Le joaillier Van Cleef & Arpels expose ses bijoux solaires et orientaux des années 1970
Nous sommes en 1967. Sur les États-Unis et l’Europe souffle un vent de liberté et de couleurs. Au cours de l’été, la Californie a vu la naissance du mouvement Hippie : 500 000 jeunes, venus de tous les pays du monde, ont célébré la musique, l’amour et la joie en campant dans les rues de San Francisco lors du festival musical de Monterrey. En Europe, les Beatles sortent leur album psychédélique : "Sergeant Pepper lonely hearts club band". Leur titre emblématique "All you need is love" est repris sur toutes les radios.
Ce mouvement a notamment gagné la mode et la joaillerie. Les robes corolles des années 1950 et 60 ont cédé la place aux tuniques et aux caftans. Sur ces vêtements, le collier tour de cou n’a plus sa place. Le bijou vedette sera le sautoir. Elizabeth Taylor en commandera plusieurs chez Van Cleef & Arpels, notamment un modèle baptisé Ibiza en référence à l’île, alors, à la mode. Il est composé de corail, d’améthystes et de diamants montés sur or. Un autre modèle exposé, baptisé Byzance, est composé d’améthystes et de turquoises serties sur or.
L’extraordinaire ouverture culturelle de l’époque a permis la découverte de nouveaux codes, souvent venus d’Orient. Pour Van Cleef & Arpels, l’influence persane a été renforcée par la commande faite par les souverains iraniens pour leur couronnement en 1967. Avec les pierres du trésor d’état, Pierre Arpels a créé une couronne et quatre parures complètes. L’Inde participe à cet essor créatif grâce aux voyages que Claude Arpels y fait régulièrement depuis une dizaine d’années. Il a surnommé ces expéditions les "jewels safaris". Accompagné d’un expert et d’un officier britannique à la retraite qui lui sert de guide, il recherche les diamants, rubis, perles, saphirs et émeraudes que les princes indiens vendent pour continuer à entretenir leurs palais.
Arrivées dans les ateliers de Van Cleef & Arpels à Paris et New York, ces pierres sont serties sur de nouvelles parures. En revanche, le style a évolué d’une manière radicale. La joaillerie spectaculaire mais un peu sage des années 1950 jusqu’aux années 65 cède la place à des créations qui explosent en contrastes, en couleurs, en matériaux et en inspirations.
Le collier sautoir de la princesse Salimah Aga Khan, daté de 1971, est un exemple de ce type de bijoux. Sa richesse est toute orientale. Il rassemble 44 émeraudes côtelées, sans doute enfilées autrefois sur un collier de parade à plusieurs rangs. Si les pierres sont indiennes, la monture, le dessin symétrique, et la finesse d’exécution du bijou signent une fabrication parisienne. Autre exemple, la parure Médaillon sertie de 14 saphirs et rubis taille cabochon. Elle présente les mêmes caractéristiques : l’abondance des pierres précieuses et les contrastes des couleurs viennent d’Orient. En revanche, la monture délicate composée d’un double entourage d’émeraudes et de diamants est caractéristique du travail du joaillier.
Cette époque de découverte et de voyages fait la part belle aux motifs puisés dans la civilisation antique. La ligne Delphes évoque la Grèce. Sur des montures d’or martelé sont disposés des cabochons roses de corail qui contrastent avec d’autres cabochons verts de chrysoprase. L’or martelé, arrondi en tour de cou ou en bracelets manchettes, est présent lui aussi. Les années 1970 sont marquées par les débuts de la collection Alhambra®. Née en 1968, ce motif est aujourd’hui devenu une icône de chance, emblématique de Van Cleef & Arpels.
L'Ecole des Arts Joailliers fête ses 5 ans
Créée avec le soutien de la Maison Van Cleef & Arpels, L’École des Arts Joailliers fête son 5e anniversaire. Installée place Vendôme, elle propose au public ateliers, cours et conférences dispensés en anglais ou en français par 30 professeurs experts : joailliers, dessinateurs, maquettistes, historiens d’art, gemmologues, horlogers, laqueur ou émailleur. Pour débuter 2017 : "Le bijou et les émaux grand feu" puis "Le gouaché en haute joaillerie"....L’École propose aussi des expositions : jusqu'au 1er février, c'était "Retour d'Epédition : exposition des bijoux et objets d'art crées par Harumi Klossowska de Rola". La suivante sera consacrée au travail de l’artiste polymorphe Daniel Brush.
L’École révélera, au printemps, le projet mené avec le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris : les répliques des 20 plus beaux diamants historiques vendus par Jean-Baptiste Tavernier au roi Louis XIV. La collection de livres dédiés aux collections de bijoux du musée des Arts décoratifs sera complétée de 2 nouveaux ouvrages : "Faune" et "Figure humaine" (le premier, Flore, est paru fin 2016).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.