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Louis Verdad, un créateur mexicain "très affecté par la situation politique actuelle" menée par Trump

D'habitude, c'est lorsqu'il prépare ses défilés que Louis Verdad a du mal à dormir mais l'élection de Donald Trump lui donne aussi des insomnies. "Je suis né à Chicago mais j'ai grandi et passé toute ma vie au Mexique, avec des parents qui sont du Mexique. Je ne peux pas changer la nature de mon sang", a déclaré le 12 février ce designer mexicain en marge de la Semaine de la mode new-yorkaise.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Louis Verdad, le 12 février 2017, à New York
 (Noam Galai / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Louis Verdad, qui a débuté en faisant des robes de débutantes pour les jeunes filles hispaniques d'Atlanta, est devenu célèbre en 2003 grâce au complet porté par Madonna pour la cérémonie des récompenses de la chaîne musicale MTV, qui avait donné lieu au fameux baiser sur la bouche avec Britney Spears. Depuis, le styliste de 36 ans, aux créations sensuelles sans être outrageusement sexy, a habillé Christina Aguilera, Milla Jovovich, Eva Longoria, Paula Abdul, Cher, Oprah Winfrey, Paris Hilton ou Cate Blanchett. Le monde glamour de la mode, à New York comme à Los Angeles où il est basé, il connaît.

Mais les temps sont durs pour les Mexicains aux Etats-Unis y compris pour le créateur mexicain détenteur d'un passeport américain. Après de violentes diatribes contre les immigrés mexicains pendant la campagne, Donald Trump a ordonné la construction d'un mur le long de la frontière mexicaine, et a promis d'expulser des millions d'immigrés mexicains sans-papiers. Des dizaines de milliers de Mexicains ont manifesté ce 12 février au Mexique contre ce projet de mur. 

Après son défilé à la Fashion week ce 12 février, tout en couleurs discrètes, avec beaucoup de tweed, ceintures marquées et larges jupes plissées, Verdad s'est dit "très affecté par la situation politique actuelle". C'est notamment parce que la génération des "millenials", née juste avant les années 2000, est revenue régulièrement dans le débat pendant la campagne électorale qu'il a pensé sa collection pour de jeunes clientes, a-t-il fait valoir.
Louis Verdad ah 2017-18, à New York le 12 février 2017
 (Noam Galai / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
"Même si moi je n'ai pas de problème avec la loi, ca me fait mal de voir ces gens souffrir à cause de tout ce qui se passe, ca me met en colère", a-t-il indiqué. Pourtant, malgré l'arrivée au pouvoir de Trump, Verdad se veut optimiste. "En tant qu'artiste, on trouve quelque part de la beauté dans ce chaos". Fier de ses racines latines, Verdad sent qu'il doit maintenant travailler "pour avoir une voix, pour être sûr que les gens comprennent qu'on est important, qu'on compte et qu'on sert à quelque chose. Pour moi, cela veut dire faire une belle collection, pour que les gens te respectent". "Nous ne sommes pas seulement des immigrés, nous sommes des créateurs de tendance, des meneurs", a-t-il insisté. "C'est un bon moment, pour nous latinos, pour nous faire entendre dans le monde de la mode", a-t-il ajouté.

D'autres créateurs latinos sont présents à cette Semaine de la mode comme le Cubain Narciso Rodríguez, la Chilienne María Cornejo, le Colombien Edwing D'Angelo ou le Dominicain Fernando Rodríguez, co-fondateur de Monse et co-directeur créatif chez Oscar de la Renta, avec son épouse coréenne Laura Kim.

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