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Haute couture à Paris : les femmes à l'honneur avec l'italienne Elsa Schiaparelli et l'espagnole Juana Martin

Elles sont toutes là ! C'est le grand retour des maisons de couture sur les podiums parisiens. Coup d'envoi de la semaine de la haute couture automne-hiver 2022-23 ce lundi 4 juillet (jusqu'au 7 juillet 2022). 


Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Schiaparelli haute couture printemps-été 2021 lors de la semaine de la mode le 20 janvier 2020 à Paris  (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

La semaine de la haute couture automne-hiver 2022-23 démarre à Paris ce lundi 4 juillet avec le défilé de la maison Elsa Schiaparelli, créatrice surréaliste italienne à laquelle le musée parisien du MAD dédie une rétrospective. Au dernier jour de la haute couture, le 7 juillet, Juana Martin présentera sa collection dédiée à son Andalousie natale. Elle est la quatrième Espagnole et la première femme - après Cristobal Balenciaga, Paco Rabanne et Josep Font - à intégrer ce monde élitiste. Au coeur de la griffe, les cultures andalouse et gitane remises au goût du jour : robes longues aux motifs fleuris et à pois, châles de manille... C'est de l'univers du flamenco qu'elle s'inspire.

Elsa Schiaparelli "fait partie des figures de la mode qui continuent à inspirer"

Le défilé Schiaparelli a lieu lundi matin au musée des Arts décoratifs, où une exposition Shocking Chic. Les mondes surréalistes d'Elsa Schiaparelli démarre le 6 juillet jusqu'au 29 août. La maison, qui était en sommeil pendant 60 ans, connaît ces dernières années un grand succès grâce aux créations osées de l'actuel directeur artistique américain Daniel Roseberry, choisies par Beyoncé ou la mannequin Bella Hadid pour de grandes cérémonies. Lady Gaga a été habillée en Schiaparelli - jupe rouge veste marine décorée d'une immense broche dorée représentant une colombe - à l'investiture de Joe Biden.

Ces tenues sont présentées au musée aux côtés des pièces dessinées il y a presque un siècle par Elsa Schiaparelli comme le chapeau-chaussure créé en collaboration avec Salvador Dali et une iconique robe homard portée par la duchesse de Windsor en 1937.

"Les publics plus jeunes ne savent pas qui est Elsa Schiaparelli" qui, en tant que femme artiste, n'"a pas été mise en valeur dans de grandes expositions surréalistes", a déclaré à l'AFP Olivier Gabet, directeur du musée des Arts décoratifs. Il souhaite montrer "qu'elle est moderne et fait partie des figures de la mode qui continuent à inspirer et à nourrir".

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Les Russes Ulyana Sergeenko et Yulia Yanina absentes 

En pleine invasion de l'Ukraine, deux créatrices russes invitées des saisons précédentes, Ulyana Sergeenko et Yulia Yanina - qui avait présenté sa dernière collection en janvier à l'ambassade de Russie à Paris -, sont absentes du calendrier.

Interrogée sur ces absences, la Fédération de la Haute Couture et de la Mode a déclaré à l'AFP qu'elle restait "sur sa position", sans en dire davantage.

En février, le défilé virtuel du créateur russe Valentin Yudashkin, programmé dans le cadre de la semaine du prêt-à-porter, avait été supprimé parce qu'il "ne s'est pas désolidarisé" de la guerre, avait alors expliqué à l'AFP le président de la Fédération, Ralph Toledano.

"Préparez les mouchoirs" 

Après avoir présenté ses collections dans des films joyeux pendant la pandémie, le couturier français Julien Fournié revient pour la première fois sur le podium avec un spectacle qu'il promet "cathartique" face "au désespoir par rapport à notre époque". "Préparez les mouchoirs", déclare à l'AFP le créateur qui ne cache pas son émotion de retrouver le défilé physique. 27 des 29 maisons renouent cette saison avec les podiums.

Stéphane Rolland dédie sa collection à Barbara, disparue il y a 25 ans, dans un défilé au théâtre du Châtelet, où la chanteuse avait donné son dernier concert. "J'aime Barbara depuis que je suis enfant. Elle est envoûtante, passionnante, elle fait partie de mes références quand je dessine", affirme-t-il à l'AFP. La mise en scène du défilé va retranscrire aux invités "l'émotion quand Barbara chantait devant son public, c'était presque une messe", promet-il.

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