"42nd Street" : la comédie musicale pleine de paillettes et de claquettes

42nd Street est la dernière comédie musicale créée par le théâtre du Châtelet à Paris. Un classique de Broadway à découvrir jusqu'au 8 janvier. La Première a eu lieu jeudi 17 novembre, et Laurent Valière, journaliste de franceinfo était parmi les spectacteurs.

De quoi ça parle ? 

Le ton est donné dès l'ouverture : le rideau se lève et laisse apparaître des dizaines de jambes qui dansent des claquettes à l'unisson. 42nd Street est une adaptation d'un film des années 30, créée durant la grande dépression économique américaine.

Le spectacle nous emmène dans les coulisses d'un théâtre où l'on monte une comédie musicale. On a donc droit aux répétitions, aux intrigues en coulisses, à la star déchue remplacée in extremis par une jeune première, et à de grands numéros de claquettes absolument bluffants.

C'est la dernière production de Jean-Luc Choplin, actuellement à la tête du théâtre du Châtelet avant son départ pour diriger la Seine Musicale à Boulogne, et la dernière comédie musicale avant la fermeture du théâtre, en mars, pour 30 mois de travaux. En 11 ans, Jean-Luc Choplin a hissé ce théâtre parisien à un tel niveau qu'on en parle jusqu’à Broadway. Il n'a pas choisi 42nd Street au hasard, pour lui c'est une sorte de bouquet final : "Je voulais faire la fête, célébrer les artistes et leur travail, célébrer New York."

C'est un hommage à la danse, une œuvre mythique. Les claquettes nous ramènent à notre archéologie, les Hommes préhistoriques tapaient sur des galets, les castagnettes en Espagne... Je voulais faire un festival.

42e rue reçoit la troupe de "42nd street" par francemusique

A quoi ça ressemble ?

C’est une lettre d'amour à Broadway. Sur scène, le casting impeccable est constitué d'artistes quasi uniquement britanniques qui savent jouer, chanter et danser. Alexander Hanson, qui incarne le metteur en scène, a joué à Broadway. L'héroïne principale, Monique Young qui a 25 ans, sort à peine d'une des brillantes écoles d'art dramatique britanniques.

Entourés d'un ensemble de 30 danseurs et chanteurs, ils offrent une succession de tableaux, tour à tour drôles, émouvants, brillants, intimistes, qui swinguent comme un duo très harmonique entre star déchue et nouvelle jeune première. Le grand numéro de claquettes final plonge dans la 42e rue de New York, surplombée par des gratte-ciel, où s'agitent une faune de voleurs, prostituées, bourgeois et artistes.

Comment est la mise en scène ? 

La mise en scène a été confiée à un chorégraphe britannique renommé : Stephen Mear. Il vient de diriger Glenn Close à Londres dans Sunset Boulevard. Il remettra le couvert l’an prochain à Broadway. Pour lui, le plus dur, c'était de créer les numéros de claquettes : "il y a plusieurs styles de claquettes, on peut jouer sur différents rythmes. On peut faire des claquettes de façon sautillée ou à contre-temps. Quand il y a tellement de danseurs sur scène, comme pour le numéro d'ouverture où ils sont 30, il faut trouver une façon de créer des motifs différents et faire monter la sauce."

Pour rester dans le rythme, on a fait énormément de répétitions, presque militaires pour avoir une vraie discipline. Personne ne doit faire de bruit au mauvais moment c'est très strict.

Stephen Mear connaît bien les claquettes puisqu'il en fait depuis l'âge de 3 ans. Pour 42nd Street, il offre cinq grands numéros qui ont demandé d’intenses répétitions. Ajoutez un orchestre très cuivré qui sonne comme un brass band de 26 musiciens qui swinguent, et vous obtenez le spectacle qui fait du bien pour les fêtes de fin d'année.