"Johnny par Johnny" : une série documentaire Netflix raconte le chanteur sous toutes ses facettes
Un documentaire retraçant la vie de Johnny Hallyday est disponible sur Netflix, mardi 29 mars. En cinq épisodes, il revient sur la vie romanesque de l'artiste, mort en 2017.
Succès, échecs, rebonds, addictions, vie en excès de vitesse permanent, Johnny Hallyday est raconté dans une série documentaire Netflix, diffusée à partir de mardi 29 mars. Loin des hagiographies habituelles, les cinq épisodes de Johnny par Johnny dressent un portrait captivant de l'ex-idole des jeunes loin des hagiographies habituelles.
De sa première télévision à son premier tube Souvenirs, souvenirs, sorti en 1969, rien n'est oublié. "Très jeune, il chantait déjà très bien et très jeune, il savait exactement ce qu'il voulait", commente Jean-François Chenut, auteur de Johnny, ses concerts, sa plus belle histoire d'amour. Dès ses débuts, le "Taulier" fait le show, tout en craignant l'échec.
"Abandonné par ses parents, il va être élevé par une tante. Aucune relation durable avec des jeunes de son âge. Il n'a jamais été à l'école, il était très seul", relate Jean-François Chenut. L'artiste s'est toujours inspiré de sa vie pour ses chansons. Dans le documentaire, Johnny Hallyday est présenté sous ses multiples facettes, celles d'un homme qui a tout donné pour la scène.
Un franc-parler savoureux
Une idée reçue veut que Johnny Hallyday, disparu en décembre 2017, n'ait pas dit grand-chose dans les innombrables interviews télé données en plus de 50 ans de carrière. Faux. Son franc-parler fait la saveur de ces cinq épisodes de 35 minutes chacun, basés sur des archives, souvent tirées de l'oubli et accompagnées de témoignages en voix off, sans langue de bois, comme Pascal Obispo qui travailla avec lui.
Il y a des pépites. "Je suis assez menteur (...) je ne peux pas m'en empêcher", lâche ainsi un jour le "Taulier" face caméra. "A chaque fois qu'on a exhumé une interview, on a été frappé par sa franchise, ce qui fait que le récit tient par la voix de Johnny, même si on a parfois des témoins pour aller un peu plus loin", décortique pour l'AFP Eric Hannezo, patron de Black Dynamite (société du groupe Mediawan) qui produit la série-documentaire en association avec Universal Music France.
Il en résulte un portrait entier de celui qui fut le rockeur préféré des Français, entre coup d'éclat et face sombre. e fameux entretien de Johnny accordé au journal Le Monde en 1998 a fait grand bruit à l'époque, car il y parlait sans détour de ses relations avec la drogue. Mais dans la série de Netflix on entend aussi l'interprète de Allumer le feu se livrer sur le rythme à conserver en tournée, en évitant de se présenter sur scène avec les "narines dilatées", référence à la cocaïne.
Légende et réalité
La frontière entre légende et réalité se dessine au fil des épisodes. Non, il n'a jamais serré la main d'Elvis Presley en sortie de scène comme il l'a laissé croire, établit le documentaire réalisé par Alexandre Danchin et Jonathan Gallaud. Oui, en revanche, Charles Aznavour l'a pris sous son aile et l'a cornaqué pour se construire une image.
Johnny par Johnny happe le spectateur avec une dramaturgie servie par une B.O. futée : outre des extraits des concerts, on entend des riffs de guitare quand l'artiste se relance et des morceaux électro annoncent les revers. De quoi attirer les puristes et les autres, notamment un jeune public qui pourra appréhender "la dimension romanesque du dernier monstre sacré" du show-biz français, comme le résume Eric Hannezo.
Johnny, au fil des interviews, ouvre consciemment ou non les différents tiroirs de sa vie. Les images d'archives naviguent entre un chanteur aux spectacles insensés (combats de kung-fu et main géante sur scène), un acteur passé par le cinéma d'action et d'auteur, une mégastar au train de vie fou et un homme lucide au moment du bilan des vies conjugales et familiales.
On réalise que Johnny a très vite vécu non-stop sous l'oeil des fans, comme les jeunes filles récoltant les mégots jetés autour de chez lui, et des caméras de télé. Dans la balance, l'artiste s'est intelligemment servi des médias, s'est montré honnête et s'est aussi fait piéger.
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