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Africolor fête ses 30 ans en multipliant les clins d'oeil au passé

Crée en 1989, le festival qui a débuté avec trois soirées est passé à une programmation étalée sur plus d'un mois : de ce vendredi 15 novembre jusqu'au 24 décembre dans 20 villes d'Ile-de-France.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min
Affiche Africolor 2019 (AFRICOLOR)

Africolor, festival en Ile-de-France qui défriche depuis 1989 les musiques d'Afrique et de l'Océan Indien, a voulu marquer le coup pour ses trente ans, en multipliant les clins d'oeil au passé, tout en gardant le regard tourné vers l'avenir.

"On a voulu faire un vrai anniversaire", a déclaré à l'AFP Sébastien Lagrave, directeur depuis 2012 du festival.

Gloire aux anciens

Danyel Waro, chantre du maloya, une musique endémique de la Réunion faite de chants et rythmes prenants, née dans la communauté des esclaves noirs de l'île, sera le 3 décembre au Théâtre Gérard-Philipe, lieu historique du festival. Lors de sa première venue à Africolor en 1993, le maloya était confidentiel. Il a été depuis inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco, en 2009. A 64 ans, ce chanteur s'accompagnant au kayamb (percussion locale) ne désarme pas : il annonce un nouveau disque pour début 2020.

Mah Damba, descendante d'une longue lignée de griots, était à Africolor en 1996, à 30 ans à peine. Cette grande voix malienne animera la soirée de Noël à Montreuil.  Africolor a bâti sa réputation sur sa fameuse "Nuit de Noël mandingue", qui mobilisait dans les années 1990 la communauté malienne de Seine-Saint-Denis.

Nostalgie encore avec le Bakolo music international. Cette formation dont Wendo Kolosoy fut le leader jusqu'à sa mort en 2008, est l'une des dernières à interpréter la rumba congolaise des origines, mélange de rythmes traditionnels et de rumba cubaine né à Kinshasa dans les années 1940.

Africolor : un rôle aussi de défricheur

"C'est un temps pour se retourner, mais aussi pour se projeter", a souligné Sébastien Lagrave, qui n'oublie pas le rôle de défricheur d'un festival ayant contribué à faire découvrir Femi Kuti, Angélique Kidjo, Oumou Sangare ou Nahawa Doumbia. Africolor offre cette année leur chance aux Ougandais Hibotep et Faizal Mostrixx, à la Malienne Kankou Kouyate, jeunes musiciens qui bousculent les traditions.

A travers Africolor, des liens se sont aussi tissés entre "musiciens d'ici et musiciens de là-bas", comme les nomment Philippe Conrath, créateur d'Africolor, qu'il a vu grandir avant de passer la main en 2012. Des liens débouchant sur de nombreuses créations, comme Afriquatuors, qui donnera une nouvelle résonance à l'afro-beat, au highlife ou au soukous.

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