Quand la romancière Elsa Triolet créait des bijoux pour la haute couture
L'espace culturel le Rive-Gauche, à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen propose une exposition des bijoux conçus et fabriqués par la romancière Elsa Triolet dans les années 30. La collection appartient à la ville, le don lui en avait été fait en 1981 par le poète Louis Aragon, compagnon d'Elsa Triolet.
L'épisode est peu connu. La romancière Elsa Triolet (1896-1970), prix Goncourt en 1944, compagne et muse du poète Louis Aragon, a conçu et réalisé des bijoux fantaisie au tout début des années 30. Le couple qu'elle formait alors avec le poète Louis Aragon dont elle était la muse vivait modestement à Paris. D'origine russe, elle avait environ 35 ans et s'est mise à concevoir des colliers, bracelets et autres bijoux fantaisie. Elle allait dans les boutiques spécialisées chercher des éléments disparates qu'elle arrangeait à sa façon. Son but était de les vendre aux maisons de haute couture. Elle a ainsi su les faire accepter par des maisons aussi prestigieuses que celles de Paul Poiret, Madeleine Vionnet, Edward Molyneux ou Elsa Schiaparelli.
Reportage : France 3 Normandie V. Arnould / B. Belamri / P. Cadinot
Après quelques années et de très maigres résultats, elle a décidé d'arrêter. La mode a perdu ce que la litttérature a gagné : en 1944, Elsa Triolet se voyait décerner le prix Goncourt pour le recueil de nouvelles intitulé "Le premier accroc coûte 200 francs". En 1981, onze ans après la mort de sa muse, le poète Louis Aragon offrait à la ville de Saint-Etienne-du-Rouvray les bijoux qu'il avait conservés. Ce sont eux qui sont exposés au "Rive-Gauche" jusqu'au 16 décembre 2018.
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