"L’Asie rêvée d’Yves Saint Laurent" ou les voyages imaginaires du couturier au Musée YSL de Paris
Ces pièces issues de la collection du musée YSL sont présentées en dialogue avec des objets d’art asiatiques prêtés par le musée national des arts asiatiques Guimet et par des collectionneurs.
Depuis longtemps, l’Asie exerce une fascination sur les artistes européens et Yves Saint Laurent ne fait pas exception : dans ses collections, il en livre une vision très personnelle fondée sur une connaissance approfondie de son histoire, de sa culture et de ses arts... mais sans s'y être nécessairement rendu !
Des voyages "imaginaires" ou "immobiles"
Grâce à ses "voyages imaginaires" ou "immobiles", le couturier a donné une vision rêvée de contrées lointaines, teintée de connaissances puisées à la fois dans ses lectures et dans une approche directe des objets d’art.Il a plongé au coeur des coutumes locales, exploré le folklore, détourné les clichés afin de proposer une représentation sublimée de traditions vestimentaires. Parmi ses "exotismes", l’Asie occupe une place particulière qui ponctue toute son oeuvre.
L’Inde, la Chine et le Japon donnent vie à ses créations couture
C'est une vision à la fois littérale et imaginaire de l’Asie. Tout au long de sa carrière, il a regardé les costumes traditionnels indiens, chinois et japonais, pour donner vie à des créations haute couture. Dès ses premières collections, il réinterprète les somptueux manteaux des souverains de l’Inde.Ensuite, la Chine impériale lui inspire la collection de l’automne-hiver 1977, pour laquelle il donne une image théâtrale et transformée du pays. Le créateur mettra même en exergue ces influences asiatiques à travers une nouvelle fragrance, la "sulfureuse" Opium qui suscite un vent de scandale et lui confère un succès mondial. Fasciné par le Japon, et en particulier le théâtre Kabuki, il revisite plus tard le kimono.
Un premier parcours rétrospectif
Présenté dans le lieu historique de l’ancienne maison de couture, le parcours inaugural du musée compile les multiples facettes esthétiques et techniques des créations de la maison Yves Saint Laurent. Le 1er parcours inaugural - qui s’est tenu jusqu’au 9 septembre 2018 - rendait compte du génie créatif du couturier via des pièces haute couture accompagnées d’accessoires, de croquis, de photographies ou de films. Les modèles les plus emblématiques - smoking, saharienne, jumpsuit, trench-coat - qui sont la quintessence de son style, côtoyant ses hommages à l’art, en passant par ses collections inspirées de la Chine, du Maroc, de l’Espagne et de la Russie.Un musée témoin de l’Histoire du XXe siècle
Chaque année, la programmation du musée, ouvert fin 2017, est rythmée par une exposition temporaire thématique (d’octobre à janvier) puis par un retour à un parcours rétrospectif (de février à septembre). La visite se terminant toujours dans le bureau de travail du couturier.Installé dans l’hôtel particulier historique du 5 avenue Marceau où naquirent, de 1974 à 2002, les créations du couturier, le parcours explore la vie de la maison de couture et le processus de création d’une collection. Il se veut le témoin de l’Histoire du XXe siècle et d’une haute couture qui accompagnait un certain art de vivre aujourd’hui disparu.
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