Quelles expositions mode pourra-t-on voir en région à la réouverture des musées ?
Les musées sont encore fermés mais en coulisses les équipes s'affairent et organisent l'installation de ces nouvelles expositions en vue de la réouverture du 19 mai. Voici nos conseils pour des visites d'expositions mode en régions, de Saint-Etienne à Calais, en passant par L’Isle-Adam, Moulins, Aubusson...
A partir du 19 mai, les musées vont retrouver leur public. Direction le musée d'Art et d'Industrie de Saint-Étienne, la Cité de la dentelle et de la mode de Calais, le musée d'Art et d'Histoire de L'Isle-Adam et le Centre National du Costume de Scène de Moulins, entre autres, sont prêts à dévoiler leur nouvelle exposition.
"Les Rubans de l'intime" au musée d'Art et d'Industrie de Saint-Étienne
"Les dessous chics, c'est ne rien dévoiler du tout… " chante Jane Birkin. Et si l'exposition du musée d'Art et d'Industrie de Saint-Étienne vous montrait plutôt que la conception du chic a évolué au fil des siècles tout comme les usages "de la dentelle et des rubans". L’exposition Les Rubans de l’intime retrace l'évolution des usages et de la perception du ruban dans les sous-vêtements du XIXe siècle à nos jours. Des pièces de lingerie fine aux gaines de maintien ou de contention médicale, le ruban est partout et pour toutes les fonctions. Le parcours présente des pièces de célèbres maisons : guêpières de Chantal Thomass - marraine de l'exposition -, robe corsetée de Jean Paul Gaultier, soutiens-gorge Cadolle, Lise Charmel, Fifi Chachnill, lingerie Dior, robe Maurizio Galante et déshabillé Franck Sorbier. L’ensemble des pièces présentées dévoile toutes les spécificités des productions rubanières pour la lingerie, mettant en évidence les fonctions technique, esthétique ou symbolique des rubans. Elle raconte comment les entreprises du territoire stéphanois ont participé à l'évolution des produits et du marché de la lingerie-corsetterie.
Tableaux, gravures, catalogues, iconographies et affiches publicitaires de marques (Lanvin, Scandale, Aubade...) permettent de replonger dans différents contextes historiques et de mieux saisir les usages des sous-vêtements et les changements liés à la valorisation du corps. Au gré du parcours, le visiteur est invité à faire l’expérience de la contrainte (en enfilant dans une cabine d'essayage des corsets historiques ou d’époque), à découvrir des matières et échantillons de rubans destinés aux dessous, à visionner des extraits filmés ou à partager l'intimité de personnes racontant leur relation avec les sous-vêtements.
Exposition Les Rubans de l’intime jusqu'au 14 novembre 2021. Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Étienne. 2, place Louis Comte. 42000 Saint-Étienne.
"Voyage au coeur de la dentelle" à La Cité de la dentelle et de la mode de Calais
La Cité de la dentelle et de la mode présente Voyage au coeur de la dentelle dans la dernière galerie de son parcours de visite permanent. Cette nouvelle installation célèbre l’un des plus beaux fleurons de l’industrie de la mode et du luxe français : la dentelle Leavers. Cette technique de tissage marque depuis son invention il y a plus de 200 ans l’activité économique et l’imaginaire du territoire des Hauts-de-France. La dentelle, par sa finesse, son élégance, son infinie variété, s’impose comme une matière emblématique et indissociable de la féminité. Les spécificités techniques qui font la richesse et l’unicité de ce textile, incontournable dans les domaines de la mode et de la lingerie, y sont évoquées.
Quatorze silhouettes féminines emblématiques des usages de la dentelle à travers l’histoire mettent en lumière un savoir-faire unique spécifique à la région Hauts-de-France. "C’est un voyage qui démarre au tout début du XIXe siècle, au moment de l’invention du premier métier à tisser le tulle, qui donne naissance ensuite à la dentelle mécanique, jusqu’à aujourd’hui. A travers quatorze silhouettes emblématiques de femmes, des muses qui ont représenté chacune de ces périodes importantes dans l’histoire de la dentelle", raconte Shazia Boucher, commissaire de l’exposition. Chaque tenue présentée est inspirée d’une icône de la mode, du spectacle ou de l'Histoire. Un atelier parisien spécialisé dans la création de tenues de scène et de haute couture a participé au projet en réalisant les pièces. "C’est un matériau qui permet de travailler pratiquement sans couture, c’est-à-dire de faire un vêtement et ensuite de recomposer le vêtement avec des morceaux de dentelle puis de déplacer les coutures à n’importe quel endroit. C’est un matériau magique", s’enthousiasme Claudine Lachaud, directrice de l’atelier Caraco.
Exposition Voyage au coeur de la dentelle. Installation permanente. La Cité de la dentelle et de la mode de Calais.135, quai du Commerce. 62100 Calais.
