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La trépidante New York Fashion week en images
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié le 20/02/2015 10:06
Mis à jour le 06/12/2016 06:30
La prolixe Fashion Week de New York a ouvert le bal des semaines de la mode. Focus en images sur le prêt-à-porter féminin automne-hiver 2015-16 après 350 défilés et présentations du 12 au 19 février 2015. Place, ensuite, à Londres (du 20 au 24 février), puis Milan (du 25 février au 3 mars) avant de clôturer par Paris (du 3 au 11 mars).
JEWEL SAMAD / AFP
Ici quasi toutes les pièces de la collection d'Alexander Wang étaient noires, avec force clous argentés partout. Ils envahissaient les cols roulés, dessinaient le bas des pantalons, rehaussaient les plastrons de pulls zippés et soulignaient les emmanchures des robes. Même les franges d'une longue jupe noire asymétrique n'échappaient pas au métal, qui s'invitait aussi sur les torsades d'un pull blanc porté sur un jean bleu, rare touche colorée dans cet océan de noirceur, avec une parka écossaise, rouge et noire. Les fines chaînes s'invitaient entre les poches zippées d'une petite veste à triple boutonnage, des blousons et manteaux lamés aux épaules de fourrure surdimensionnées réchauffaient des robes et jupes en maille transparentes.
(JEWEL SAMAD / AFP)
Le défilé Go Red, réalisé par l'American Heart Association pour Red Dress collection, est un événement où les meilleurs designers, modèles et célébrités manifestent leur soutien à la santé des femmes. Fondée par les Truth® Coeur, l'événement rappelle aux femmes la nécessité de protéger leur santé cardiaque. 80% des problèmes cardiaques peuvent être évités grâce à l'éducation et les changements de mode de vie.
(JEWEL SAMAD / AFP)
Tommy Hilfiger a fêté les 30 ans de sa marque dans le décor d'un match de football américain. Des centaines de spectateurs avaient pris place dans les gradins créés pour l'occasion dans l'ancienne Armurerie de Park Avenue à Manhattan. Le sol était fait de faux gazon, marqué comme il se doit pour un match de football américain, un immense tableau arborait "Hilfiger" écrit en gros au-dessus d'un score imaginaire. Les silhouettes, projetées durant le défilé sur des écrans géants, étaient sportives, confortables et élégantes, réinventées de la fin des années 60, début des années 70 : manteau cape de laine marine au bas rayé et gros boutons dorés, gros manteau brun de stade en fausse fourrure, maxi pull à torsades, au laçage reprenant celui des ballons de football américain. Beaucoup de tweed aussi pour des jupes évasées, manteaux ou pantalons pattes d'éléphant. "C'est une collection basée sur Love Story (le film avec Ali MacGraw) qui rencontre les sports américains. Je voulais vraiment mélanger sport et luxe pour créer un sentiment de sport décontracté et luxueux", a expliqué Tommy Hilfiger. "Et le football américain est une grande source d'inspiration car j'aime ce sport", a-t-il ajouté. La femme porte aussi une petite robe en cuir tricolore, arborant le logo 30 pour célébrer l'anniversaire de la marque. Et pour compléter l'ensemble, d'étonnantes chaussures de sport à semelle compensée reprennent là encore le laçage du ballon et des toques en fourrure.
(JEWEL SAMAD / AFP)
Peter Copping pour ses débuts chez Oscar de la Renta a offert une collection romantique et ultra-élégante. Oscar de la Renta, 82 ans, couturier de légende, ami des politiques et des stars qu'il habillait, est décédé à 82 ans en octobre 2014, une semaine après avoir nommé le créateur britannique de 48 ans pour lui succéder. Les deux hommes avaient prévu de travailler ensemble sur au moins une collection, pour assurer le passage de flambeau. "Malheureusement, les choses n'ont pas tourné comme prévu, et je n'ai jamais eu la chance de travailler avec Oscar, ce que je regrette profondément", a écrit Peter Copping dans ses notes remises à ses invités. "Dans ma première collection, j'espère faire honneur à l'héritage d'Oscar, et aussi commencer un nouveau chapitre pour la maison", a ajouté celui qui était auparavant directeur de la création chez Nina Ricci. Cette première collection était tout en féminité et élégance intemporelle. Pour le jour, la femme porte une jupe noire évasée ourlée d'une large bande de fourrure, une petite veste rayée rouge noire et blanc sur une chemise de soie blanche aux plissés romantiques. Des imprimés fleuris, des cols hauts aux plissés délicats, des tweeds et damiers complètent la collection aux lignes rigoureuses où les sequins et grosses perles viennent rajouter à la féminité d'une robe.
