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L'album culte d'AC/DC "Highway to Hell" fête ses 40 ans

Il s'agit du dernier album du groupe avec leur chanteur Bon Scott, mort en 1980.

Article rédigé par franceinfo Culture - Thomas Hermans
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La pochette de l'album "Highway to Hell", avec Angus Young arborant les célèbres cornes et queue du diable. (Atlantic Records)

Rares sont les albums qui évoquent quelque chose à toutes les générations. Rares sont les albums dont tout le monde connaît les premiers accords, identifiables en une seule seconde. Rares sont les albums dont la pochette est presque aussi célèbre que leurs chansons. Highway to Hell, chef-d'oeuvre d'AC/DC est de ces albums.

Parfaite symbiose

Le 27 juillet 1979, il y a quarante ans jour pour jour, le groupe de hard rock australien sortait son magnum opus. L'album qui allait mettre tout le monde d'accord : les fanatiques de punk bien senti et les traditionalistes du rock 'n' roll ; les métalleux pro-Black Sabbath et les familles biberonnées à la pop britannique. Highway to Hell, c'est l'album par lequel AC/DC est devenu une icône du rock.

Quand Highway to Hell sort, les Australiens ont déjà plusieurs albums à leur actif, tous ayant eu un retentissement plus ou moins large en Australie et à l'international. Ils se distinguent par des rythmes lourds, des accords de guitare rythmique imposants, grattés par Malcolm Young. Son frère Angus s'occupe quant à lui d'une démentielle guitare solo, virevoltant lorsque la voix de l'extravagant chanteur Bon Scott ne s'empare pas de tout l'espace sonore. Les chansons d'AC/DC sont la définition de la symbiose d'un groupe.

C'est de la musique rock. Rien de plus, rien de moins. Peut-être un peu plus forte.

Angus Young

Avec des chansons comme It's a Long Way to the TopT.N.T.Let There Be RockWhole Lotta Rosie ou Riff Raff, AC/DC s'impose comme le groupe maître du rock qui tache, tirant le meilleur parti de l'héritage de Led Zeppelin mixé avec une passion prononcée pour du blues aux racines prolixes. Certains classent même Angus et sa bande dans la case heavy metal, aux côtés de Black Sabbath et Judas Priest. Ce que le guitariste réfute : "C'est de la musique rock 'n' roll. Rien de plus, rien de moins. C'est peut-être un peu plus fort, mais il n'y a aucune autre différence."

De géant australien à légende internationale

Du rock 'n' roll pourtant unique, particulièrement identifiable. Et en partie grâce à Highway to Hell, qui cristallise en 1979 toutes les attentes qui entouraient AC/DC. L'album qui fait passer le groupe de géant australien à légende internationale, capable de remplir des stades. 

La recette de l'album réside en partie dans sa production. Robert "Mutt" Lange est imposé pour produire l'album, et lui donne une sonorité moins brute, plus accessible à la bande FM. Laissant les influences blues au Some Girls des Rolling Stones, les membres du groupe s'ingénient à écrire des refrains en forme d'hymnes puissants, assimilables par une foule gigantesque.

C'est avec cette stratégie en tête que naissent des tubes. Highway to Hell en premier lieu, la chanson ultime du groupe, qui fixe sur bande toute l'ambition de ce disque monstre. Sa guitare semblant mener une course contre la batterie, la voix d'orfèvre de Bon Scott, et son refrain plus qu'iconique en font un objet d'adoration pour tout amateur de rock. 

Usine à tubes

Et si la chanson-titre est la plus célèbre, le reste de l'album n'a pas à rougir. Girls Got Rhythm ne peut que faire s'agiter une longue chevelure de métalleux. Walk All Over You calme le jeu sur son lourd refrain pour mieux projeter son énergie sur des couplets diaboliques. If You Want Blood (You Got It) offre peut-être le riff de guitare typique d'AC/DC. Si on y ajoute Shot Down in Flames ou encore Night Prowler, le disque ressemble plus à crasseuse usine à tubes qu'à un album de rock.

Et à l'écoute des mécaniques de cette usine, il est aisé de voir en quoi Highway to Hell a pu devenir un objet sacré du rock. En quelques albums, AC/DC est passé d'un hard rock costaud aux influences blues à un hard rock démentiel, taillé pour enflammer (plus ou moins littéralement) les foules.

Chant du cygne involontaire

Mais cet album ne limite pas son statut culte à sa seule qualité. Son histoire a aussi son rôle à jouer. Le 19 février 1980, après une soirée trop alcoolisée, la voix charismatique du chanteur Bon Scott s'éteint définitivement. Il avait 33 ans, et laisse derrière lui un public orphelin et un groupe au bord de la rupture. Highway to Hell reste son chant du cygne involontaire.

En hommage, et avec le petit nouveau Brian Johnson derrière le micro, AC/DC sortira en juillet 1980 l'album Back in Black, qui deviendra le deuxième album le plus vendu de tous les temps derrière Thriller (1982) de Michael Jackson. Et si quelques titres de Back in Black résonnent encore dans les têtes des rockers des années 80, comme Hells Bells ou Shook Me All Night Long, les riffs simples mais ravageurs de Highway to Hell devraient garder la première place dans leurs coeurs et oreilles. Et rester l'Album d'AC/DC, avec un grand A.

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