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À l'Opéra de Montpellier, une chorale pour la reconstruction de femmes exploitées sexuellement

L'association le Mouvement du Nid organise en collaboration avec l'Opéra de Montpellier des ateliers de chant pour des femmes africaines ayant subi des violences, notamment sexuelles, pendant leur parcours migratoire.
Article rédigé par Léna Thobie-Gorce
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Chaque jeudi depuis deux ans, les femmes ayant subi de la prostitution forcée se réunissent dans une chorale à l'Opéra de Montpellier. (France 3 Languedoc-Roussillon : I. Bris / V. Banabera / A. Fillol / C. Calmels)

Tous les jeudis depuis deux ans, des femmes ayant subi des violences pendant leur parcours entre l'Afrique et la France se retrouvent à l'Opéra National de Montpellier pour chanter. C'est l'association le Mouvement du Nid, qui agit en faveur des personnes tombées dans la prostitution, qui les a réunies.

Chorale solidaire
Chorale solidaire Chorale solidaire (France 3 Languedoc-Roussillon : I. Bris / V. Banabera / A. Fillol / C. Calmels)

"Ce sont des jeunes femmes qui pour la plupart ont été victimes de la traite des êtres humains. Elles sont principalement originaires du Nigeria et au cours de leurs parcours migratoires, elles ont vécu des violences énormes, dont la prostitution. Les ateliers de l'Opéra font donc partie de l'accompagnement social qu'on leur propose", explique Alexandra Jouhanneaud, chargée de mission pour le Mouvement du Nid.

"Un moment rien que pour elles"

Chaque séance de chant, qui dure une heure et demie, est un moyen d'oublier pour un moment les traumatismes de leur passé. "J’oublie mes soucis quand je chante, mais si la chose est monstrueuse, je ne peux pas l’oublier. Parfois j’y arrive, mais pas tout le temps", confie Cynthia, l'une des participantes.

Pour Fabunmi, 51 ans, la force de cette chorale réside dans les liens qui se créent entre les femmes. "Cela m’apporte beaucoup, car on se connaît les unes les autres, on peut parler ensemble. Je suis enthousiaste quand je viens en cours de chant, pendant ce moment-là, mon chagrin part au loin", raconte-t-elle.

Au fil des mois et à force de travail, les voix s’améliorent et s’harmonisent. Pour autant, la progression technique n'est pas le premier but recherché. Pour Noëlle Thibon-Gokelaere, cheffe de chœur qui donne le cours "c'est un sas de décompression pour elles, c'est un moment rien que pour elles. Et puis on est dans l'écoute, dans la musique, on est dans le corps, dans le partage, ça sert à ça le chœur." 

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