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Réard, la marque de maillots de bain à l'origine du bikini, se relance
1946. Micheline Bernardini, danseuse du Casino de Paris, porte le premier bikini de l'histoire pour l'élection de la plus jolie baigneuse à la piscine Molitor. Au départ censuré, il sera ensuite encensé. Si la marque Réard disparaît avec son créateur Louis Réard dans les années 80, ce maillot de bain iconique est devenu un nom générique. Histoire d'une renaissance sous le nom Réard Paris.
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Louis Réard, l'inventeur du bikini
1946. Quelques mois après la fin de la seconde guerre mondiale, quelques grammes de tissus viennent bouleverser la vision de la femme et son statut. Ex-technicien dans l’automobile, le Français Louis Réard a une conviction : ce que la guerre a apporté aux femmes en autonomie et en indépendance doit être pérennisé. Et, c’est durant la fête de l’eau, le 5 juillet 1946, qu’il présente son maillot de bain deux pièces. Micheline Bernardini, danseuse du Casino de Paris, porte alors le premier bikini de l'histoire pour l'élection de la plus jolie baigneuse à la piscine Molitor, à Paris.Louis Réard fait scandale avec son maillot de bain minimaliste jugé impudique car il ose mettre en valeur et sublimer le corps. "En bikini, elle fait l'effet d'une bombe", proclamait la première publicité pour "le plus petit maillot de bain du monde". Et la bombe était atomique : son créateur s'était inspiré pour le baptiser du nom d'un atoll des îles Marshall, théâtre des essais nucléaires américains.
"On lit souvent qu'aucun mannequin n'avait osé le porter. C'est faux", avaient expliqué Ghislaine Rayer et Patrice Gaulupeau en 2016 lors d'une exposition sur "Les 70 ans du Bikini" pour laquelle elles avaient puisé dans leur collection privée de 5.000 pièces de lingerie et bain. "Réard faisait toujours appel à des vedettes ou des starlettes pour ses défilés".
Le créateur, visionnaire, n'hésitait pas non plus à travestir la vérité avec des étiquettes bidons "made in USA" ou "Reard of California".... "Il avait tout compris du marketing et de la pub !", avait alors rajouté le scénographe Thierry Virvaire.
D'abord censuré puis encensé
Tout d’abord décrié et même censuré dans plusieurs pays, le bikini connaîtra la consécration et prendra son envol grâce à Brigitte Bardot qui l’arbore sur les plages de Saint-Tropez dès 1952, suivie par des icônes hollywoodiennes qui s’approprient à la fois l’objet et ce qu’il représente dont l’une des plus célèbres demeure Ursula Andress dans le film "James Bond".Une nouvelle image glamour est née : le corps se montre, s’expose et s'assume.
Disparue dans les années 80
Si la marque Réard disparait avec Louis Réard au milieu des années 80, sa vision appartient toujours au patrimoine français. Produit iconique, le bikini est même devenu un nom générique. La marque se relance 30 ans plus tard, en respectant ce qui constitue son ADN : innovation, avant-garde et luxe.2017, renaissance de Louis Réard sous le nom Réard Paris
Grégory Dalizon, Directeur Général de Réard Paris, revient sur l'histoire de cette renaissance : "Notre actionnaire Richard Emanuel a découvert des articles sur la marque, il y a 3-4 ans. Il est alors tombé amoureux de cet emblématique facteur d'émancipation de la femme, tout en réalisant que l'on ne connaissait pas bien son origine ! Il a racheté et protégé les droits de la marque Louis Réard, rebaptisée Réard Paris. On a réellement commencé a travaillé il y a deux ans avec Céline Adler, la directrice artistique".Pour Grégory Dalizon, la relance ne pouvait se faire qu'en respectant l'ADN de la marque : "Ce que l'on ne sait pas c'est que Louis Réard était un inventeur. Il avait déposé 9 brevets dans le textile".
"L'innovation, la fonctionnalité et le bien aller sont des notions importantes pour nous. Pour ce produit intemporel, nous avons travaillé à l'embellissement de la silhouette via le choix des matières. Notre LYCRAXTRA LIFE à 38% résiste au chlore, aux crèmes et huiles solaires, aux UV… C'est une matière mate, nerveuse, très élastique avec beaucoup d'extension, qui s'adapte à toutes les morphologies" explique encore Grégory Dalizon.
Ces maillots de bain aux coutures invisibles, aux lignes épurées et à l'architecture millimétrée offrent un maintien naturel grâce aux structures invisibles intégrées dans chaque modèle permettant un effet fitting de la silhouette. Des coques amovibles, des armatures cachées, des anneaux régleurs pour moduler les décolletés ou des liens de fronçage sur les hanches permettent de moduler chaque modèle.
"Avec Céline Adler, nous avons conçu 55 pièces (8 lignes soit 25 formes) qui se déclinent du 36 au 44 pour une gamme de prix allant de 200 à 650 euros pour la ligne bijoux. Il y a 7 couleurs unies (blanc, noir, corail, bleu Réard....) et 2 imprimés, dont l'imprimé papier journal, clin d'œil à celui créé par Louis Réard" précise le DG de Réard Paris.
Pour cette collection contemporaine haut de gamme, chaque pièce travaillée au coeur de l'atelier parisien de confection s'inspire des techniques traditionnelles et artisanales. "Nous avons un partenariat avec CDB (société composée d'ex-salariés d'Aubade et installée près de Poitiers) qui s'occupe d'une partie de la fabrication. Le beachwear est réalisé au Portugal et en Italie, et les modèles thermocollés en Tunisie" précise le Directeur Général.
La collection est vendue chez Colette, dans le showroom de la marque et en ligne. La boutique en propre est prévue pour 2018.
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