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"Much loved" : au coeur des jours et des nuits de prostituées marocaines

Le film de Nabil Ayouch, "Much loved", sort en France après une longue et violente polémique au Maroc, où il est toujours sous le coup d'une interdiction de projection. Il faut dire que dans ce film, le cinéaste met en scène quatre prostituées, avec une crudité et un réalisme peu courants dans le cinéma marocain.
Article rédigé par Florence Leroy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
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C'est dans leur intimité, au plus près des émotions, des larmes, des rires, de ces quatre femmes que se pose la caméra du cinéaste marocain. Nabil Ayouch nous embarque au coeur de leurs jours et de leurs nuits : leurs nuits dans les bars ou les hôtels de luxe de Marrakech, humiliées et agenouillées pour obéir aux fantasmes de riches clients saoudiens ou violées par des policiers complices, mais debout et dignes quand le jour se lève, décomplexées, solidaires, lumineuses finalement dans leur combat pour survivre.

Si ce film cru et réaliste a autant choqué au Maroc, c'est bien parce qu'il offre à cette société un miroir sans fard, autant sur la prostitution que sur la place des femmes dans le monde arabe. Ces femmes si peu visibles sur lesquelles Nabil Ayouch pose lui un regard attentif et finalement très émouvant : "A aucun moment je n'ai pu croire que ce film allait créer autant de remous et de violence verbale. Pour moi, ces femmes sont vraiment des amazones et c'est vrai que si elle avaient été présentées de manière misérable ou comme des victimes, elles auraient peut-être moins dérangé. "

Nabil Ayouch espère encore que Much loved  finira par sortir au Maroc. En France en tout cas, son énergie devrait marquer le public, comme cela avait été le cas à la quinzaine des réalisateurs, au dernier festival de Cannes et au festival d'Angoulême où il a reçu fin août le Valois d'or.

 

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