Le street artiste Levalet défile en 8 fresques
Parce qu’une démarche révèle de la manière la plus sûre et la plus simple l’élégance de quelqu’un. Inspirée de la technique photographique de Muybridge, cette fresque murale, en noir et blanc, représente les phases successives d’un personnage qui se promène.
La toile de fond de Levalet, les rues de Paris
Arrivé à Paris en 2012, Levalet se découvre une passion pour le collage urbain. Ses inspirations sont Zevs, Blek le rat, Krysztof Wodicko, le cinéma burlesque en noir et blanc, Méliès encore et toujours.
Depuis un an et demi, ce professeur d’art plastique s’exprime sur les murs de la capitale, en les recouvrant de ses personnages noirs et blancs à taille humaine. Trompe-l’oeil, illusions, mises en abime, ses créations surprennent les citadins par leur hyperréalisme. Sa technique ? Encre de chine et papier kraft. Ses oeuvres sont poétiques car éphémères. Elles sont pour les passants comme un miroir qui interroge sur la mobilité du corps et l’occupation de l’espace.
Comment en êtes-vous venu à vous exprimer dans la rue ?
« J’ai commencé, quand je suis venu vivre à Paris, il y a 3 ans. En province, je faisais déjà de l’installation vidéo d’oeuvres. La rue est un mode d’expressions libre, il y a peu de contraintes. Ce qui m’intéresse, c’est de faire interagir des éléments avec l’espace réel. Je détourne les propriétés physiques du lieu pour lui donner une nouvelle fonction » explique le jeune homme âgé de 25 ans.
Après la rue, un espace clos. Pourquoi cette collaboration ?
« C’est pas l’exposition le plus contraignant. C’est le cas dans chaque exposition, il faut s’adapter à des contraintes. Ici, elles sont fixées : il faut occuper l’espace d’un grand mur de la galerie avec mon personnage, en taille réelle. C’est en réalité 8 personnages qui habillés de la nouvelle collection des Prairies de Paris décomposent sur toute la longueur du mur le mouvement de la marche pendant laquelle le personnage enlève sa veste. Ce personnage, c’est moi, comme dans 70% de mes fresques. Il est plus aisé de faire moi-même le mouvement plutôt que de demander à quelqu’un de le faire » indique Levalet.
Comment votre travail évolue-t-il ?
« Si il y a une constante dans mon travail, c’est le médium employé : essentiellement du papier kraft et de l’encre de Chine. L’évolution se trouve dans la mise en scène avec l’intégration d’objets réels » explique le street artiste, qui parle de son art urbain contemporain comme un art intruisif, qui prend le contexte en premier objectif.
Quand la rue rencontre la mode…
Un vêtement ne sert pas qu’à se couvrir, il doit aussi être simple et élégant. Pour Laetitia Ivanez et Levalet, l’Art fait partie de la vie de tous les jours. C’est une même sensibilité pour le théâtre, le cinéma et le graphisme, que l’on retrouve tant dans les collections et les coupes de la créatrice que dans le trait minutieux des œuvres du dessinateur.
On le comprend au choix des matériaux nobles qu’ils travaillent, le parti-pris de l’élégance est un autre de leur point commun. Avec toujours cette petite touche mêlant humour et poésie, cette vision moqueuse et décalée sur la vie, ses ironies, son coté parfois burlesque.
Exposition « Levalet » du 17 octobre à février 2014. Les Prairies de Paris. 23, rue Debeylleme. 75003 Paris. http://levalet.overblog.com,
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