Mode : un député LR veut mettre en place un malus pour la fast-fashion

Pour lutter contre les géants de la fast-fashion, Antoine Vermorel Marques souhaite qu'un malus de 5 euros soit ajouté au prix des produits.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le député Les Républicains (LR) de la Loire Adrien Vermorel Marques dénonce sur son compte TikTok la dangerosité des produits vendus sur Shein. (CAPTURE D'ECRAN)

Le député Les Républicains (LR) de la Loire Antoine Vermorel Marques dépose mardi 13 février une proposition de loi visant à instaurer un système de bonus-malus sur les achats de vêtement, explique l'élu sur France Inter et franceinfo. Le député veut "démoder" la fast-fashion en instaurant une taxe de 5 euros par article pour pénaliser les fabricants et ainsi endiguer les conséquences néfastes de la mode jetable sur l'environnement et la santé publique.

"Ce qu’on préconise, c'est un système de bonus-malus de façon à ce que le 'made in France' soit moins cher et que le 'made in China' soit plus cher", souligne-t-il sur franceinfo. "Vous achetez un t-shirt sur une des grandes plateformes en ligne qui n'a pas de boutiques en France, c'est un t-shirt qui pollue énormément donc on va vous mettre un malus sur le principe du pollueur payeur", explique-t-il. "En revanche si vous achetez un t-shirt respectueux de l'environnement, des normes sociales et environnementales, vous aurez un bonus", poursuit-il. "Ce n'est pas une taxe supplémentaire, c'est le malus qui finance le bonus et après on laisse le choix au consommateur et donc au producteur de choisir quel type de vêtement il souhaite produire", prévient le député LR.

"Une concurrence déloyale"

"On ne cible pas toutes les entreprises du commerce en ligne", défend l'élu de la Loire. Dans son viseur, les entreprises qui proposent 1 000 nouveaux produits par jour comme l'entreprise chinoise de fast-fashion Shein,  qui propose "jusqu'à 7 000" nouveaux produits par jour, selon lui. Fondée en 2012 en Chine et basée à Singapour, cette entreprise ne vend qu'en ligne et cible dans le monde entier une clientèle jeune. "Les grandes entreprises qui ne créent aucun emploi sur le sol européen et français, qui exportent leurs produits 100% en avion et qui ne respectent pas nos critères environnementaux, sociaux et même parfois sanitaires et c'est de la concurrence déloyale vis-à-vis de tous les industriels du textile français", estime-t-il. Pour lutter contre ces géants de la fast-fashion, le député de la Loire souhaite qu'un malus de 5 euros soit ajouté au prix de ces produits, ce qui serait plus dissuasif selon lui que le mécanisme prévu par la loi AGEC de 2018 qui prévoit un malus jusqu'à 20% du prix de l'article payé par le consommateur. "Les produits Shein coûtent deux ou trois euros, donc 20% du prix, ce n'est pas assez dissuasif", assure-t-il. "Ces vêtements à 2 euros ont une mauvaise qualité, ce sont des vêtements jetables et après vous les retrouvez sur les plages en Afrique, c'est vraiment un scandale absolu", ajoute-t-il. 

Antoine Vermorel Marques s'est d'ailleurs filmé en train de découvrir ses articles achetés sur la plateforme du géant chinois. En postant la vidéo sur son compte TikTok lundi, le député veut reprendre les codes des plateformes de la mode à bas coût pour toucher directement les consommateurs.

@antoinevermorel42 🛑 Les vêtements à 2€ qui arrivent en avion, contiennent des substances nocives pour la santé et finissent sur les plages en Afrique, c’est non ! Je dépose à l'Assemblée nationale une proposition de loi pour instaurer un bonus-malus afin de pénaliser les marques et pour encourager les démarches plus vertueuses ♻️ #shein#sheinhaul#ecologie#fastfashion#stopshein#pourtoi#fyp @lookbookaly @menezangel_ @loufitlove @lila_drila @cilia.ghass @tifanywallemacq @veronika_cln @lia__toutcourt @iamm_mae.e@IAMM_MAE.E ♬ son original - antoinevermorel

Le député Les Républicains met en avant les substances chimiques avec lesquelles les vêtements et accessoires sont traités. Ainsi, ses chaussures commandées sont traitées aux phtalates, un perturbateur endocrinien, un vêtement pour bébé traité au formaldéhyde, potentiellement cancérigène pour les enfants. "Ces grands opérateurs de la mode, pour séduire les plus jeunes d'entre nous, paient des influenceuses et influenceurs à déballer leur carton sur les réseaux sociaux pour inciter à la surconsommation", précise-t-il à France Inter.

Plutôt que les sites de fast fashion, le député conseille aux consommateurs de se tourner vers "des acteurs historiques comme Emmaüs, les friperies" ou encore la plateforme de revente en ligne Vinted qui sont, selon lui, "beaucoup plus vertueux que ces grandes plateformes qui visent à la surproduction et la surconsommation".

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