
(Buccellati haute joaillerie, 2015)
Depuis le premier voyage en Inde de Louis Boucheron en 1909, la richesse de son patrimoine, l'architecture de ses palais, les couleurs de ses villes n'ont eu de cesse d'inspirer Boucheron. Louis en rapporta une pierre qui devint la signature de la maison : le saphir cabochon. En 1928, le maharadjah de Patiala choisit Boucheron pour faire créer, entre autres, 149 colliers avec les pierres de son trésor : 7 571 diamants et 1.432 émeraudes. Pour rendre hommage à ces liens tissés depuis le 19e siècle, la directrice des créations Claire Choisne a travaillé de nouveaux matériaux comme le marbre et le sable et a réalisé le premier collier de haute joaillerie réversible, hommage aux traditionnelles parures indiennes. Avec 60 pièces, la collection Bleu de Jodhpur se veut une ode à cette Inde d'aujourd'hui. Pour la création du collier Jodhpur, le Maharadjah Gajsingh II a proposé à Claire Choisne d’utiliser du marbre des carrières de Makrana, le plus précieux et le plus recherché des carrières de Jodhpur. C’est celui
(Boucheron jaute joaillerie, 2015)
De Beers Diamond Jewellers est le nouveau membre de la Fédération Française de la couture, du prêt-à-porter, des couturiers et créateurs de mode. Depuis 2013, Hollie Bonneville est chargée de la création. Avec plus de 120 ans de savoir-faire dans l’expertise du diamant, De Beers Diamond Jewellers va au delà des 4C, normes adoptées par les diamantaires, et introduit un nouveau processus d’évaluation de la qualité des diamants baptisé “Brillance”. Synonymes de protection, de chance et de prospérité, les diamants bruts furent durant des siècles l’apanage exclusif des rois et des reines. En 2005, De Beers introduit pour la première fois les diamants bruts dans l’univers de la joaillerie avec sa collection Talisman, qui fête aujourd'hui ses 10 ans. Les diamants polis, sélectionnés pour leur éclat et leur brillance, rayonnent parmi les diamants bruts organiques. Façonné par la nature, chaque diamant brut est choisi à la main pour le caractère unique de sa beauté, de sa couleur, de ses lignes douces et de son éclat naturel.
(De Beers haute joaillerie, 2015)
Née dans l’exubérance végétale de la Martinique, Joséphine cultive un hédonisme raffiné et s’approprie les codes esthétiques du XVIIIe siècle. Elle féminise la géométrie néo-classique d’arabesques, de rinceaux, de feuillages et de fleurs allégeant le rationalisme martial de l’Empire d’une sensualité poétique. Écho du goût de son inspiratrice, la collection Joséphine offre 45 pièces qui revivifient une tradition de 230 ans. Ces quelques dessins de la Belle Époque, projets de colliers, pendentifs, diadèmes et aigrettes créés entre 1900 et 1915, illustrent cet art des nuances et de la composition caractéristique de Chaumet. Les motifs géométriques issus du répertoire architectural classique épousent la souplesse des enroulements et la vivacité des mouvements
(Chaumet haute joaillerie, 2015)
Joaillier depuis 1613, Mellerio dits Mellerio a toujours entretenu des liens étroits avec le monde de la mode. Dans les années 1950, la maison a collaboré avec Cristobal Balenciaga, Marcel Rochas, Christian Dior ou Pierre Balmain, dont elle parait les mannequins à l'occasion de défilés. Aujourd'hui, elle approfondit ces relations privilégiées avec la couture via une collaboration artistique avec Alexandre Vauthier, labellisé haute couture en janvier 2015. En découvrant les archives conservées depuis 1776, le créateur français s'est attardé sur une série de broches datant du XIXe siècle, le dessin d'une rivière de navettes et une gouache d'un bracelet architectural des années 1970. Il a dessiné 4 pièces de haute joaillerie et 3 pièces de joaillerie. Fasciné par l’émeraude, pierre fétiche de Mellerio, le styliste a souhaité en faire le fil "vert" d'une collection. graphique et contemporaine : des bijoux souples, mobiles et transformables. Structurés en ligne de fuite, les maillons des pièces de la collection haute joaillerie forment une succession de "V", l'initiale du créateur. Ce n'est que lors de la fabrication par le chef d'atelier que le "V" s'est révélé former le "M" de Mellerio.
(Mathieu Cesar Production Iconoclast)
La maison Genevoise met à l'honneur l'opale. La mythologie grecque et romaine représente l’opale comme une pierre à laquelle on prête des vertus magiques. Du Moyen-Âge au Second Empire, elle n’a cessé d’étayer, jusqu’à aujourd’hui, ses propres mythes. Puissante et subtile, flamboyante et iridescente, elle fascine par sa lumière si particulière qui semble animer la pierre d’une vie propre. De par ses couleurs changeantes, ses reflets insaisissables, elle est considérée comme une émanation du sacré. Chopard révéle les trois premières créations de cette collection capsule de six bagues fleurs. Toutes trois mettent en scène l'opale noire mariée au titane ou au zirconium. Le titane, très léger, peut être teinté dans une large gamme de couleurs et permet toutes les fantaisies. Le zirconium, dont la dureté permet un travail de précision extrême, fait, ici, son apparition dans les créations de haute Joaillerie. Ils sont combinés aux saphirs, améthystes, tsavorites, rubis, spinelles et diamants noirs. Les opales utilisées sont des opales traçables, issues d’un approvisionnement respectueux répondant à des critères éthiques et environnementaux.
(Chopard haute joaillerie, 2015)
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