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Los Angeles : le nouveau vivier cool et chic de créateurs
Longtemps raillée pour son élégance tape-à-l'oeil, Los Angeles -avec sa nouvelle génération de créateurs- attire les regards. Une nouvelle icône du chic masculin est née qui cherche, désormais, à faire de l'ombre à New York. Des shows Burberry, Tom Ford et Louis Vuitton en 2015, à la maison Saint-Laurent le 10 février prochain, nombreux sont ceux qui ont fait la traversée.
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La Fashion Week masculine de New York, qui se déroule du 1er au 4 février 2016, n'en est qu'à sa deuxième édition mais déjà la capitale de la mode américaine doit se rendre à l'évidence : l'avant-garde et l'innovation qui éclairent ses podiums et alimentent les conversations viennent souvent de l'Ouest.
De la réinvention haut de gamme des mondes du surf ou du punk-ska des années 1990 par les petites marques CWST ou Chapter, jusqu'au streetwear raffiné du précurseur Stampd - avec qui Kanye West ou Justin Bieber ont signé des collaborations - d'un John Elliott, en passant par le chic décontracté d'un Simon Miller ou encore de Second/Layer, tous présents cette semaine, le "made in LA" a la cote.
Des shows londoniens Burberry et Tom Ford en 2015 aux parisiens Louis Vuitton (collection croisière 2016) ou Saint-Laurent le 10 février 2016 au Hollywood Palladium, nombreux sont ceux qui ont fait la traversée.
Le défilé de la collection homme automne-hiver 2016 était initialement prévu dans le cadre de la PFW. Lors du show californien sera aussi présentée une première partie de la collection femme, a indiqué la maison, précisant que la deuxième partie défilera à Paris le 7 mars lors de la Fashion Week. Pour expliquer ce choix, la marque se contente d'indiquer que "Saint Laurent at the Palladium est un hommage à la scène musicale émergente de Los Angeles", où habite depuis 2008 Hedi Slimane.
Un boom qui doit autant, selon les experts, à la concentration de célébrités et de musiciens stars -aujourd'hui essentiels à une bonne couverture des défilés sur les réseaux sociaux- qu'à un réseau textile et créatif dense sur place.
"De plus en plus d'artistes et de designers, obligés d'aller toujours plus loin à Brooklyn (New York) pour trouver un loyer décent choisissent de s'installer à Los Angeles où la vie est moins chère et cela favorise un véritable bouillonnement" artistique, note Michael Stember, restaurateur qui partage son temps entre les deux côtes américaines.
L'uniforme costume/cravate du siècle dernier se cherche un successeur qui sache marier l'élégance au confort et une certaine désinvolture. Un défi que la cité californienne tente de relever en prônant une superposition intuitive et originale de matières brutes ou plus nobles. "Les gens craignent par exemple de se mettre en short l'hiver", note Jordan Boothe, qui tient le blog de mode ambitiouscommanders.com. Mais si "tu le portes avec une veste, une paire de leggings et des mocassins, tu peux très bien avoir l'air professionnel (...) et casser une allure plus conventionnelle", insiste-t-il.
Ces expérimentations vestimentaires doivent beaucoup à la douceur du climat local mais aussi à un art de vivre, un "cool" californien qui correspondrait aux attentes d'une clientèle d'hommes toujours exigeante mais plus curieuse.
De la réinvention haut de gamme des mondes du surf ou du punk-ska des années 1990 par les petites marques CWST ou Chapter, jusqu'au streetwear raffiné du précurseur Stampd - avec qui Kanye West ou Justin Bieber ont signé des collaborations - d'un John Elliott, en passant par le chic décontracté d'un Simon Miller ou encore de Second/Layer, tous présents cette semaine, le "made in LA" a la cote.
Un effet Hedi Slimane ?
"Au cours des trois, quatre dernières années, on a vu un vrai élan naître dans la mode masculine", confie Chris Stamp, directeur artistique de Stampd, qu'il a fondé en 2011. "Et il semble qu'actuellement on soit en plein épicentre de ce mouvement, avec l'arrivée de défilés majeurs à Los Angeles et l'installation de grands créateurs dans la région comme Hedi Slimane" de la maison Saint-Laurent, ajoute l'un des meilleurs designers masculins de 2015 selon la bible du vêtement masculin, le magazine GQ.Des shows londoniens Burberry et Tom Ford en 2015 aux parisiens Louis Vuitton (collection croisière 2016) ou Saint-Laurent le 10 février 2016 au Hollywood Palladium, nombreux sont ceux qui ont fait la traversée.
Le défilé de la collection homme automne-hiver 2016 était initialement prévu dans le cadre de la PFW. Lors du show californien sera aussi présentée une première partie de la collection femme, a indiqué la maison, précisant que la deuxième partie défilera à Paris le 7 mars lors de la Fashion Week. Pour expliquer ce choix, la marque se contente d'indiquer que "Saint Laurent at the Palladium est un hommage à la scène musicale émergente de Los Angeles", où habite depuis 2008 Hedi Slimane.
Un boom qui doit autant, selon les experts, à la concentration de célébrités et de musiciens stars -aujourd'hui essentiels à une bonne couverture des défilés sur les réseaux sociaux- qu'à un réseau textile et créatif dense sur place.
"De plus en plus d'artistes et de designers, obligés d'aller toujours plus loin à Brooklyn (New York) pour trouver un loyer décent choisissent de s'installer à Los Angeles où la vie est moins chère et cela favorise un véritable bouillonnement" artistique, note Michael Stember, restaurateur qui partage son temps entre les deux côtes américaines.
Paris, New York, Milan, Londres et Tokyo, des points d'ancrage
Paris, New York, ou Tokyo -une "scène" très suivie en matière d'innovation vestimentaire masculine- restent des points d'ancrage essentiels mais ils ne suffisent plus. "L.A., c'est neuf, excitant. C'est un peu le petit frère qui a grandi. Moderne, facile, cette ville est baignée depuis toujours dans une culture du skate et du surf qui tout naturellement l'amène vers le streetwear", résume Noah Zagor. Or, de Londres à Milan, Paris ou New York, emmené dans la fièvre du style Yeezy de Kanye West, "le streetwear est aujourd'hui partout".Une élégance désinvolte
"Los Angeles marche très fort en ce moment. Il y a dans son aisance, sa légèreté, sa décontraction, quelque chose de très attirant", explique Noah Zagor, propriétaire d'une boutique pour homme, Meyvn, à Chicago. Ces qualités, associées à une palette de tons discrets, ocre, pierre ou sable, collent à l'air du temps dans un marché du vestiaire masculin en plein bouleversement.L'uniforme costume/cravate du siècle dernier se cherche un successeur qui sache marier l'élégance au confort et une certaine désinvolture. Un défi que la cité californienne tente de relever en prônant une superposition intuitive et originale de matières brutes ou plus nobles. "Les gens craignent par exemple de se mettre en short l'hiver", note Jordan Boothe, qui tient le blog de mode ambitiouscommanders.com. Mais si "tu le portes avec une veste, une paire de leggings et des mocassins, tu peux très bien avoir l'air professionnel (...) et casser une allure plus conventionnelle", insiste-t-il.
Ces expérimentations vestimentaires doivent beaucoup à la douceur du climat local mais aussi à un art de vivre, un "cool" californien qui correspondrait aux attentes d'une clientèle d'hommes toujours exigeante mais plus curieuse.
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