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Dior célèbre la broderie dans sa collection haute couture printemps-été 2022

Au premier jour de la semaine de la haute couture parisienne, Dior a célèbré l'artisanat et plus particulièrement la broderie. Le décor multicolore, lui aussi brodé par des jeunes femmes indiennes, reproduit des oeuvres du couple d'artistes indiens, Madhvi Parekh et Manu Parekh.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Dior haute couture printemps-été 2022 à la semaine de la haute couture parisiennes, le 24 janvier 2022 (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Des tenues épurées agrémentées de broderies : Dior célèbre cet artisanat dans sa collection haute couture présentée le 24 janvier à Paris dans un décor multicolore, lui aussi brodé par des jeunes femmes indiennes.

"Je suis obsédée par la broderie, c'est très personnel, je suis italienne, une partie de ma famille vit dans le sud, j'ai tout le temps vu les femmes broder, ma grand-mère, mes tantes, ma mère... J'ai toujours été fascinée, c'est tout un langage à travers lequel les femmes s'expriment", confie à l'AFP Maria Grazia Chiuri, directrice artistique des collections femme chez Dior.

Cette obsession se traduit dans l'omniprésence de pièces brodées - collants, maillots, chaussettes et chaussures - et dans une approche innovante : on n'ornemente pas les robes en les brodant, elles sont conçues entièrement par la broderie, pratiquement sans coutures.

Des oeuvres des artistes indiens Madhvi Parekh et Manu Parekh 

Après sa dernière collection prêt-à-porter printemps-été 2022 très colorée, celle-ci se décline en grande partie dans des nuances de blanc et de gris. Les broderies d'une extrême sophistication sont aussi monochromes avec beaucoup de ton sur ton. La silhouette s'allonge et se simplifie, s'éloignant de la ligne cintrée de Dior vers plus d'épure. Les vestes sans doublures sont traitées en double face, une technique consistant à ouvrir le premier tissu et d'insérer l'autre dedans, faisant aussi écho à celle de broderie.

La palette sobre des robes contraste avec l'exubérance du décor multicolore et saturé au musée Rodin, où se déroule le défilé qui met en lumière et fait dialoguer les artisanats français et indiens. Le décor reproduit en broderies des oeuvres du couple d'artistes indiens, Madhvi Parekh et Manu Parekh en mettant en valeur la dichotomie masculin/féminin.

C'est la troisième fois que le décor pour les défilés haute couture de Dior est produit par l'école Chanakya à Bombay (Inde) où des jeunes femmes apprennent la broderie, chose rare dans un pays où ce métier se transmet de père en fils.

Ces collaborations s'inscrivent dans la démarche féministe de Maria Grazia Chiuri. Elle envisageait au départ de faire venir les brodeuses à Paris pour le défilé, un projet empêché par le contexte sanitaire. "C'est un honneur pour elles d'avoir cette visibilité internationale", déclare à l'AFP Karishma Swali, fondatrice et directrice de l'établissement. Au terme d'une formation de 18 mois, elles mettent ainsi en oeuvre ce qu'elles ont appris. "C'est une opportunité incroyable dont elles ne pouvaient même pas rêver", ajoute-t-elle.

Dior haute couture printemps-été 2022 à la semaine de la haute couture parisiennes, le 24 janvier 2022 (DOMINIQUE CHARRIAU / WIREIMAGE)

Une installation réalisée par 380 brodeuses

L'installation au musée Rodin qui sera ouverte ou public dans la semaine suivant le défilé a été réalisée par 380 brodeuses pendant 3 mois. Une façon de plus pour Maria Grazia Chiuri de prouver que l'artisanat est un art et que la haute couture un projet culturel international. De nombreuses pièces de la collection sont également brodées dans l'école Chanakya.

"Il est très important de parler de l'artisanat, c'est crucial pour la haute couture. Nous devons montrer le lien entre le travail artistique et artisanal, ce dernier étant considéré comme moins important dans certains pays" comme l'Italie ou l'Inde, souligne-t-elle.

Pour Maria Grazia Chiuri, cette réflexion devient vitale depuis la pandémie. "Personne ne sait encore combien d'entreprises ne survivront pas à la crise et combien on perdra de capacités créatives. Ce ne sont pas des ouvriers facilement remplaçables. Il est prioritaire pour Dior de les soutenir", conclut-elle.

Dior haute couture printemps-été 2022 à la semaine de la haute couture parisiennes, le 24 janvier 2022 (KRISTY SPAROW / GETTY IMAGES EUROPE)

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