Les tennis Bensimon, 40 ans et toujours sur la route des vacances
Les frangins sont nés à Oran (Algérie) d'une mère vendeuse et d'un père commerçant. Ils passent leur adolescence à Nice près d'une grand-mère couturière à domicile. Rien ne les prédestinait à devenir les chefs d'une entreprise de 230 salariés : Serge, passionné de moto, a fait des études de mécanique ! "Mais comme on n'était pas bons à l'école, on a décidé d'être les premiers ailleurs", confie-t-il.
Au siège de l'enseigne, près du canal Saint-Martin à Paris, à Serge, le stylisme, le marketing et la création et à Yves, la gestion, les cordons de la bourse et le sens du commerce, au point d'avoir été l'un des pionniers de l'ouverture des commerces le dimanche, depuis leur premier magasin du Marais, avant que le quartier ne devienne branché.
Une histoire de famille qui dure : "c'est rare de réussir à conserver une vision commune malgré le temps", confirme à l'AFP Serge Carreira, maître de conférences à Sciences Po, spécialiste de la mode et du luxe. La tennis Bensimon a traversé les époques, chaussant plusieurs générations : "le propre d'un produit iconique, c'est d'être installé dans la mémoire collective", souligne l'expert.
La tennis en toile provient d'un stock de l'armée
Sortie d’un stock de tennis de gymnastique de l’armée, la tennis en coton et caoutchouc est réinventée par Serge Bensimon en 1979 et devient un produit iconique du patrimoine de la mode française. Toujours fabriquées en Slovaquie par le même fournisseur depuis 40 ans, elles provenaient d'un stock de l'armée racheté par le père d'Yves et Serge, propriétaire d'un magasin spécialisé dans les surplus militaires au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Serge a l'idée de les teindre car "dès le début, (sa) touche, ce sera la couleur" : c'est un succès tel que les stars de l'époque les portent, comme Jane Birkin ou Brigitte Bardot.En 2004, la tennis fête ses 25 ans et est réinterprétée par des grands noms de la mode française tels que Jean-Paul Gaultier, Agnès B., APC, Cacharel … De génération en génération, elle séduit par sa simplicité et ses couleurs singulières. Jane Birkin, Charlotte Gainsbourg, Claudia Schiffer, Julia Roberts, Kate Moss, toutes en raffolent… De Paris à Tokyo en passant par New York (avec Donna Karan), Londres ou Milan (avec Corso Como), la petite tennis française parle désormais toutes les langues.
En réussissant à la sortir des salles de gym pour en faire un modèle "multi-usage", les Bensimon ont inventé un concept toujours d'actualité, qui se réinvente tous les ans grâce à des collaborations avec des marques ou des stylistes, explique Serge Carreira. Pour cet été, la tennis se réinvente avec des twills imprimés Le Prestic Ouiston. Elle vient aussi de se faire relooker par les étudiants de l'école International Fashion Academy Paris et par le grapheur Nils...
Le bensimon Summer Tour
Pour ses 40 ans, du 11 juillet au 4 août, Bensimon s'offre une tournée des plages à bord d'un combi-van.
Customisation et vente de tennis, tatouages, coloriage pour les enfants, distribution de Tote bags, de badges et de cartes postales...
Un concept lifestyle à partager et à transmettre
A l’image de l’esprit décontracté chic des collections Bensimon - créées en 1984 - la première boutique "Autour du monde" est inaugurée dans le Marais en 1986. La tennis côtoie les collections prêt-à-porter inspirées de l’univers du voyage, du surplus militaire et du workwear. Le voyage est omniprésent et l’esprit country et l’American way of life vont inspirer Serge Bensimon à ouvrir en 1989 un concept-store, une proposition de merchandising innovante mêlant mode et décoration. Ici, des meubles, des plaids, de la vaisselle, côtoient vestes sahariennes, pantalons chinos et accessoires de mode.
La marque compte 50 boutiques, une galerie de design Gallery S.Bensimon et la librairie Artazart Design Bookstore. Une rétrospective de la marque est prévue au printemps 2019.
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