(JEWEL SAMAD / AFP)
La griffe américaine Proenza Schouler s'est laissée emportée par le génie artistique de l'expressionisme abstrait des années 1940 pour donner naissance à des silhouettes complexes mais séduisantes, comme faites de découpage et de collage. Le duo de créateurs Jack McCollough et Lazaro Hernandez avait choisi de présenter son défilé dans l'ancien immeuble du musée d'art contemporain Whitney Museum. Les stylistes revendiquent "le travail de l'expressionisme abstrait", mouvement artistique de la moitié du XXe siècle, comme leur grande inspiration. M. McCollough cite l'influence de l'artiste américain "Robert Morris, qui manipulait les matières, en les saisissant, les lacérant". "Il n'est pas nécessaire d'associer (ces matières) ensemble de manière parfaite mais plutôt de les laisser évoluer à leur guise". Il s'agit ainsi par exemple "d'attraper l'une de ces robes dont la coupe aurait pu paraître un peu formelle et d'y faire des trous", voire de lui rajouter des bouts de tissus, explique-t-il. Dénuder le corps de la femme n'était pas forcément l'intention principale de Proenza Schouler mais "c'est vrai qu'il y a là quelque chose de sexy", reconnaît le créateur. Les textures, comme toujours imaginées et travaillées avec soin par une griffe dont c'est l'une des grandes caractéristiques, vont du tweed à la laine ourlée ou tricotée, au feutre très présent dans les vestes à la viscose, ou en mousseline et crêpe de soie pour les robes. A noter aussi, les peaux de veau tachetées en manteau au col de laine ourlée. Outre des chaussures à talons sabot assorties aux vêtements ou une ligne de sacs à main design, l'un des points phare était aussi la série de robes du soir oniriques qui mêlait de fines bandes de fourrure aux épaules à des plumes et des brocarts métalliques.
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Daiki Shimizu ah 2015-16 : défilé de charité pour l'eau pendant la New York fashion week, en février 2015
(FRAZER HARRISON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Les tons de gris, bleu et ivoire, éclaboussés parfois d'une touche de rouge, dominaient une collection de robes, jupes et manteaux parfois surdimensionnés pour la journée, avant des robes de princesses évasées pour le soir. "J'appelle cette collection faire des vagues", a confié Carolina Herrera. "Tout a à voir avec les éléments de l'eau", a-t-elle expliqué. Et, comme la veille chez Victoria Beckham, la créatrice a utilisé le terme "rebond" pour qualifier ses jupes fluides. "Ils (les vêtements) bougent d'une façon fantastique, et c'est une collection jeune", a ajouté la styliste de 76 ans, qui a créé une certaine surprise en choisissant des chaussures plates pour ses modèles. "C'est très inhabituel mais vous verrez que ça marche", a ajouté celle qui était devenue célèbre, il y a plus de 30 ans, en habillant notamment Jacqueline Kennedy Onassis. "Il faut être dans le futur, vous ne pouvez pas aller dans le passé pour copier ses collections", a-t-elle ajouté.
(JOSHUA LOTT / AFP)
La créatrice britannique Victoria Beckham a présenté une collection sobre et élégante. Son époux, l'ancienne star britannique du football David Beckham était là avec leurs quatre enfants en grande conversation avec la rédactrice en chef du magazine Vogue Anna Wintour. Très loin de son passé de pop star, la créatrice a montré son aptitude à sublimer avec sobriété et une élégance presque formelle le corps de la femme. En coulisses, elle a dit avoir voulu créer une collection à la fois sexy, libératrice et pleine de mouvement, jouant sur la longueur de jupes et robes descendant jusqu'au tibia, de pulls en laine torsadée à col roulé, de manteaux amples. Elle a aussi mentionné que 2015 serait pour elle une année marquée par l'Asie où "au rythme où vont les choses actuellement", elle a l'intention d'ouvrir une deuxième boutique. Celle qui s'est hissée en tête d'un classement des entrepreneurs britanniques en 2014 avait ouvert sa première boutique en 2014 à Londres. Elle a osé le mariage noir/ bleu marine ainsi que des apparitions d'orange vif ou pâle en plus des tons blanc, gris, crème et noir qui lui sont chers. "Des coupes familières ont été déconstruites et retravaillées, les volumes ont été aménagés, les éléments empruntés à la garde-robe masculine ont été retravaillés pour s'adapter à la morphologie féminine", décrivait une note de défilé.
