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A 88 ans, le compositeur Ennio Morricone poursuit sa tournée mondiale

Pour célébrer ses 60 ans de musique, Ennio Morricone, un des compositeurs les plus célèbres et admirés dans le monde du cinéma, conserve toute sa créativité et veut toujours surprendre son public avant une série de concerts, dont un vendredi soir à Rome et un autre à Paris, le 21 septembre.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Ennio Morricone (février 2017)
 (Starpix / APA-PictureDesk / APA)

500 musiques de films

"On m'a demandé de diriger ma musique. Le problème, c'est que je ne suis pas un vrai chef d'orchestre, je ne dirige pas la musique d'autres compositeurs", a expliqué le "maestro" italien lors d'un entretien avec l'AFP.

En attendant, il prépare activement le concert qu'il donne ce vendredi à Rome, l'une des étapes de la tournée mondiale, entamée l'an dernier, et qui le conduira en France à l'automne. Et pour ce musicien exigeant, les concerts sont aussi importants pour pleinement apprécier ses compositions.

"Car au cinéma, on ne peut pas écouter avec attention la musique, il y a les dialogues, les bruits, les effets spéciaux, tout cela distrait le public. Or, la musique doit être écoutée et les concerts permettent au public d'écouter ma musique, seulement ma musique", a-t-il expliqué dans le studio qu'il a aménagé dans son vaste appartement romain.

L'homme aux plus de 500 musiques de films, auteur de mélodies aussi légendaires que celle du film "Le bon, la brute et le truand" (1966), ou celle du magnifique solo de hautbois de "Mission" (1986), n'a rien perdu de son énergie et de sa passion pour son art.

Mais il sourit lorsqu'on compare l'abondance de son travail, qui conjugue musiques de films aussi variées que les comédies, les drames et bien sûr les westerns, à celle de compositeurs comme Mozart ou Rossini, eux aussi très prolifiques.

Changer en restant le même

"Le fait d'avoir pu composer de la musique en toute liberté, et de façon si différente, a été rendu possible non seulement parce que je pouvais compter sur la technologie, mais aussi parce qu'il était indispensable que je change de style à chaque composition.
Chaque film l'exigeait", a-t-il confié.

Le musicien reconnaît volontiers que les compositions pour le cinéma semblent plus faciles, plus entraînantes que la centaine d'œuvres de musique de chambre ou contemporaine qu'il a également écrites.

Parmi ses compositeurs préférés figurent d'ailleurs Stockhausen, Pierre Boulez, Luigi Nonno, Aldo Clementi, Goffredo Petrassi, "mon maître", dit-il, mais aussi Stravinsky, Bach, Palestrina et Monteverdi. "Je suis désolé d'en oublier certains, mais ceux-là, consciemment ou non, ont laissé leur trace", ajoute-t-il.
Ennio Morricone, qui a travaillé avec les plus grands réalisateurs de cinéma à Hollywood et ailleurs (Huston, Siegel, Polanski, Fuller, Leone, Pasolini, Bertolucci, Argento, Pontecorvo et Almodóvar), est un véritable artiste du XXe siècle qui doit aussi son succès à une combinaison habile entre image et mélodie.

Avec quelle recette ? "Il n'y a pas de recette", corrige-t-il aussitôt, "absolument pas. J'en ai pourtant beaucoup essayé. Mais, j'ai tenté de m'inventer une manière d'écrire de la musique avec beaucoup de pauses, faite presque de monosyllabes ou de trois syllabes mises ensemble et ensuite une pause. Un peu comme une pensée qui va et vient et se répète de manière différente. J'ai toujours voulu changer,
même si à la fin je reste toujours moi-même".

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