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Le prêt-à-porter intelligent arrive dans nos armoires

Dans une robe, un soutien-gorge, des chaussettes, des lunettes, une montre, attaché à la poitrine, dans les oreilles : la technologie se porte, désormais, sur l'ensemble du corps. Au salon high-tech International CES, actuellement à Las Vegas, les accessoires "prêts-à-porter" connectés à un smartphone engendrent une industrie massive.
Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Un homme porte des lunettes 3D de la start-up company Tarsier, au salon high-tech International CES de Las Vegas (janvier 2014)
 (BRITTA PEDERSEN / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE/AFP)

Le marché des appareils prêts-à-porter intelligents pourrait passer de 1,4 milliards de dollars en 2013 à 19 milliards d'ici 2018, selon des projections du cabinet Juniper Research.

Une robe en fibre optique qui change de couleur à la demande
James Demy en avait rêvé dans son film « Peau d’âne » (1970) où la fille du roi demandait à son père la réalisation de 3 robes d'une extrême complexité : l'une couleur du temps, l'autre couleur de lune et la dernière couleur du soleil. Les fans de technologie et de mode -avec quelques milliers de dollars en poche- peuvent désormais s’offrir des vêtements qui changent de couleur à la demande.

La créatrice Amy Winters à côté de sa robe aux couleurs changeantes (janvier 2014, au salon high-tech International CES Las Vegas)
 (ROBYN BECK / AFP)
La créatrice londonienne Amy Rainbow Winters expose une robe réalisée avec un textile contenant de la fibre optique, qui émet de la lumière bleue. Mais la couleur peut se changer en touchant des capteurs intégrés à la manche :"Vous regardez juste la manche et décidez de la couleur que vous voulez", explique La créatrice qui collabore avec des spécialistes en technologie pour obtenir les matériaux nécessaires pour les vêtements qu'elle conçoit. Certains réagissent au son, au soleil ou à l'eau. Une autre robe intègre des capteurs de mouvements et sa couleur change quand la personne qui la porte saute. Ses créations sont personnalisées. "Ce sont des pièces d'exposition. La fabrication des robes en fibre optique revient à 3.000 dollars mais le prix peut monter en fonction du design » explique la créatrice.

Les lunettes intelligentes bientôt commercialisées
Les lunettes connectées de Google (qui s’offrent de nouvelles fonctionnalités) se font toujours autant remarquer mais les produits concurrents se multiplient. Ces prototypes sont réservés aux développeurs d'applications et à des "explorateurs" qui ont payé 1.500 dollars pour les avoir.
Un homme porte des lunettes 3D de la start-up company Tarsier, au salon high-tech International CES de Las Vegas (janvier 2014)
 (BRITTA PEDERSEN / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE/AFP)
La société américaine Vuzix expose ce qu'elle affirme être les premières "lunettes intelligentes" disponibles commercialement à 1.000 dollars. L'appareil, avec un seul verre, intègre une caméra haute résolution et peut se connecter à un smartphone ou un accès internet sans fil pour afficher des données venues d'internet devant l'oeil de l'utilisateur.

"Nous visons le monde de l'industrie… » explique Mike Hallett, responsable des ventes chez Vuzix mais Vuzix veut aussi faire un pas vers le marché grand public avec des applications permettant à ses appareils de lire des courriels ou de traduire des langues étrangères.

Les lunettes intelligentes ne datent pas d'hier
A en croire une exposition au CES qui retrace leur histoire, avec des gadgets remontant jusqu'en 1987. L'un d'entre eux, datant de 2007 et ressemblant à des lunettes de soleil mises à l'envers, a été utilisé dans des avions où il était censé immerger les passagers de 1re classe dans les films qu'ils regardaient. Quand au modèle de 2002, "on dirait que vous avez une scie sur la tête", se moque Rhys Filmer, en charge du marketing d'OrCam, entreprise israélienne qui fabrique un écran et un appareil à destination des personnes ayant une mauvaise vue. La mini-caméra d'OrCam s'accroche sur une monture de lunettes et s'accompagne d'un écouteur. L'utilisateur la dirige vers ce qu'il veut lire et l'appareil commence à lire les mots à haute voix. Prix autour de 2.500 dollars.
              
La technologie au service de la santé
L'utilisation croissante d'accessoires "prêts-à-porter" connectés à un smartphone engendre une industrie massive, orientée souvent vers le sport et la santé, et censée améliorer la vie.
Heapsylon, le vêtement connecté pour les sportifs
 (- / HEAPSYLON / AFP)
"Le vêtement est le prochain ordinateur", affirme Davide Vigano, patron d’HeapsylonSes soutien-gorge, T-shirt et chaussettes pour sportifs promettent d'améliorer les entraînements et de surveiller la santé de l'utilisateur grâce à des "capteurs textiles", intégrés au tissu pour être plus confortables, et l'usage combiné d'un émetteur dans les chaussettes et d'un moniteur au niveau de la poitrine. Ces produits s’accompagnent d'un "coach virtuel" censé motiver l'utilisateur et l'aider à améliorer sa technique.
Le nouveau bracelet Nike+ FuelBand
 (Nike)
A noter aussi les bracelets FitBit ou Nike Fuel Band, les montres intelligentes PebbleSamsung ou Qualcomm. Les moniteurs cardiaques et de tension de la société californienne Qardio permettent de surveiller sa santé depuis son smartphone et de transmettre les données à un tiers.
Le créateur Frank Nuovo montre une montre  (janvier 2014, au salon high-tech International CES Las Vegas)
 (BRITTA PEDERSEN / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE/AFP)
Des appareils encore trop "geek" à l'aspect peu attrayant
"Les premiers produits sur le marché sont gros, encombrants, et se prêtent plutôt à un public masculin et technophile", juge Robe Enderle, un analyste spécialisé dans le secteur technologique. "Pour les femmes, il faudra qu'ils deviennent plus petits et plus orientés vers la mode."
             
Le bracelet June, conçu par la startup française Netatmo, "permet de surveiller l'exposition au soleil en temps réel mais ressemble à un bracelet avec des pierres précieuses et du style", souligne la responsable produit Emmanuelle Thomas. La société britannique CSR présente des bijoux intelligents, aux couleurs personnalisées en fonction de l'humeur de l'utilisateur qui permettent de recevoir des alertes envoyées depuis un smartphone.

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