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Haute couture printemps-été 2021 : une robe "araignée" Aelis dans une galerie d'art pour "décoloniser la nature"

La présentation printemps-été 2021 d'Aélis, à la frontière de plusieurs arts, est une sorte de rébellion contre l'isolement imposé par la pandémie et qui a confiné la semaine de la haute couture sur internet.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Aélis couture printemps-été 2021, à Paris, le 28 janvier 2021 (MARTIN BUREAU / AFP)

Semblables à des araignées, des robes en dentelle ancienne tissent leur toile au milieu d'oeuvres d'art : pour sa marque Aélis, la créatrice italienne Sofia Crociani a fait de son défilé, virtuel, pour la haute couture printemps-été 2021, un manifeste pour "décoloniser la nature".

Inspirée par les idées de la philosophe de l'environnement et chercheuse française Virginie Maris, la performance est mise en scène par le chorégraphe Jacopo Godani dans la galerie parisienne de Suzanne Tarasieve. "Deux gigantesques tableaux de Georg Baselitz nous ont inspiré ce geste de liberté. La robe araignée dialogue avec les toiles", explique la créatrice Sofia Crociani.

Mannequin "oeuvre d'art"

"Pendant le Covid, on perd l'envie d'être ensemble et l'envie de générer quelque chose ensemble. On porte des masques, on n'existe même plus, il faut retrouver une liberté à travers un acte artistique", dit-elle. Et le format vidéo "qui n'a pas l'aspect d'un défilé pousse à aller plus loin", souligne également Suzanne Tarasieve. "Cela m'intéresse de toucher à autre chose (...) Il y a une sorte d'osmose entre le travail de Sofia et des poses devant les tableaux", ajoute la galeriste.

Les mannequins "hypnotisées" par Jacopo Godani sont aussi "considérées comme des objets d'art, pas comme des belles poupées qui marchent", souligne Sofia Crociani. Pour recréer un lien avec le public et les clientes, elle recevait dans un appartement à Paris prêté par "un ami collectionneur". "J'essaie de recevoir de façon plus personnelle, dans les salons privés. Pourquoi pas, dans les années 1950, c'était ça la haute couture", souligne-t-elle.

Aélis couture printemps-été 2021, à Paris, le 28 janvier 2021 (Aélis)

Les dentelles de Calais à l'honneur

Les dentelles de Calais faites à la main, issues des archives personnelles, sont le fil conducteur de cette collection : "les trésors du passé" que la créatrice, qui se revendique "100% écoresponsable", veut "faire revivre dans le présent". Des flots de rubans constituent la robe "araignée" ou se posent de façon "décalée" sur des robes rose ou couleur chair. 

Les robes construites "à la verticale" avec des rubans "apportent une liberté incroyable à l'allure, il y a une masse qui se crée autour de vous mais quand vous marchez, cette masse s'ouvre et vous êtes à la fois très libre et protégée", explique la créatrice.

Aélis couture printemps-été 2021, à Paris, le 28 janvier 2021 (MARTIN BUREAU / AFP)

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