"Undressed": 3 siècles de sous-vêtements se dénudent au Victoria & Albert Museum
"La mode et les dessous sont intrinsèquement liés, un peu comme l'oeuf et la poule ( ...) et nous voulions explorer cela", a expliqué à l'AFP Susanna Cordner, l'une des conceptrices de l'exposition qui présente 200 pièces.
L'exposition "Undressed : A brief history of underwear", qui ouvre ses portes le 16 avril 2016 jusqu'au 12 mars 2017, démarre au XVIIIe siècle. Les femmes ne portent, alors, ni culotte ni caleçon mais, à même la peau, des chemises fluides réalisées en fibres naturelles, ce qui permet un lavage à haute température, question d'hygiène. Ces tuniques sont enserrées dans des corsets destinés à soutenir la poitrine et sculpter la silhouette, tout en constituant une sorte de base pour les robes. Et comme le montre un corset réalisé main par une femme de condition modeste, qui vivait à Whitby sur la côte nord-est de l'Angleterre, le corset n'était pas l'apanage de la haute société mais se devait d'être porté par les femmes de toutes conditions, sous peine sinon de heurter les bonnes moeurs.
Un exemplaire de corset en soie de 1890 présente un tour de taille de 48 centimètres, loin de la norme de 71 centimètres en cours aujourd'hui au Royaume-Uni, entraînant des mises en garde des médecins et des appels à la révolte contre cet objet de contrainte. Tandis que la taille est comprimée, les hanches et les fesses sont, elles, mises en valeur par des crinolines qui entravent les mouvements et peuvent prendre feu.
Les hommes profitent aussi de produits qui mettent en avant leurs attributs comme le "Jockstraps", un slip introduit aux États-Unis en 1887 d'abord à destination des cyclistes. Avec le XXe siècle arrivent de nouveaux tissus et de nouvelles technologies qui permettent de réaliser des produits plus légers, plus faciles à entretenir et libèrent les mouvements des femmes. Ils s'adaptent aux nouveaux idéaux de la silhouette féminine, plus longiligne et fluide.
Mais la deuxième partie de l'exposition montre que les corsets, en version légère, ont toujours la cote auprès des créateurs, comme chez Agent Provocateur qui joue sur l'aspect érotique des dessous. Vivienne Westwood ou Jean-Paul Gaultier en font eux des vêtements comme les autres, à porter dessus.
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