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Les jeunes marques de mode, des pépites désormais recherchées
Avec l'intérêt croissant de la clientèle internationale pour de jeunes marques de mode, l'appétit des détaillants comme des investisseurs s'aiguise pour des labels jugés prometteurs.
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Trouver les pépites capables de séduire la clientèle internationale
Les talents créatifs et pointus sont de plus en plus courtisés dans un secteur du luxe qui a bien résisté aux aléas de la conjoncture en 2012 malgré un ralentissement par rapport à des taux de croissance explosifs en 2011. "L'activité de fusion-acquisition est fébrile dans le secteur, tout le monde veut acheter une marque de mode", a déclaré Andrew Keith, président de Lane Crawford, une chaîne hong-kongaise de grands magasins haut de gamme présente à Pékin et bientôt à Shanghai. Il y a "un appétit de la clientèle absolument immense pour les nouvelles marques", a-t-il dit en marge de la "fashion week" parisienne.
Pour les investisseurs, industriels ou financiers, qui recherchent de nouvelles pépites, il s'agit de trouver les bonnes cibles, celles susceptibles de séduire une clientèle internationale et notamment chinoise - première acheteuse du luxe au monde - de plus en plus sophistiquée. Kane, Simoëns, Doma ont déjà franchi le pas
PPR a acquis récemment la majorité de la griffe du designer écossais Christopher Kane, tandis que LVMH a pris une participation minoritaire dans la marque Maxime Simoëns. Bernd Beetz, ancien DG du groupe de cosmétiques américain Coty, a déclaré avoir acquis une participation inférieure à 10% de la société Paper Rain Brands, propriétaire de la marque Damir Doma, du nom de son créateur d'origine croate. La jeune griffe française Yiqing Yin, distribuée dans une quinzaine de points de vente très haut de gamme dans le monde, a révélé être en négociations avec des fonds d'investissement afin de franchir un cap dans son développement à l'international. Christophe Lemaire, le styliste d'Hermès, souhaite ouvrir le capital de sa propre marque. "On sent qu'il y a de l'argent à investir dans la mode", note-t-il.
Pour les investisseurs, industriels ou financiers, qui recherchent de nouvelles pépites, il s'agit de trouver les bonnes cibles, celles susceptibles de séduire une clientèle internationale et notamment chinoise - première acheteuse du luxe au monde - de plus en plus sophistiquée. Kane, Simoëns, Doma ont déjà franchi le pas
PPR a acquis récemment la majorité de la griffe du designer écossais Christopher Kane, tandis que LVMH a pris une participation minoritaire dans la marque Maxime Simoëns. Bernd Beetz, ancien DG du groupe de cosmétiques américain Coty, a déclaré avoir acquis une participation inférieure à 10% de la société Paper Rain Brands, propriétaire de la marque Damir Doma, du nom de son créateur d'origine croate. La jeune griffe française Yiqing Yin, distribuée dans une quinzaine de points de vente très haut de gamme dans le monde, a révélé être en négociations avec des fonds d'investissement afin de franchir un cap dans son développement à l'international. Christophe Lemaire, le styliste d'Hermès, souhaite ouvrir le capital de sa propre marque. "On sent qu'il y a de l'argent à investir dans la mode", note-t-il.
Délaisser les grandes marques à logo
De l'avis des professionnels du secteur, les prix d'acquisition oscillent entre une et trois fois les ventes de la société, selon son stade de développement et ses perspectives de croissance. Cet intérêt s'explique par l'évolution de la demande. Les jeunes générations veulent se démarquer de ce qu'achètent leurs parents et ont tendance à délaisser les grandes marques à logos.
Louis Vuitton (groupe LVMH) en a fait les frais, avec un fort ralentissement de sa croissance, tombée à 7% à taux constants en 2012, tout comme Gucci (groupe PPR) qui a ralenti la cadence.
Pour Didier Grumbach, président de la Fédération française de la couture, "les détaillants ont besoin de nouvelles marques et en achètent de plus en plus" car "il y a aujourd'hui une volonté d'investir dans le risque, ce qui n'était pas vrai il y a cinq ans".
Louis Vuitton (groupe LVMH) en a fait les frais, avec un fort ralentissement de sa croissance, tombée à 7% à taux constants en 2012, tout comme Gucci (groupe PPR) qui a ralenti la cadence.
Pour Didier Grumbach, président de la Fédération française de la couture, "les détaillants ont besoin de nouvelles marques et en achètent de plus en plus" car "il y a aujourd'hui une volonté d'investir dans le risque, ce qui n'était pas vrai il y a cinq ans".
Des créateurs ancrés dans la réalité
Les jeunes directeurs artistiques sont capables d'être créatifs tout en étant ancrés dans la réalité du commerce, à l'image d'Alexander Wang. Ce créateur de 29 ans vient de signer chez Balenciaga une première collection qui devrait permettre à la marque du groupe PPR de séduire un plus large public. La discrète créatrice belge Véronique Leroy, connue pour ses coupes au cordeau et ses matières luxueuses, dit elle aussi sentir "depuis deux ans un net intérêt pour des marques singulières", qu'elle explique par un "oeil devenu de plus en plus critique" de la part de clients avertis.
Les jeunes directeurs artistiques sont capables d'être créatifs tout en étant ancrés dans la réalité du commerce, à l'image d'Alexander Wang. Ce créateur de 29 ans vient de signer chez Balenciaga une première collection qui devrait permettre à la marque du groupe PPR de séduire un plus large public. La discrète créatrice belge Véronique Leroy, connue pour ses coupes au cordeau et ses matières luxueuses, dit elle aussi sentir "depuis deux ans un net intérêt pour des marques singulières", qu'elle explique par un "oeil devenu de plus en plus critique" de la part de clients avertis.
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