Jean-Paul Gaultier tire sa révérence avec son dernier défilé-show haute couture
Le dernier défilé de Gaultier a été à l'image de tous les autres : transgressif et joyeux.
Après 50 ans de carrière, l'enfant terrible de la mode Jean Paul Gaultier a tiré mercredi 2 janvier au soir sa révérence avec son dernier défilé haute couture. Un spectacle grandiose qui s'est terminé par une soirée dansante. Ce "grand défilé-show haute couture" au prestigieux Théâtre du Châtelet "sera mon dernier", avait prévenu le couturier français le plus atypique et le plus connu dans le monde dans un court communiqué qui a provoqué un coup de tonnerre en fin de semaine dernière. Tout en promettant pour la suite un "nouveau projet" dont il est l'"instigateur".
Même en temps normal, les défilés de Gaultier sortent de l'ordinaire : transgressifs et joyeux, ils sont accompagnés de notes pleines d'humour et de jeux de mots pour décrire les tenues inspirées par les punks, le burlesque ou les transgenres, mais toujours parfaitement coupées.
"C'est un homme extraordinaire, il nous a tous inspirés. Il est merveilleux (...) c'est déjà de l'histoire mais il sera toujours quelqu'un qui nous inspirera", a déclaré Julie de Libran, ex-créatrice de Sonia Rykiel qui a lancé sa propre marque de robes et dont le défilé s'est déroulé quelques heures avant celui de Gaultier.
"Body positive" et "gender fluide" avant l'heure, il a fait porter des jupes et maquillages aux hommes et bousculé le monde élitiste de la mode avec sa vision subversive de la beauté. Il crée la révolution en étant l'un des premiers à faire défiler des mannequins seniors et des femmes en surpoids ou tatouées. Ainsi dans les années 1980, il passe une petite annonce dans le journal Libération : "Créateur non conforme cherche mannequins atypiques. Gueules cassées ne pas s'abstenir".
Il est l'auteur de créations devenues cultes comme le bustier à bonnets coniques porté par Madonna, ou son célèbre pull marin et ses marinières, un souvenir de sa grand-mère "qui l'habillait en bleu". Depuis ses premières collections, Gaultier a mélangé les genres, les sexes, les époques, la gouaille des rues populaires et la distinction des beaux quartiers : rappeuses chic, geishas délurées, cocottes corsetées et mâles en jupe et talons hauts.
Jean Paul Gaultier a vendu sa maison au groupe catalan Puig en 2011 et a arrêté les collections de prêt-à-porter en 2015. "Cela fait plusieurs années qu'on entendait Jean Paul Gaultier dire "il faudra que je prenne une décision". Le spectacle lui a donné des perspectives d'avenir", analyse l'historien de la mode Olivier Saillard interrogé par l'AFP.
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