Inspiration Punk pour la haute couture, au Met de New York
L'exposition replonge dans l'époque de ce genre rock'n'roll volontiers auto-destructeur, qui crie plus qu'il ne chante sa contestation et qui s'accompagne d'une consommation généralement immodérée de drogues et d'alcool. On y voit des vidéos de Sid Vicious, le chanteur des Sex Pistols, et autres musiciens sur écrans géants, des "gourous" punks qui y expliquent leur philosophie.
Une réplique grandeur nature a été réalisée de la salle de bains du night-club de Manhattan CBGB autour de 1975, avec des graffitis des Ramones sur les haut-parleurs qui affirment "Dead boys rule" (les garçons morts font la loi), et des mégots de cigarettes par terre. Les Sex Pistols et autres groupes revendiquaient le besoin de "choquer les gens" et d'être "aussi obscènes et inutiles que possible".
Punks et couture : mêmes combats
L'exposition ne traite pas des punks anti-conformistes mais de la mort d'une sous-culture nihiliste, et de sa renaissance sous forme de défilés de mode. Elle affirme que l'amour des punks pour une mode vestimentaire bricolée et bon marché - une chaîne comme bijou, des jeans et T-shirts déchirés - était en phase avec la façon de travailler des stylistes modernes.
"Dans une étrange tournure de leur destin, leur philosophie du +je le fais moi-même+ est devenu l'avenir du +no future+" expliquent les notes de l'exposition. "La philosophie punk peut sembler en opposition avec celle de la couture sur mesure, mais en fait, les deux sont définies par la même impulsion d'originalité et d'individualité", lit-on encore.
Les vêtements présentés témoignent de l'influence des punks sur les grandes maisons de la mode : des épingles à nourrice sur une robe de soirée Versace de 1994 ; une mini robe Balenciaga drapée d'une chaîne dans sa collection 2004 ; des fermetures éclair en or sur une robe de soie rose Givenchy de 2011.
Mais la commercialisation et la mode n'étaient jamais loin de l'expérience punk, souligne l'exposition, rappelant que l'impressario Malcolm McLaren est crédité d'avoir lancé le punk britannique avec la boutique Sex qu'il avait avec sa partenaire, la styliste Vivienne Westwood, à Londres.
L'exposition se termine par une boutique, où l'amateur peut s'offrir un T-shirt Givenchy pour 565 dollars ou un haut blanc signé Vivienne Westwood où est écrit "climate revolution", pour 100 dollars. Les épingles à nourrice y sont déclinées en collier à perles, au prix de 775 dollars.
"Punk : du chaos à la couture", du 9 mai au 14 octobre 2013, au Metropolitan Museum of Art. 1000 Fifth Avenue New York. New York (USA).
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