(JEWEL SAMAD / AFP)
Jason Wu a présenté une collection Hugo Boss d'une élégance toute allemande et géométrique. Dans un entretien avec l'AFP, le créateur évoque une "beauté industrielle", ce qui "peut paraître assez froid" mais qui s'accompagne "de techniques très intéressantes", dont "ces petits tubes métalliques" sur des "robes moulantes et sexy". Ce sens spécifique à la marque d'un chic souvent austère et efficace se retrouvait dans les silhouettes où règnent les angles droits, au niveau des épaules, d'une jupe, d'une veste ou d'un décolleté. Mais très vite, les carrés prédominants s'associent à des courbes très féminines, dans une série de tenues à la taille cintrée par une fine ceinture. Côté couleurs, outre une déclinaison de teintes de bleu, des tons orange/rouge vermillon font irruption, tranchant avec une mer de noir ou gris anthracite en se saisissant d'une robe sans manche ou d'une veste, par jeux de contraste. C'est "un rouge de feu de circulation", s'amuse M. Wu, qui est destiné à apporter une petite "touche de couleur", très féminine, "à ces coupes souvent inspirées des garde-robes masculines". Pour le soir, ou un cocktail, la femme se pare de matières et mailles métalliques ultra moulantes ou de longs gants noir structurant avec un bustier du même ton. A ses pieds de grosses bottes équestres. "Je me suis dit que ça donnait aux robes un aspect un peu nouveau et avec l'hiver que l'on a, c'est tout à fait ce que l'on a envie de porter!", s'enthousiasme le créateur. Jason Wu confie qu'il a voulu créer une collection avec "quelque chose de précis et de sophistiqué (...) et ce sens de la précision allemande". L'idée est ici de donner naissance à une robe intemporelle "que l'on veut porter toute sa vie", utilisant pour cela "le savoir-faire couture de la maison Boss".
(DR)
Avec une collection dans un décor rouge qu'il a qualifié de "jardin en enfer", Marc Jacobs a mis un point final à une Fashion week de New York trépidante. Le styliste américain de 51 ans a offert une collection tout en opulence et contrastes, mélangeant gothique et brillances, matières, imprimés et couleurs, avec une exubérance raffinée qui n'appartient qu'à lui : d'une première silhouette (le mannequin Erin O'Connor) androgyne en robe sans manches striée de bandes de vinyle et bottes de vinyle, à des femmes éventails aux larges jupes évasées à plis plats, en passant par une robe noire brodée transparente portée avec de longs gants. Le décor, dans l'ancienne armurie de Park avenue, avait été inspiré par le salon de Diana Vreeland, journaliste et influente éditrice de mode américaine décédée en 1989. Les coulisses étaient tendues de toile grise sur laquelle était peint un canapé, les murs latéraux tendus de rouge, avec des cordes tombant du plafond.
(JEWEL SAMAD / AFP)
Babyghost ah 2015-16, fashion week de New York, février 2015
(Grant Lamos IV / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
40 ans après la fin de la guerre du Vietnam, des bombes lâchées au Laos sur la piste d'Ho Chi Minh, refondues en bijoux, reviennent sur le sol américain. Colliers à pendentifs en bronze ou argent massif moulés sur des éclats de bombes originels ou en forme d'obus issus d'une explosion, bracelets d'aluminium fins incrustés de diamants, d'un saphir ou d'or, les créations de la startup new-yorkaise Article 22 sont d'une beauté tragique. Depuis leur création en 2010, la vente des premières collections a financé le déminage de 65.000 m2 de terres au Laos. Outre des dons à un fond de développement local, "environ 10% du coût de production va dans le déminage, jusqu'à 20 à 25% pour les pièces les plus chères", détaille l'Américaine à l'origine de la la star-up Article 22. Pour Sass Brown, spécialiste des questions éthiques dans la mode à l'école new-yorkaise FIT: "être subversif, défier les gens et les forcer à réfléchir, c'est vraiment ça la mode". L'histoire que racontent la jeune entrepreneuse et son associée française Camille Hautefort commence dans le village de Ban Naphia du milieu des années 1970, lorsque les villageois reprennent possession de leurs terres où s'entassent des fragments de bombes explosées. "Ils se sont servis des éclats de bombes en métal tombés partout pour fabriquer des cuillères à soupe", raconte Elizabeth Suda. "J'ai trouvé ça génial. Ils transformaient le négatif en quelque chose de positif et d'utile". Ele lance alors l'idée d'en faire des bracelets, promettant d'acquérir les 500 premiers pour quatre fois le prix local. L'initiative "Buy Back the Bombs" (rachetez les bombes) est née.
(TIMOTHY A. CLARY / AFP)
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