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Le musée Pierre Cardin : 60 ans de carrière en 200 créations avant-gardistes

franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)

France Télévisions

Publié le 17/11/2014 14:42 Mis à jour le 08/02/2019 13:41

200 modèles haute couture retracent la passion créatrice du couturier à travers la mode, les accessoires, les bijoux et le design. Depuis sa première collection en 1953, qui présentait des manteaux et des tailleurs d’une coupe impeccable associant inventivité et sens du détail, jusqu’à la robe Bulle, ce musée restitue l’élan avant-gardiste du couturier et son goût pour l’expérimentation. Emouvant.

Corinne Jeammet

Motifs géométriques, silhouettes futuristes, couleurs vives : à 92 ans, le patriarche de la mode livre "toute sa vie de travail" dans son musée, fraîchement déménagé vers le coeur de Paris pour plus de visibilité. Plus de 200 modèles, des meubles, chapeaux, chaussures et bijoux : les créations ont été transférées du musée de Saint-Ouen où elles étaient installées depuis 2006, vers cette ancienne fabrique de cravates du Marais, organisée sur trois niveaux. En banlieue, beaucoup de gens ne venaient pas, explique Pierre Cardin.
(Corinne Jeammet) — Motifs géométriques, silhouettes futuristes, couleurs vives : à 92 ans, le patriarche de la mode livre "toute sa vie de travail" dans son musée, fraîchement déménagé vers le coeur de Paris pour plus de visibilité. Plus de 200 modèles, des meubles, chapeaux, chaussures et bijoux : les créations ont été transférées du musée de Saint-Ouen où elles étaient installées depuis 2006, vers cette ancienne fabrique de cravates du Marais, organisée sur trois niveaux. En banlieue, beaucoup de gens ne venaient pas, explique Pierre Cardin. (Corinne Jeammet)

"Il a fait le tour du monde, ce manteau ! C'est à ce moment là que j'ai commencé à gagner de l'argent" : le couturier s'arrête devant l'un des premiers modèles exposés, un manteau rouge évasé dont le plissé avait nécessité de fabriquer exprès une machine. L'inventeur du prêt-à-porter est intarissable sur ses créations. "Là, je n'étais pas encore Pierre Cardin, je ne m'affirmais pas en tant que créateur", commente-t-il pour l'AFP à propos d'un modèle de 1951, marqué par l'influence de Dior, où le couturier est passé au début de sa carrière de plus de 60 ans.
(Corinne Jeammet) — "Il a fait le tour du monde, ce manteau ! C'est à ce moment là que j'ai commencé à gagner de l'argent" : le couturier s'arrête devant l'un des premiers modèles exposés, un manteau rouge évasé dont le plissé avait nécessité de fabriquer exprès une machine. L'inventeur du prêt-à-porter est intarissable sur ses créations. "Là, je n'étais pas encore Pierre Cardin, je ne m'affirmais pas en tant que créateur", commente-t-il pour l'AFP à propos d'un modèle de 1951, marqué par l'influence de Dior, où le couturier est passé au début de sa carrière de plus de 60 ans. (Corinne Jeammet)

Robes chasubles, à cibles ou à cerceaux, jupes à lanières, en vinyle, robes du soir... Ce pionnier s'est inspiré ici "d'un manège", là de "satellites", plus loin de "soufflets" entre des wagons...
(Corinne Jeammet) — Robes chasubles, à cibles ou à cerceaux, jupes à lanières, en vinyle, robes du soir... Ce pionnier s'est inspiré ici "d'un manège", là de "satellites", plus loin de "soufflets" entre des wagons... (Corinne Jeammet)

A l'entrée du musée, deux mannequins masculins casqués en combinaison accueillent le visiteur, fidèles à l'esthétique futuriste du couturier-star des années 60, lui-même photographié en tenue de cosmonaute. Un futurisme teinté de rétro dans cet espace de près de 1.000 m2 avec moquette et escaliers en colimaçon.
(Corinne Jeammet) — A l'entrée du musée, deux mannequins masculins casqués en combinaison accueillent le visiteur, fidèles à l'esthétique futuriste du couturier-star des années 60, lui-même photographié en tenue de cosmonaute. Un futurisme teinté de rétro dans cet espace de près de 1.000 m2 avec moquette et escaliers en colimaçon. (Corinne Jeammet)

