Le musée Yves Saint Laurent de Marrakech a ouvert ses portes
La direction du musée a décompté un millier d'entrées pendant les trois premières heures de la matinée. L'ouverture du mYSLm intervient quinze jours à peine après celle du musée Yves Saint Laurent de Paris, au siège historique de la maison de haute couture fermée en 2002.
À Marrakech comme à Paris, des créations tirées des collections du grand couturier français - les premiers smokings noirs, les robes africaines, la célébrissime robe Mondrian... - déclinent différents thèmes : le masculin-féminin, l'Afrique, les voyages imaginaires ou les jardins extraordinaires...
Panarella, une touriste danoise avait programmé "depuis deux mois" sa visite au nouveau musée de Marrakech. Elle en est sortie "absolument ravie", dit-elle à l'AFP.
"Les audaces, je les dois à ce pays, à la violence des accords, à l'insolence des mélanges", disait Yves Saint Laurent
Le couturier français avait découvert Marrakech en 1966 avec son compagnon et mentor Pierre Bergé, disparu le 8 septembre. "Lorsque je découvris le Maroc, je compris que mon propre chromatisme était celui des zelliges (éléments de décor dans l'art maghrébin, ndlr), des "zouacs" (ornements) des djellabas et des caftans. Les audaces, qui sont depuis les miennes, je les dois à ce pays, à la violence des accords, à l'insolence des mélanges, à l'ardeur des inventions", rappelle une citation d'Yves Saint Laurent projetée sur un des murs du musée.À l'époque où le créateur avait découvert Marrakech, la cité, sa médina, ses mœurs libres et ses fêtes débridées attiraient toute une faune bohème, les Rolling Stones, Andy Warhol, Marianne Faithfull.... Marrakech, "c'est le lieu de notre rencontre, de notre amour, de notre travail en commun", disait Pierre Bergé.
L'homme d'affaires à 86 ans, neuf ans après la disparition de son compagnon, a consacré les dernières années de sa vie à "transformer ses souvenirs en projets". Jusqu'au bout, le mécène a supervisé la construction du bâtiment épuré de briques ocre rose, situé tout près de la "villa Oasis" où le créateur venait se ressourcer et du Jardin Majorelle, oasis de verdure que le couple avait rachetée au début des années 1980.
Le musée marocain, d'un coût de 15 millions d'euros, espère attirer 300.000 visiteurs la première année. Le jardin Majorelle, un des sites les plus visités de la très touristique Marrakech, en a accueilli environ 800.000 l'an dernier. Au-delà des collections du couturier, le mYSLm propose différentes expositions temporaires. La première est consacrée au peintre orientaliste français Jacques Majorelle (1886-1962).
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