"Pierre Gatier. De l’élégance parisienne aux rives de l’Oise" au musée d'art de l'Isle-Adam
Le musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq de L’Isle-Adam, en partenariat avec l’Institut national d’histoire de l’art, présente une exposition consacrée à l’œuvre de Pierre Gatier (1878-1944). Elle rassemble 130 œuvres dont des aquatintes (ndlr, des gravures) que Pierre Gatier réalise jusqu’en 1914 : elles ont pour dominante le Paris de la Belle Époque. Figure centrale des oeuvres de cette période, l’élégante - en promenade près des grands magasins et dans les jardins de la capitale, assistant aux courses hippiques ou fréquentant les lieux de la mondanité nocturne - incarne la vie parisienne. L’artiste est soucieux de représenter la mode de son époque et on le retrouve pour quelques planches dans les salons de couture de son mécène et ami, le couturier Jacques Doucet.
La visite permettra de découvrir également des pointes sèches et burins réalisés entre 1922 et l’année de la mort de Pierre Gatier, uniquement gravés au trait et en noir et blanc. Dans une vingtaine de planches, on retrouve les sujets parisiens : les scènes de bars, music-halls et cinémas offrent des compositions complexes et témoignent de l’évolution de la culture urbaine. Pour un avant-goût de l'exposition, direction la visite virtuelle.
Exposition Pierre Gatier (1878-1944). De l’élégance parisienne aux rives de l’Oise jusqu'au 19 septembre 2021. Musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq. 31, Grande Rue. 95290 L'Isle-Adam.
"Scènes de Yannis Kokkos" au CNCS de Moulins
Avec cette exposition, le Centre national du costume de scène réalise le premier portrait d’un des créateurs les plus prolifiques de la scène théâtrale et lyrique internationale, qui a œuvré à plus de 200 spectacles au fil d’une carrière de 55 ans. Conçue en collaboration avec l’artiste, Scènes de Yannis Kokkos offre un témoignage inédit sur l’élaboration de son univers visuel et thématique et appréhende son cheminement créatif, du dessin à la scène. L’exposition s’appuie sur le parcours artistique du scénographe devenu metteur en scène, l’enfance grecque, marquée par des expériences artistiques et des rencontres fondatrices, les années de formation à la scénographie à l’école du Centre dramatique de l’Est (aujourd’hui Théâtre national de Strasbourg) en France, une première carrière de scénographe et créateur de costumes où il a collaboré avec des metteurs en scène de théâtre et, depuis la fin des années 1980, le temps de la mise en scène de théâtre et d’opéra, de la Comédie-Française au National Centre for the Performing Arts de Pékin, et à la Scala de Milan.
Scènes de Yannis Kokkos s’articule autour d’une centaine de costumes issus du fonds du CNCS et de prêts extérieurs provenant de plusieurs théâtres mais aussi d’une centaine de dessins et maquettes de décors et de costumes originaux, issus principalement de l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC), et enfin de photographies de scène et d’extraits audiovisuels
Exposition Scènes de Yannis Kokkos jusqu'au 7 novembre 2021. Centre national du costume de scène et de la scénographie. Quartier Villars. Route de Montilly. 03000 Moulins.
"Tisser la nature XVe-XXIe siècle", une expo, cinq lieux
L’exposition Tisser la nature se déploie dans cinq établissements du réseau TRAME(S) : l'Atelier-Musée Jean Lurçat (jusqu'au 3 octobre), le Musée de Lodève (jusqu'au 22 août), la Cité de Sorèze (jusqu'au 3 octobre), la Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson (jusqu'au 25 septembre) et l'Abbaye de La Chaise-Dieu (jusqu'au 1er novembre). Ce projet commun se penche sur la représentation du végétal dans l’art tissé parcourant six siècles d’histoire de la tapisserie du XVe au XXIe siècle.
Le traitement du végétal est au cœur de la création des mille-fleurs du XVe siècle et des verdures dites "à feuilles de choux" du XVIe siècle. Au Moyen-Âge, la représentation des fleurs véhicule un message symbolique. Avec la Renaissance et l’intérêt scientifique pour le vivant, les verdures cherchent à exprimer la nature. L’engouement pour les verdures coïncide avec l’essor de la botanique et la constitution d’herbiers. Au XVIIe siècle, le cycle des saisons et la mythologie sont des thèmes de prédilection pour les peintres-cartonniers. Le végétal y joue un rôle important, marqueur symbolique du passage du temps ou de l’amour. Au XVIIIe siècle, les grandes tentures passent de mode. Le goût est désormais aux scènes galantes ou champêtres et aux paysages exotiques, inspirés d’Asie, des Indes ou des Amériques. Autant de thèmes où le végétal est particulièrement présent. La nature reste un motif privilégié dans les arts décoratifs des XIXe et XXe siècles. Aujourd’hui, on assiste à une nouvelle éclosion de ce thème dans l’art contemporain en résonance avec les questions environnementales de notre époque.
Exposition Tisser la nature. Billet couplé pour les quatre expositions : la présentation du billet d’entrée à l’une des expositions donne droit au tarif réduit dans les trois autres lieux.
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