Les modèles sont disposés dans un ordre chronologique, quelques panneaux fournissent de rares éléments d'explication. Les visites guidées, c'est la conservatrice du musée, Renée Taponier, qui s'en charge. L'entrée coûte 25 euros. Cette fidèle, apprentie chez Pierre Cardin à 14 ans, est toujours dans la maison, 50 ans après. Avec une admiration intacte pour sa créativité: "Tout l'intéresse, pas simplement les matières qui sont faites pour la mode", dit-elle devant un gilet d'homme au plastron couvert de petits moules à gâteaux en silicone.
(Corinne Jeammet) — Les modèles sont disposés dans un ordre chronologique, quelques panneaux fournissent de rares éléments d'explication. Les visites guidées, c'est la conservatrice du musée, Renée Taponier, qui s'en charge. L'entrée coûte 25 euros. Cette fidèle, apprentie chez Pierre Cardin à 14 ans, est toujours dans la maison, 50 ans après. Avec une admiration intacte pour sa créativité: "Tout l'intéresse, pas simplement les matières qui sont faites pour la mode", dit-elle devant un gilet d'homme au plastron couvert de petits moules à gâteaux en silicone. (Corinne Jeammet)

Avec ce musée, Pierre Cardin veut livrer "au monde l'héritage d'un couturier parti de zéro". "J'ai eu la chance de réaliser tout ce que je voulais sans avoir besoin de banquier, d'autorité, j'ai été un homme libre depuis l'âge de 20 ans", dit ce "self made man", émigré d'Italie.
(Corinne Jeammet) — Avec ce musée, Pierre Cardin veut livrer "au monde l'héritage d'un couturier parti de zéro". "J'ai eu la chance de réaliser tout ce que je voulais sans avoir besoin de banquier, d'autorité, j'ai été un homme libre depuis l'âge de 20 ans", dit ce "self made man", émigré d'Italie. (Corinne Jeammet)

Visionnaire et mécène, il est à la tête d'un empire mondial allant de la mode à la restauration (Maxim's) en passant par les parfums et l'hôtellerie. Le designer est propriétaire du château du marquis de Sade à Lacoste, dans le sud de la France, du palais Bragadin à Venise où a vécu Casanova, du Palais Bulles face à la baie de Cannes mais ses projets immobiliers n'ont pas toujours abouti ni été exempts de controverse (Palais Lumière à Venise, golf dans le Luberon...). "J'ai des idées bizarres, qui surprennent mais c'est ce qui fait ma personnalité", résume-t-il.
(Corinne Jeammet) — Visionnaire et mécène, il est à la tête d'un empire mondial allant de la mode à la restauration (Maxim's) en passant par les parfums et l'hôtellerie. Le designer est propriétaire du château du marquis de Sade à Lacoste, dans le sud de la France, du palais Bragadin à Venise où a vécu Casanova, du Palais Bulles face à la baie de Cannes mais ses projets immobiliers n'ont pas toujours abouti ni été exempts de controverse (Palais Lumière à Venise, golf dans le Luberon...). "J'ai des idées bizarres, qui surprennent mais c'est ce qui fait ma personnalité", résume-t-il. (Corinne Jeammet)

Le doyen des créateurs continue à faire des défilés de temps en temps. "C'est la jeunesse qui fait la mode, pas les vieillards. Moi, je fais partie des vieillards mais je suis resté jeune", dit-il. Pour autant, il ne cite pas d'héritiers dans la nouvelle génération et regrette la confusion entre création et élégance: "la création est tellement diverse. Elle ne s'affirme pas comme auparavant, Balenciaga, Chanel, Cardin, Courrèges! La création, c'est être reconnu sans mettre le nom. L'élégance n'est pas suffisante". Mais "je ne vois pas les autres (créateurs), j'ai tellement à faire personnellement. Et puis je n'ai pas à les juger en réalité, ils font leur travail, moi je fais le mien".
(Archive Pierre Cardin) — Le doyen des créateurs continue à faire des défilés de temps en temps. "C'est la jeunesse qui fait la mode, pas les vieillards. Moi, je fais partie des vieillards mais je suis resté jeune", dit-il. Pour autant, il ne cite pas d'héritiers dans la nouvelle génération et regrette la confusion entre création et élégance: "la création est tellement diverse. Elle ne s'affirme pas comme auparavant, Balenciaga, Chanel, Cardin, Courrèges! La création, c'est être reconnu sans mettre le nom. L'élégance n'est pas suffisante". Mais "je ne vois pas les autres (créateurs), j'ai tellement à faire personnellement. Et puis je n'ai pas à les juger en réalité, ils font leur travail, moi je fais le mien". (Archive Pierre Cardin)

(Archive Pierre Cardin)

Musée Pierre Cardin. Passé-Présent-Futur. 5, rue St-Merri. 75004 Paris. http://www.pierrecardin.com/
(Archive Pierre Cardin) — Musée Pierre Cardin. Passé-Présent-Futur. 5, rue St-Merri. 75004 Paris. http://www.pierrecardin.com/ (Archive Pierre Cardin)

(Corinne Jeammet)

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