Schiaparelli : la renaissance en or d'une maison haute couture
Il y a des styles que l'on oublie assez vite et puis il y a des matières qui imprègnent leur marque du sceau de l'éternité. Il en va ainsi de cette enseigne de haute couture du 21 place Vendôme. Disparue dans les années 50, la maison Schiaparelli renaît de ses cendres depuis un an. L'un des magicien de cette renaissance est le nouveau directeur artistique de la maison : Bertrand Guyon.
Reportage : M. Berrurier / A. Berthiau / A. Delcourt / B. Vidal
La maison Lesage magnifie les broderies
Grand brodeur français, la maison Lesage conserve et fait revivre les modèles mythiques de Schiap' depuis 1935. "Faire vivre le passé au présent c'est ce que tout le monde recherche", explique Muriel Lemoine, directrice de la maison Lesage. Les broderies historiques des années 40 ont été recréées intégralement pour la collection qui a défilé pendant la Fashion Week haute couture printemps-été 2016, en janvier dernier.
Une créatrice majeure dans les années 30
Originaire de Rome, la Shiap' tombe dans la mode en créant un pullover de sport très avant-gardiste pour l'époque. Son tricot noir et blanc, noir et couleurs vives, à motifs de nœud, de formes géométriques, de squelette, de cœurs transpercés, de tatouage de marin ou de tortue abstraite est adopté par de nombreuses actrices et célébrités de l’époque. Vogue le qualifie de chef d’œuvre. Les Etats-Unis s’en emparent immédiatement pour en faire un best-seller.Très inspiré par les créations d'origine d'Elsa Schiaparelli, Bertrand Guyon rappelle que dans les années 30 Schiaperelli est devenue la plus grande maison de Paris.
Dadaïste et anti-Chanel
Créée à la fin des années 30 par l'italienne Elsa Schiaparelli, la griffe présente jusqu'au milieu des années 50 des collections influencées du monde artistique des époques qu'elle croise. La créatrice s'entoure des plus grands talents qui l'inspirent. Giacometti, Oppenheim, Elsa Triolet, le dramaturge Jean Cocteau lui commande les costumes de la pièce de théâtre "Les Monstres" et bien sûr Salvador Dali. Elle collabore avec le peintre surréaliste sur la création de plusieurs oeuvres délirantes dont la fameuse robe imprimée homard.A cette époque, c'est la guerre entre l'italienne et sa rivale française Coco Chanel qui déclare : "Schiaparelli déguise les femmes, moi je les habille !"
D'autres la considèrent comme la créatrice pour des femmes au caractère fort et indépendant : Marlene Dietrich, Katharine Hepburn, Lauren Bacall font partie des ses clientes. Aujourd'hui la maison de couture est incarnée par l'une des grandes muses de Jean Paul Gaultier : Farida Khelfa.
Avant que le nouveau D.A. Bertrand Guyon prennent les rênes de la maison, un couturier avait revisité l'empreinte de la Schiap', le temps d'une collection : Christian Lacroix, en juillet 2013, avec 18 pièces uniques, présentées comme des oeuvres d'art au musée des Arts Décoratifs à Paris.
Schiaparelli, histoire d'une excentrique
La maison Schiaparelli a été créée dans les années 30 par Elsa Schiaparelli, la grande rivale de Coco Chanel. La griffe qui dormait depuis la disparition de sa fondatrice en 1973, a été rachetée en 2007 par l'homme d'affaires italien Diego Della Valle mais aucune nouvelle collection n'avait été présentée depuis. Considérée comme la grande rivale de Coco Chanel, Elsa Schiaparelli était connue pour ses chapeaux excentriques, ses robes homard ou squelette. Entourée d'artistes, dont Cocteau et Dali, influencée par les surréalistes, la créatrice italienne a fait partie du renouveau de la couture au début des années 1930 en apportant à ses tenues une touche de désinvolture et de fantaisie
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.