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Les plus beaux costumes font leur cirque, à Moulins

Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Comme la parade d’un cirque arrivant en ville, cette exposition met en scène, pour la première fois, des costumes et parures issus des plus grandes compagnies au monde. Le Centre national du costume de scène et de la scénographie invite à découvrir cet univers depuis l’apparition du cirque moderne au XVIII siècle jusqu’aux mutations du cirque contemporain.

Coll. Cirque du Soleil / Photo OSA Image.

Dans leurs dolmans à brandebourgs, sacs ou léotards, ornés de motifs peints, de broderies et paillettes, Monsieur Loyal, clowns blancs, augustes, écuyères, acrobates, jongleurs, dompteurs, trapézistes et funambules incarnent la magie d’un art de la piste dans un tourbillon de couleurs et de lumière. 
 (Coll. Cirque du Soleil / Photo OSA Image.)
C’est par la présentation d’exercices équestres que l’officier anglais Philip Astley fonde le cirque moderne en 1768. Les acrobates à cheval s’affranchissent vite des codes militaires. Les écuyères empruntent le tutu romantique à l’univers du ballet, figure classique de l’écuyère à panneau détournée par Achille Zavatta exécutant une parodie clownesque du saut des rubans. Elles revêtent d’élégantes robes d’amazone. Dany Renz est Robin des bois, Paulina Schumann My Fair Lady, Chotachen Courtault un cavalier chinois : autant de personnages qui emportent l’imagination du spectateur au galop. 
 (CNCS / Photo Pascal François. Coll. Musée du cirque Alain Frère.)
Le répertoire visuel du cirque est né de cinq figures archétypales fixées entre 1770 et 1860 : le maître de manège, l’écuyère, l’acrobate, le clown, le dompteur,  variations du bourgeois, de la ballerine, du gymnaste, du bouffon et du guerrier. La succession rapide de numéros qui prévaut longtemps dans l’organisation du spectacle impose un vêtement qui identifie immédiatement l’artiste qui porte sur la piste le décor de sa propre représentation.
 (CNCS / Photo Pascal François. Coll. Valérie Fratellini.)
Dans le cirque classique, l’artiste, souvent à la source de la création du numéro, décide des volumes, couleurs et matières. Après 1968, en réaction à la répétition des codes esthétiques qui régissent les différents archétypes, le costume contemporain se met au service d’un propos, de l’univers esthétique du spectacle. Le costumier accompagne la recherche des personnages, travaille les matières et les couleurs, crée des silhouettes qui composeront des tableaux en harmonie avec l’esprit du spectacle. 
 (CNCS / Photo Pascal François. Coll. BnF, Performing Arts department, fonds Géo Sandry.)
Le duo clownesque Motusse et Paillasse, créé par Marie-Paule B. et Philippe Goudard, les clowns blancs du spectacle Pentimento de Madona Bouglione, les personnages poétiques du Cirque Plume, le vestiaire baroque de La Tribu iOta au Centre national des Arts du Cirque, les univers créés pour le Cirque du Soleil, le Cirque Phénix ou Franco Dragone Entertainment Group, autant de variations où les clowns, les acrobates, les musiciens se font personnage au service d’une histoire. 
 (CNCS / Photo Pascal François. Coll. Odile Hautemulle.)
La conception de costumes pailletés commence dans les années 1930 lorsque Charles Vicaire se lance dans l’incrustation de strass sur des costumes de music-hall. Dès 1947, son fils Gérard se spécialise dans la conception de costumes de clowns blancs aux motifs naturalistes ou abstraits dont la confection représente jusqu’à 300 heures de travail. Gérard Vicaire a dessiné près de 400 costumes. La Maison Vicaire a fermé en 1993 mais depuis 2003, Caroline Valentin, formée par Gérard Vicaire, puisant dans le stock de paillettes de l’ancien atelier, perpétue ce savoir-faire exceptionnel.
 (CNCS / Photo Pascal François. Coll. Valérie Fratellini.)
Une centaine de maquettes de costumes plongent dans les ateliers des costumiers et font découvrir de multiples talents au service des arts de la piste : Gérard Vicaire, qui a dessiné des costumes pour les plus grands clowns blancs du monde entier, Liliane Bonvallet pour son mari le clown Punch, Jean Eden pour le Cirque national Alexis Grüss, Nadia Genez pour le Cirque Plume, Popy Moreni et Odile Hautemulle pour le Cirque Madona Bouglione, Odile Hautemulle pour le CNAC, Pascal Jacob pour Muriel Hermine ou Ringling Bros and Barnum & Bailey, Claude Renard.
 (CNCS / Photo Pascal François. Coll. Jacob- William.)
Enfin, l’Institut National de l’Audiovisuel présente une sélection d’images. Parade de cirques, coulisse de spectacle, figures emblématiques… L’INA transporte en images le visiteur dans cet art populaire.
 (CNCS / Photo Pascal François. Coll. Musée du cirque Alain Frère.)
Exposition « En piste ! Les plus beaux costumes de Cirque ». Du 15 juin 2013 au 5 janvier 2014. Centre national du costume de scène et de la scénographie. Quartier Villars. Route de Montilly. 03000 Moulins. De 10h à 18h et jusqu’à 19h en juillet et en août. www.cncs.fr
 (BnF. Coll. BnF, Performing Arts department, Fonds Théâtre de la Huchette)

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