"Japonismes" au MAD : de l'art à la mode, immersion au pays du soleil levant
Le MAD dispose d'un fonds exceptionnel d'art japonais
Dans le cadre de la saison "Japonismes 2018 : les âmes en résonance", le Musée des Arts Décoratifs rend hommage au Japon. L'exposition "Japon - Japonismes. Objets inspirés, 1867-2018" met en lumière ce fonds exceptionnel d’art japonais ancien, l’un des plus importants en France. "Depuis sa fondation, en 1864, le MAD a été pionnier dans l’initiative de conserver et présenter l’art japonais en France" souligne Olivier Gabet, le commissaire général de l'exposition."Après une introduction historique, les 1.500 oeuvres d’art (ndlr : objets d’art et de design, créations de mode, arts graphiques, photographies...) s’articulent autour de cinq thématiques : les acteurs de la découverte, la nature, le temps, le mouvement et l’innovation" ajoute le Directeur du Musée des Arts Décoratifs.
Des costumes de spectacles aux innovations contemporaines
Si la mode est simplement évoquée au travers des costumes des spectacles de théâtre et de sumo, des masques ainsi que des vêtements d'armures dans les deux premiers étages du parcours, elle occupe une place plus importante au 3e étage.La dernière partie du parcours montre comment aujourd’hui, dans un monde globalisé, l’innovation réside dans les façons dont artisans, artistes, designers et industriels, japonais ou français, pensent et conçoivent leur métier et leurs collaborations.
Ici sont évoquées les influences artistiques en convoquant les grands noms des XXe et XXIe siècles : de Madeleine Vionnet à Watanabe Junya en passant par Paul Poiret, Koshino Junko, Rei Kawakubo (Comme des garçons), John Galliano et, bien entendu, Issey Miyake. Une salle lui est entièrement consacrée.
Issey Miyake inspiré par le travail du graphiste Ikko Tanaka
Issey Miyake est célèbre pour son originalité et son influence à partir des années 1970. Partisan de créer des vêtements à partir de matériaux propres au Japon, il y intègre des fibres synthétiques améliorées par ses soins, ce qui est à l’époque très novateur. Il établit alors un lien étroit avec les tisserands et fabricants spécialisés de tout le pays. Le styliste insuffle un nouvel élan aux techniques traditionnelles de teinture et de tissage alors en voie de disparition et perfectionne l’art vestimentaire.L'espace - qui lui est consacré au MAD - présente un angle spécifique de son travail : ses collections inspirées par le graphiste japonais Ikko Tanaka (jusqu'à sa mort en 2002, il était reconnu comme l'un des meilleurs designers graphiques du Japon). Dès la première collection (présentée en 2016), l'idée d'Issey Miyake n’est pas de créer une simple réplique des motifs (même si le design et les couleurs des illustrations originales ont été fidèlement reproduits) mais de montrer une nouvelle vision du travail d'Ikko Tanaka une fois le vêtement porté.
ikKO TANAKA ISSEY MIYAKE, une 4e collection pour 2019
Le travail qu'a entrepris Issey Miyake autour d'Ikko Tanaka se poursuit aujourd'hui avec une quatrième collection commercialisée début 2019 qui reprend deux séries de motifs, dont voici en avant-première un aperçu.
"Continuous Symbol", qui s’inspire de l’architecture du Otemae Art Center conçu par l’architecte Tadao Ando, utilise des formes géométriques soigneusement positionnées pour exprimer humour et intensité à travers des éléments minimalistes et monochromes. Cette série contraste avec les illustrations habituelles qui sont tracées à la main de manière aléatoire.
Pour la série "Circle", le noir, utilisé pour le motif central, contraste avec les teintes pastel du fond. Les lignes tracées à main levée et les touches de couleurs insérées dans le motif renforcent l’impact visuel du graphisme.
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