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Les débuts de la photographie de mode, de 1900 à 1950, à découvrir à Evian

Avec 300 œuvres (photographies, magazines, dessins…), l’exposition "Le chic français. images de femmes 1900-1950" revient sur l’histoire de la photographie de mode au début du XXe siècle en France. Une évolution, liée à celle de la place de la femme dans la société, à découvrir au Palais Lumière à Evian à partir du 28 octobre 2017.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
A gauche : mode pour Harper’s Bazaar, modèles en Molyneux, Jean Moral, 1934. A droite : premiers modèles de printemps ,Jacques Demachy, Fémina, mars 1931
	 
 (Musée Nicéphore Niépce, ville de Chalon sur Saône)

Quand le dessin représente la mode dans la presse féminine

La presse hebdomadaire féminine propose ses nouveautés mode sous la forme de descriptions et gravures. La Mode illustrée, Les Modes, Le Petit Echo de la Mode - imprimés en grand format - fournissent aux couturières les éléments pour reproduire les modèles présentés. 
Alors que plusieurs studios veulent se spécialiser dans la photographie de mode, les coûts d’impression limitent l’utilisation de la photographie dans la presse. Le dessin et sa reproduction par la gravure restent donc privilégiés.

Sous l’impulsion de couturiers novateurs et prescripteurs comme Paul Poiret et d’éditeurs visionnaires tel Lucien Vogel, des revues de qualité font le pari de rapprocher la mode des Beaux Arts. C'est le cas de La Gazette du Bon Ton.
Le chic français : portrait de Nadia Sibirskaïa, Henri Manuel, vers 1920
 (Musée Nicéphore Niépce, ville de Chalon sur Saône)

Les premiers studios, la photographie remplace le dessin

A partir du milieu des années 20, certains magazines choisissent la photographie pour créer une nouvelle esthétique et accélérer la diffusion des tendances de la mode parisienne. Les agences et studios de photographes (Rol Manuel, Séeberger) fournissent aux magazines des photographies d’élégantes aux courses, aux théâtres et en soirée. D’autres magazines comme L’Art Vivant et autres revues théâtrales assurent la promotion des toilettes à la mode par le biais de la photographie.

En marge de cette production journalistique, des photographes artistiques tel le baron de Meyer proposent une nouvelle approche esthétique de la photographie de mode.
Le chic français : portrait au champ de courses. 1930. Agence Rol 
 (Musée Nicéphore Niépce, ville de Chalon sur Saône)

L’avant-garde photographique, expérimentation et nouvelle image de la femme

Les moyens techniques pour reproduire la photographie dans les magazines évoluent à la fin des années 1920. André Steiner, Man Ray, Maurice Tabard, François Kollar et les avant-gardes photographiques proposent une nouvelle vision des femmes et peu à peu intègrent l’industrie de la mode. Les magazines de mode évoluent aussi, concourant - par du rédactionnel non plus exclusivement orienté vers le vêtement mais dédié à des conseils de beauté et de savoir-vivre - à diffuser une image de femme moderne, chic et sportive, amenée à s’émanciper.
Le chic français : Femina Modes d’hiver. 1936 
 (Musée Nicéphore Niépce, ville de Chalon sur Saône)
Pendant l’entre-deux guerre, la photographie et les magazines accompagnent et soutiennent l’émancipation des femmes. Les photographes multiplient les expérimentations, inventent des angles de prises de vue spectaculaires, proposent des cadrages audacieux et des sujets modernes ; ils offrent une nouvelle image de la femme.
Le chic français : automobile au Trocadéro, André Steiner. 1935 
 (Nicole Bajolet, musée Nicéphore Niépce, ville de Chalon sur Saône)
Ces photographes, recrutés par les magazines, diffusent l’image d’une féminité moderne, chic, dynamique et urbaine. Les séances réalisées dans les rues de Paris participent à en faire la capitale de la mode.
Le chic français: ode pour Harper’s Bazaar, modèle en Molyneux. Jean Moral. 1938
 (Brigitte Moral, musée Nicéphore Niépce, ville de Chalon sur Saône)

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