Cet article date de plus de dix ans.

Les t-shirts à l'effigie de Poutine en passe de devenir cultes

Le visage de Poutine ne s'est jamais autant affiché. Cet été, Moscou a vu fleurir des t-shirts à l'effigie du président russe et la collection des créateurs allemands Talbot&Runhof le présente comme envahisseur potentiel du monde entier. Pour ou contre, culte de la personnalité ou dézingage en règle, chacun choisit son camp et l'affiche fièrement.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La fashion week de Paris 2014 a présenté la collection des tee-shirt anti-Poutine du duo de créateurs allemands Talbot&Runhof 
 (Francois Mori/AP/SIPA)
Après la Tchétchénie, la Crimée et l'Ukraine, il semblerait que le nouveau territoire d'affection de Vladimir Poutine se situe sur la poitrine de ceux qui arborent son visage. Et comme le culte de personnalité n'a pas de limite, il y a bien deux types de tee shirts Poutine, ceux qui honorent le président russe et ceux qui le présentent comme l'envahisseur du monde. 

Reportage sur un effet de mode à la limite d'une propagande sérigraphiée : A. Mikoczy, P. Acheré, Chevelkina, V. Sidorov
Mickey Rourke achète son t-shirt pro-Poutine 

Les t-shirts "officiels" ont été créés par les jeunes stylistes Anna Efremova et Ivan Erchov dans le cadre d'un projet visant à glorifier "les dernières victoires de la Russie sur la scène internationale".  On y voit Vladimir Poutine en guerrier, sauveur du monde, en bienfaiteur de l'humanité ou en lunettes de soleil, accompagné du slogan "Le plus poli des hommes". Un t-shirt (et un homme politique) qui a ses adeptes parmi quelques people. 
Les Tee shirt de Poutine  vendus au Goum de Moscou 
 (France 2 / Culturebox)
Après le musicien américain Stevan Seagal qui lors d'un concert en Crimée a brandi un t-shirt à l'effigie de Poutine, c'est Mickey Rourke qui s'en est acheté un affirmant que "Poutine est un bon gars".
Une fashion week qui délave l'image Poutine
 

En réponse aux t-shirts vantant les bienfaits de Poutine dans le monde et surtout en Crimée, Talbot&Runhof, un duo de créateurs allemands, a fait sensation à la dernière fashion week de Paris avec sa collection de tee-shirts à l’effigie du président russe. Vladimir Poutine y est montré comme un potentiel envahisseur du monde entier. 

L’idée de cette ligne leur serait venue à Moscou en voyant une pub avec Poutine en chemise hawaïenne, qui sirote un cocktail sur fond de paysage de Crimée, avec un mot: "Greetings from Crimea" ("Salutations de Crimée").
Poutine qui envoie ses voeux de Crimée
 (France 3 / Culturebox)
Sur leurs créations de la collection printemps-été 2015 on peut voir le visage du président russe dans diverses mises en scène : 
  • Poutine enlaçant l’Empire State Building de New York
  • Poutine portant un chapeau melon et apparaissant derrière Buckingham Palace à Londres
  • Poutine devant un drapeau italien (pour représenter Milan)
  • Et enfin, Poutine avec une Tour Eiffel sur la tête (à la Jean-Paul Goude pour les Galeries Lafayettes) pour représenter Paris.
Les tee-shirt de la Talbot and Runhof affiche clairement une réticence vis-à-vis du président Russe
 ( Francois Mori/AP/SIPA)
La ligne se veut légère et humoristique, avec toujours le même petit message "Visit Paris/Milan/New-York/London before he does". C'est à dire "Visitez Paris/Milan/New-York/Londres avant qu’il ne le fasse". 

Cependant, les deux stylistes allemands ont clairement déclaré au WWD : "Nous avons suivi ce qui s’est passé entre la Russie et l’Ukraine, d’abord avec choc, ensuite avec horreur et finalement avec dégoût".

Ils ont ensuite ajouté, cette fois en s’adressant au magazine allemand Stylebook, que : "Poutine est un dangereux et glacial petit gosse habité de la folie des grandeurs. Les gens comme lui font sombrer l’humanité toute entière dans le malheur. C’est incroyable de manigancer un conflit à partir de rien".

La guerre des mots est déclarée, tandis que tous les visages de Poutine s'affichent sur les torses et défilent sur les podiums. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.