La bourgeoisie s'entiche de la crinoline, à Bruxelles
Bouleversée par des changements économiques, politiques et sociaux, la seconde moitié du 19e siècle est marquée par le développement massif de la bourgeoisie. Celle-ci s’enfièvre pour les portraits-cartes de visite, qui témoignent de son besoin d’afficher sa réussite. Le vêtement en est une composante importante. Ces clichés réalisés par des photographes bruxellois donnent vie, ici, aux robes à crinolines exposées. Le tandem robe/photo témoigne de la façon dont la bourgeoisie de l'époque se perçoit et veut être perçue.
Pour la deuxième année, le musée a invité un créateur contemporain à donner sa vision du thème de l'exposition. Le musée s'offre une collaboration avec le Belge Olivier Theyskens, directeur artistique de Théory.
La crinoline en crin, puis en métal
A partir de 1850, la caractéristique principale des tenues féminines est la crinoline qui libère la femme du poids des jupons. Elle prend d’abord la forme d’un jupon armé de crin (d’où elle tire son nom), renforcé de baleines et très empesé. Elle va, ensuite, se déployer grâce à des cerceaux concentriques d’osier puis de métal. La crinoline métallique, véritable nouveauté, est produite industriellement dès 1854 en Angleterre et en France. Elle présente l’avantage de désentraver les jambes mais aussi le risque de les montrer de façon inadéquate.
Désormais, pour sauvegarder l’honneur, les dames portent des tuyaux de modestie ou pantalons de lingerie, jusque-là réservés à certaines pratiques, comme la danse et l’équitation.
Il y a des crinolines de toutes sortes : des crinolines cages ne laissant paraître que la structure métallique, savamment agencées pour garantir une meilleure articulation, à celles dont la structure est emprisonnée dans un jupon d’étoffe. Leurs formes évoluent au gré du temps, de la mode et des innovations techniques mais toutes confèrent à la silhouette une forme extravagante (ronde, ovale puis projetée vers l'arrière).
Les robes portées au-dessus de ces structures, sont appelées crinolines ou robes à crinoline. Elles sont mises en contexte par des portraits-carte de visite, issus d’ateliers bruxellois. Ces photographies de petit format (6 x 9 cm), nées en 1854 de l’imagination d’André Disdéri, donnent aux bourgeois l’occasion de mettre en scène leur réussite sociale.
Mettre en valeur le patrimoine textile de Bruxelles
Le musée du Costume et de la Dentelle a été créé en 1977, afin de mettre en valeur le patrimoine textile de la ville de Bruxelles. Le noyau de départ de la collection se composait de vêtements ecclésiastiques et de dentelles de Bruxelles conservées au musée de la Ville. A sa création, le musée a rassemblé des costumes, des dentelles anciennes et contemporaines, des broderies et accessoires originaux qui sont exposés en alternance lors des expositions annuelles. Des normes strictes régissent la conservation des textiles notamment de point de vue de l'éclairage ainsi que la durée d'exposition des pièces. Le musée présente donc ses collections par roulement.
En parallèle aux grandes expositions thématiques, le musée fait place à la création textile contemporaine. Depuis 2004, il accueille des expositions temporaires présentant le travail d’étudiantes en arts textiles ou d’artistes confirmées.
Exposition "Crinolines & cie. La bourgeoisie s’expose (1850- 1890)" jusqu'au 10 avril 2016. Musée du Costume et de la Dentelle. Rue de la Violette 12. 1000 Bruxelles. www.museeducostumeetdeladentelle.be/fr
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.