La marque française Sézane s'excuse après un shooting polémique au Mexique
L'entreprise parisienne a été accusée de "manipuler, utiliser et exhiber" une femme indigène, dans le cadre d'une séance photo.
L'entreprise de mode française Sézane a présenté ses excuses après un shooting controversé, mettant en scène une femme âgée, membre d'une communauté indigène du Mexique. "Je veux exprimer mes profondes excuses pour mes erreurs", a écrit la fondatrice de la marque, Morgane Sézalory, dans un message en anglais partagé mardi 11 janvier sur le compte Instagram de l'ONG Lienzos Extraordinarios.
Cette même organisation avait publié, deux jours plus tôt, la vidéo tournée à une date indéterminée d'un shooting montrant cette femme revêtue d'un gilet vert Sézane, photographiée par plusieurs personnes parlant français et dont certaines ne portent pas de masque. La membre de la communauté zapotèque est ensuite invitée par une membre de l'équipe à esquisser quelques pas de danse.
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Après la diffusion de ces images, filmées dans l'Etat de Oaxaca, dans le sud-ouest du pays, le ministère mexicain de la Culture a accusé l'entreprise parisienne de "manipuler, utiliser et exhiber des personnes âgées des peuples [autochtones] dans le cadre de sa publicité". L'Institut national des peuples indigènes (INPI) a également condamné cette "exploitation de l'image de personnes indigènes".
"Appropriation culturelle"
Contactée par le HuffPost, Sézane a affirmé que "ces photos étaient destinées uniquement au journal backstage de la créatrice" et "n'avaient aucune vocation commerciale". "Il s’agit des photos d’une femme rencontrée spontanément trois jours auparavant (...), qui avait accepté de venir partager un déjeuner avec l’équipe Sézane et de participer à la séance photos du journal backstage", poursuit la marque.
Le gouvernement mexicain, issu de la gauche nationaliste, a dans le viseur les marques de mode internationales qui plagient les motifs de l'artisanat indigène dans leurs lignes de vêtements. Mexico dénonce une entreprise "d'appropriation culturelle". Une autre créatrice française, Isabel Marant, avait déjà présenté ses excuses en novembre 2020 après avoir été accusée d'avoir plagié les motifs d'artisans purepecha pour l'un de ses manteaux.
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