Londres années 80 : quand le clubbing inspirait la mode
Au travers de 85 tenues, cette exposition retrace la façon dont l'excitante scène clubbing a inspiré toute une génération de jeunes stylistes. Elle montre comment une poignée de clubs comme le Taboo et le Heaven, ont servi de creuset à cet échange créatif.
Elle démontre que le style des années 80 découlait de "la symbiose" entre musique, clubbing et mode. Une émulation existait en effet entre tous les clubbers, obsédés par leurs tenues, qui poussait à adopter pour briller un style original et une attitude extrême.
Stevie Stewart, de la marque de prêt-à-porter Bodymap, se souvient que tous les clubbers "qu'ils soient stylistes, musiciens, danseurs ou cinéastes, vivant ensemble et sortant ensemble, avaient la passion de créer quelque chose de neuf, ce qui était contagieux".
L'émergence du style gothique
La mode londonienne des années 80 nous a donné quelques grandes figures de la mode telles que Katharine Hamnet et John Galliano. Elle a vu l'éclosion de silhouettes telles que le Gothique ou le Nouveau romantique.
Le Gothique par exemple, développait une sensibilité sombre, combinaison de punk et de fétichisme. Taffetas noir, dentelle et cuir allaient de pair avec un maquillage noir et des références macabres. Dans un club comme le Hell (l'Enfer), adossé à un cimetière, le look gothique était hissé à son extrême.
Les T-shirts à messages de Katharine Hamnet
Katharine Hamnet était l'une des stylistes les plus réputées des années 80. Elle fut la pionnière notamment de la vogue pour les vêtements réalisés en toile de parachute et en stonewashed denim.
En 1984, la styliste fit sensation lors d'une réception de mode organisée par le Premier ministre Margaret Thatcher en arborant un T-shirt à message proclamant "58% ne veulent pas des Pershing". Elle protestait ainsi contre l'installation de missiles Pershing américains en Grande-Bretagne. Ses T-shirts à messages politiques ont largement fait école depuis.
John Galliano : "la scène clubbing m'a nourri"
Etudiants studieux la semaine dans les écoles telles que les prestigieuses St Martin's College ou Royal College of Art, les futurs stylistes se déchaînaient le week-end sur leurs vêtements, longuement élaborés pour sortir.
"Le jeudi et le vendredi à St Martin's, l'école était quasiment désertée", se souvient John Galliano. "Tout le monde était chez soi pour créer sa tenue du week-end." Selon la styliste Georgina Goldley, "il s'agissait de prendre des risques et de créer quelque chose à base de rien, avec passion et ambition".
"J'étais un démon de clubbing", raconte encore John Galliano. "Au milieu des années 80, il n'y avait qu'un seul endroit. Le Taboo était le meilleur. (...) La scène clubbing m'a nourri.... Me retrouver avec d'autres personnes créatives comme Boy George a été une expérience décisive pour moi."
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