Restauration de monuments historiques : rencontre avec une femme tailleur de pierres
Elle est autant artiste que maçonne et exerce un métier vieux de plus de dix mille ans. Rencontre avec l'une des rares femmes tailleur de pierres. Elle s'appelle Jenny Peter et travaille dans l'Hérault.
Massette et ciseaux en main, perchée sur un échafaudage, Jenny s'affaire sur la façade de l'hôtel de Cambacérès à Montpellier, un bâtiment datant de la première moitié du XVIIIe siècle, inscrit aux monuments historiques. Elle restaure les pièces d'ornement.
Il y a le côté artistique, le côté minutieux, le côté tranquille, calme et puis il y a le côté travail très physique qui me plaît aussi.
Jenny Peter
Certaines pièces sont retirées pour être complètement refaites à l'identique en atelier. C'est le cas d'un mascaron que Jenny et Joseph Rius, son chef de chantier, sont en train de remplacer sur la façade. "Je suis contente d’avoir pu tailler une pièce comme celle-là", explique la tailleuse de pierres. "Cela n’arrive pas tous les jours qu’on ait une jolie pièce à sculpter et évidemment j’étais aussi un peu nerveuse parce que je ne savais pas trop ce que cela allait donner".
Car pour exercer ce métier, le sens artistique est primordial, mais cela ne suffit pas. Il faut donner ou redonner vie à des ouvrages vieux de plusieurs siècles en maîtrisant les techniques de maçonnerie ou de sculpture. "Elle a l’œil, elle a une intuition extraordinaire, elle sait très vite ce qu’il faut faire. Sa force, c’est qu’elle est très polyvalente", renchérit Joseph Rius qui emploie Jenny depuis plus de treize ans.
Un métier pluridisciplinaire qui pourrait séduire d'autres femmes. Elles ne représentent, pour l'instant, que 12% des effectifs du secteur du bâtiment et des travaux publics, d'après l'observatoire des métiers du BTP.
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