"Peluches et poupées de chiffon" : retour dans l'enfance des années 1920
La poupée en tissu existe depuis très longtemps mais sa matière périssable fait qu'il est rare de trouver des spécimens datant d'avant 1900. En Europe, la mode des poupées en tissu s'est développée au début du XXe siècle avec la prise de conscience que la poupée traditionnelle à tête en porcelaine et au corps articulé en bois ne correspondait pas complètement aux attentes des enfants et ne favorisait pas le jeu autant que la poupée en tissu, plus douce, plus souple, plus légère, facile à manier et surtout incassable et inoffensive.
Plusieurs femmes se sont se distinguées dans la création de poupées bourrées : Margarete Steiff en Allemagne, Elena König Scavini en Italie et Norah Wellings en Angleterre. Elles ont commencé par réaliser des poupées artisanales pour leurs propres enfants avant de se lancer, face à la demande croissante, dans des productions industrielles.
Les principaux pays européens fabriquèrent leurs propres poupées artistiques, des incarnations du style Déco qui fit fureur entre les deux guerres. Les visages en feutrine pressée à chaud étaient peints à la main, les costumes reflétaient la mode seyante des Années Folles, les couleurs étaient vives, fraîches, au point de séduire le public adulte qui en ornait les intérieurs à la mode.
A la même époque, les animaux souples connurent le même succès. D'abord, apparurent des animaux en feutre ou en tissu bourré, qui rivalisaient avec ceux, plus raides, recouverts de fourrure véritable. Dès 1903, pour répondre à une mode provenant des Etats-Unis, la créatrice allemande Magarete Steiff créa le premier ours en peluche européen, le Teddy Bear, qui tient son nom du président américain Théodore Roosevelt. Depuis, les ours en peluche de mohair ont occupé la scène du jouet en complément des poupées. Comme Lenci joua les chefs de file auprès des fabricants de poupées bourrées, Steiff joua le premier rôle parmi les créateurs européens de peluches.
Les créations de ces deux entreprises majeures ont fait des émules et leur savoir-faire inspire encore les créateurs contemporains.
Une riche collection permanente
Ouvert en juin 1994, ce musée privé se trouve au cœur du quartier historique des bimbelotiers, ces anciens fabricants de bibelots et de jouets d’enfant.Depuis la rentrée 2016, le musée a réaménagé son espace et propose quatre salles permanentes présentant la collection Odin qui s'étend du XIXe au XXe siècle. 40 vitrines abritent plus de 500 poupées datant de 1800 à 1959 dans les décors d’origine utilisés en 1994, et qui portent la signature de l’artiste italienne Giò Golia (1906-1992).
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