Journée internationale des Roms : Romani Design, seule maison de mode Rom au monde
Un hommage à toutes les différences
C'est ce qui a poussé Erika Varga à créer une association puis une entreprise solidaire destinées à oeuvrer à la promotion d'enfants et de femmes issus de cette communauté. "La plupart du temps, les Roms sont présentés de manière péjorative dans les médias. Au point que beaucoup se détournent de leur propre culture. C'est pourquoi il faut des exemples positifs, pas seulement pour la majorité de la population mais aussi pour les Roms eux-mêmes", souligne-t-elle. Or il n'existe pas de plus belle vitrine que la mode, indique cette ancienne bijoutière fière de diriger "la première maison de couture rom au monde".
Célébrer les femmes de caractère
Attachée à célébrer les femmes de caractère indépendamment de leurs origines, la maison Romani Design a dédié certaines créations à l'artiste mexicaine Frida Kahlo. En mars, elle a convié comme mannequin Adel Onodi, devenue en 2018 la première femme transgenre à faire la Une d'un magazine de mode hongrois. "J'aime travailler avec des femmes non-conformistes, qui ont traversé des épreuves au cours de leur vie", note Erika Varga, dont les créations ont été saluées notamment par le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Malgré un chiffre d'affaires annuel modeste (environ 80.000 euros), la petite entreprise, qui emploie cinq personnes, reste attachée au fait-main et au choix des matériaux. "Nous faisons spécialement confectionner certains tissus, d'autres éléments proviennent de véritables costumes traditionnels. Nous ne cherchons pas à fabriquer du t-shirt de masse mais des habits durables et qui ont un sens", souligne la créatrice.
Des personnalités de la mode séduites
La maison présente ses créations à trois salons internationaux par an et rencontre un succès croissant hors d'Europe. "L'année dernière, nos meilleures ventes ont été réalisées à Doha, au Qatar", s'amuse Mme Varga. "Les femmes là-bas sont très couvertes à l'extérieur mais dans la sphère privée elles adorent nos couleurs. Et on s'est rendu compte que nous avons beaucoup de motifs communs. Nos clientes étaient très étonnées."
La maison, dont une partie des activités sociales dépend encore de subventions, espère pouvoir voler bientôt de ses propres ailes. Et continuer à essaimer notamment en Europe.
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