Les créatifs de Brooklyn débarquent au Bon Marché
Créateurs de mode, bijoutiers, tapissiers, céramistes, chefs, fleuristes…, une nouvelle génération de créateurs-entrepreneurs, "les Makers", a émergé à Brooklyn. De Red Hook à Sunset Park, de Greenpoint à Williamsburg, Brooklyn est le quartier d’où partent les tendances, avant d’être adoptées par Manhattan et dans le monde.
Le long de l’East River, les anciens docks -reconvertis en ateliers et en lofts- abritent des centaines de Makers qui fabriquent, souvent de leurs mains, des collections uniques. Depuis le Made in Brooklyn est devenu un label prisé et protégé. Cet art de vivre a ses codes et ses rites - homemade, vintage, organic, bohemian, delicious, meditation - et son style vestimentaire, cool chic. Brooklyn disent certains, c’est le vrai New York, celui des travailleurs, des usines, du port… .
Inspiration années 50 pour le styliste américain Thom Browne
Thom Browne, icône de la mode new-yorkaise, fait l'objet d'une installation, spécialement conçue par le créateur. Le décor est composé de cloisons miroir, de bureaux années 50, -période chère à Thom Browne- dans laquelle il puise son inspiration" et d'un sol envahi d'une profusion de souliers en cuir plaqué argent.
Réputé pour ses silhouettes homme et femmes, aux proportions classiques twistées et à l'extravagance maîtrisée, il présente, ici, les pièces phares du défilé automne-hiver 2015 mais également pour la première fois, ailleurs qu'au sein de sa boutique de Hudson Street, le costume classique sur mesure "Made in New York. Une sélection de pièces exclusives est également disponible dans cette boutique éphémère.
Collection capsule et collab avec J.Crew
La marque, qui « habille l’Amérique » selon le New York Times, propose des vêtements aux coupes impeccables et aux tissus de qualité. J.Crew et Le Bon Marché s’associent pour une capsule de 3 marinières à customiser avec des motifs et des phrases venus de Brooklyn. Habillées de cristaux Swarovski ou floquées, elles se déclinent pour femmes, hommes et enfants. Artiste peintre, illustrateur, graphiste et designer américain, Greg Lamarche est issu du mouvement Street Art des années 80. New-yorkais d’origine, l’artiste collabore, ici, avec J. Crew pour 25 marinières uniques créées à partir de graffitis inspirés de Brooklyn.
A la rencontre des créateurs made in Brooklyn
Parmi les créateurs qui se consacrent à l'univers féminin, on s'intéressera à Ulla Johnson qui est souvent comparée à la française Isabel Marant pour son style bohème et urbain aux silhouettes souples et structurées, aux matériaux soignés et aux imprimés faciles à mixer. Yune Ho a travaillé à New York dans les studios de Michael Kors et de Tommy Hilfiger avant de lancer sa marque en 2012. Ses basiques twistés et ses neutres graphiques emportent la critique. Ses collections sont dessinées dans son studio de DUMBO à Brooklyn. Enfin, depuis 1998, Brooklyn Industries, crée par Lexy Funk et Vahap, propose des sacs recyclés.
Cette boutique de Bedford Avenue a été l’une des premières bijouteries de Williamsburg. Sa fondatrice Rani Vardi a lancé la mode des anneaux à multiplier sans fin, aujourd’hui en vogue dans toutes les capitales. 11 ans plus tard, Catbird est toujours The Place qui lance les créateurs et les tendances. En vogue à Brooklyn, été comme hiver, le bonnet de laine est la spécialité de Lynn & Lawrence. Inspirés du bonnet de pêcheur traditionnel, ils sont conçus à Williamsburg et tricotés à la main dans le Yorkshire en Angleterre. Chaque modèle est unique et numéroté. Annie Larson s’est lancée, quant à elle, en 2009. Ses bonnets et sweat-shirts All Knitwear sont réalisés à la main dans son studio de Bushwick. L’assortiment décalé des couleurs et des motifs en font des créations reconnaissables dans les rues de DUMBO ou de Greenpoint. Formée chez J.Crew, Emily Sugihara a lancé sa marque Baggu en 2007. En toile multicolore, son sac réutilisable à la forme minimaliste se décline en toile imprimée et en cuir italien. Co-fondée par la colombienne Andrea Vargas Dieppa et l’américaine Elisa Restrepo,. Dieppa Restrepo est une marque de souliers qui revisite au féminin les classiques du vestiaire masculin.
Du coté des hommes, on retiendra Knickerbocker qui fait référence aux pantalons serrés sous les genoux crées pour la première équipe de baseball de New York au XIXe siècle. En 1920, Knickerbocker désigne le new-yorkais par excellence. Le trio revient aux sources avec des vêtements et accessoires pour hommes aux accents vintage et aux matériaux de qualité. Pour Brooklyn Tailors, Daniel Lewis invente le dress code pour travailler : une ligne de vêtement élégante et cool réalisée à partir de classiques - chevrons, carreaux, laine - pour le bureau. Boxing, biking, flying…. Brooklyn Circus s’inspire des styles fondateurs de l’Amérique, des années 1920 aux années 1950. La marque réinterprète les classiques de la mode utilitaire ou sportive. Jacques-Elliott confectionne à Brooklyn “The Perfect Tie.” Des cravates à l’élégance seventies, le plus souvent en laine et à larges rayures. Quant à Greats, c'est la première marque de baskets née à Brooklyn.
Se faire tatouer au salon "Saved Tatoo"
Scott Campbell, star aux US, a fait tous les tatouages de Marc Jacobs. Il tatoue jusqu'au 10 septembre sur RDV. Propriétaire du salon "Saved Tattoo" à Willamsburg, c'est une référence. Artiste accompli, il expose régulièrement dans les galeries les plus pointues et collabore avec les plus grandes marques à l'image de la capsule qu'il a réalisée avec la maison Louis Vuitton sur la maroquinerie homme.
Amusement Park, l'installation-attraction du duo musical Polo & Pan
A travers une création audiovisuelle les deux DJs invitent à une promenade dans l’univers joyeux et déraisonnable de Brooklyn Amusement Park. La fantaisie ludique du parc d’attraction de Coney Island s’y mêle aux inspirations urbaines emblématiques de Brooklyn, mixant brique rouge, constructions industrielles et châteaux d’eau. Avec le réalisateur David Tomaszewski, Polo & Pan réinventent la ville et convoquent enfance et humour dans une oeuvre onirique aux sonorités enivrantes.
Que vous évoque Brooklyn?
Polo : "Brooklyn c’est d’abord la plage de Coney Island, la mer bleue et les couleurs saturées de la fête foraine".Pan : "Nous voulions voler au-dessus de Brooklyn, insuffler de la magie dans le présent, imaginer un futur joyeux et léger. Nous voulons faire rêver les adultes et les enfants".
Comment vous êtes-vous rencontrés ? D’où vient le nom de votre duo ?
Polo : "Nous étions tous les deux DJs résidents au Baron à Paris (…), un jour j’ai demandé l’aide de Pan pour terminer un morceau … En 2012, nous avons créé Polo et Pan et notre premier morceau, « Coeur d’artichaut »".Pan : "Nous avons associé nos noms de scène Polocorp et Peter Pan. Ces prénoms racontent aussi l’univers qui nous rassemble : les dessins animés, les mythes antiques et la science-fiction".
Exposition "Brooklyn Rive Gauche" jusqu'au 17 octobre. Le Bon Marché Rive Gauche. 24, rue de Sèvres. 75007 Paris. www.lebonmarche.com
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