45e édition des Trans Musicales de Rennes : électro-pop du Kenya, punk d'Argentine, funk oriental composé en Bretagne, un programme mondial et local
Electro-pop du Kenya, punk d'Argentine, funk oriental composé en Bretagne : la 45e édition des Trans Musicales de Rennes propose encore une fois un voyage à nul autre pareil sur la planète musique. Petite sélection parmi les 80 groupes programmés de mercredi à dimanche dans ce festival défricheur.
Torero exubérant au clavier
Spectacle total en vue avec l'électro-pop de Kabeaushé, parachuté du Kenya. "C'est un performer (chanteur-danseur), sa musique part dans tous les sens, c'est un personnage plein de couleurs, plein de vie", note Jean-Louis Brossard, le patron des Trans. L'artiste, accompagné d'un clavier à la tenue de torero exubérante, finit rapidement torse nu sur scène. Au-delà de son show à la GreenRoom, scène surélevée, Kabeaushé se produira aussi lors du pot du maire, qui lance les festivités. "J'y fais toujours jouer un artiste qui vient de très loin, c'est ça les Trans, c'est la surprise", se réjouit "JLB".
À noter aussi la présence d'un autre groupe d'Afrique de l'est, Bantu Spaceship, avec son mariage de new wave et de langue ndébélé du Zimbabwe. Les costumes rétro-futuristes, le son venu d'ailleurs et le nom du groupe sont des gros clins d'œil à Parliament, groupe de funk américain, dont la pochette de l'album Mothership connection arborait une soucoupe volante.
Violoncelliste punk
Blanco Teta, combo formé en Argentine avec trois musiciennes de ce pays et un bassiste colombien, promet aussi beaucoup en termes d'énergie. "Il y a une violoncelliste qui joue couchée par terre, ça dépote fort, c'est punk", présente Jean-Louis Brossard. Il doit cette découverte à un label de Genève, Bongo Joe, qui a placé six de ses poulains dans cette 45e édition des Trans Musicales.
Parmi les heureux élus, Yalla Miku, collectif qui brasse des agitateurs de la scène suisse et des musiciens du Maroc, d'Erythrée et d'Algérie. Ces derniers jouent des instruments traditionnels (guembri, krar, darbouka) sur trame électro et chants lancinants: la transe aux Trans. "Aucun groupe ne se ressemble chez Bongo Joe", souligne le boss des Trans. Qui a aussi fait appel à un graphiste et dénicheur de sons du label, Felix Vincent, pour dessiner l'affiche de la 45e édition.
Basson électrique et disco
Jean-Louis Brossard ne fait pas seulement son marché à l'autre bout du monde, mais met aussi en valeur des groupes de Rennes. Dans la sélection locale on trouve ainsi Mokhtar, groupe instrumental qui distille un funk oriental au parfum disco. "Il y a dans ce groupe un instrument qu'on voit peu dans le rock, le basson, ici électrifié", décrit "JLB". Et voilà qui résonne avec l'histoire personnelle du cerveau des Trans. "Mon papa était prof de basson, il faisait des arpèges pendant des heures, parfois jusqu'à en avoir les lèvres en sang".
Et s'il fallait trouver un fil rouge à la programmation éclectique du festival breton ? Il faut se souvenir de la citation de Jean-Louis Brossard quand il reçut en 2020 sa médaille de chevalier de la Légion d'honneur. C'était le titre d'un album du jazzman avant-gardiste Albert Ayler, "Music is the healing force of the universe" : "La musique est la force de guérison de l'univers".
Retrouvez les concerts des Trans Musicales de Rennes en direct et en replay sur france.tv.
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