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Nike accusé par des Indiens du Panama d'avoir copié leurs dessins sur une paire de baskets

Les Indiens du Panama ont réclamé que la vente de ces baskets, qui devaient être mises sur le marché le 6 juin au prix de 100 dollars la paire, soit suspendue.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min
Femme indigène portant le motif "molas", lors d’une conférence de presse à Panama City le 20 mai 2019 (LUIS ACOSTA / AFP)

Des Indiens Kuna du Panama ont accusé mardi le géant Nike d'avoir "copié" illégalement des dessins traditionnels sur un modèle de baskets dont la vente a finalement été annulée par l'équipementier américain.

Selon les avocats de la communauté, le design des ces chaussures de sport -- une édition limitée du modèle Air Force 1 -- s'inspire des "molas", un art du textile richement coloré, traditionnel du peuple Kuna.

Le piratage des multinationales

"Nous nous excusons pour la représentation inexacte de l'origine de la conception du Nike Air Force 1 "Puerto Rico" 2019. En conséquence, ce produit ne sera pas disponible" à la vente, a réagi un porte-parole de l'entreprise interrogé par l'AFP.

Selon le site spécialisé Sneaker News, Nike avait indiqué que le dessin -- coloré sur fond noir -- était un hommage à Porto Rico et représentait la grenouille Coqui, emblématique de l'île caribéenne, également territoire américain. Les responsables de l'entreprise "doivent reconnaître que le 'mola' qui apparaît sur les baskets vient du peuple Kuna", avait estimé lors d'une conférence de presse à Panama City, le cacique Belisario Lopez.

Selon lui, cette affaire n'est pas un cas isolé. "Des milliers de dessins et de savoir-faire traditionnels des peuples autochtones sont piratés par les multinationales""Nous avons déjà envoyé une lettre de protestation à Nike, mais nous n'avons pas reçu de réponse", avait précisé l'avocat Aresio Valiente.

Un "élément de fort de l'identité" pour les Kuna

Les Indiens Kuna vivent au Panama et en Colombie, la majorité sur les îles San Blas, sur la côte caribéenne du Panama."Pour les Kuna, le mola est comme un drapeau. Il y a une réelle identité culturelle qui s'exprime autour du mola. C'est un élément fort de l'identité", a expliqué à l'AFP Monica Martinez, professeur d'anthropologie sociale à l'Université de Barcelone qui étudie le peuple Kuna depuis une vingtaine d'années.

"Il y a des débats au sein de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et les peuples autochtones exigent que des mesures soient prises. Mais rien n'est fait", déplore-t-elle.

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