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Afrique du Sud : l'ex-président Jacob Zuma va enregistrer un disque de chansons sur la lutte contre l'apartheid

Le projet de l'ancien président sud-africain Jacob Zuma d'enregistrer un album de chansons sur la lutte contre l'apartheid a suscité l'ire de l'opposition. Ses adversaires dénoncent un projet financé avec l'argent du contribuable.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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L'ancien président sud-africain Jacob Zuma fait un discours à la sortie du tribunal de Durban, en juin 2018, où il a assisté à son procès pour corruption. 
 (GIANLUIGI GUERCIA / AFP)
Jacob Zuma, contraint à la démission en 2018 à la suite de multiples scandales de corruption, s'illustre régulièrement lors de meetings politiques en chantant, de sa voix de baryton, et en esquissant des pas de danse très assurés qui suscitent toujours l'enthousiasme de ses partisans.

Le septuagénaire, au pouvoir de 2009 à 2018, prévoit d'enregistrer, en avril et en public, un album qui devrait être disponible dans l'année. L'album comprendra notamment le fameux titre "Umshini Wami" (Apporte-moi ma mitrailleuse) qu'il entonne régulièrement lors de réunions de son parti, le Congrès national africain (ANC) de feu Nelson Mandela.

Les chansons de la lutte contre l'apartheid ont joué un rôle déterminant pendant les décennies de bataille contre le régime ségrégationniste imposé par les Blancs à la majorité noire et officiellement tombé en 1994. Elles sont encore régulièrement chantées lors de manifestations et meetings politiques en Afrique du Sud.

"Nous avons pourchassé le président Zuma pendant trois mois" pour lui parler de l'album et une fois contacté, "il a été encore plus enthousiaste que nous", a raconté à l'AFP Thembinkosi Ngcobo, responsable de la culture dans la municipalité d'Ethekwini (nord-est), qui va financer l'album. Ethekwini englobe la grande ville côtière de Durban, capitale de la province natale de Jacob Zuma, le KwaZulu-Natal.

L'opposition vent debout

Les chansons de la lutte anti-apartheid "nous rappellent d'où nous venons et comment notre pays a été façonné", a ajouté Thembinkosi Ngcobo. Il a assuré que Jacob Zuma ne serait pas payé et ne recevrait aucun bénéfice des ventes de l'album. Il veut simplement "préserver l'héritage de la libération", a-t-il expliqué.
L'ancien président sud-africain Jacob Zuma danse à la sortie de la cour de KwaZulu-Natal à Pietermaritzburg, en juillet 2018.
 (PHILL MAGAKOE / POOL / AFP)

Mais l'opposition est vent debout. "L'album en tant que tel n'est pas un problème, si ce n'est qu'il va être financé par de l'argent public et on n'a aucune idée du montant", a estimé une conseillère municipale locale du parti de l'Alliance démocratique (DA), Nicole Graham. Depuis la chute de Jacob Zuma, "ses partisans essaient de lui donner en permanence une tribune", a-t-elle dénoncé, affirmant que "la DA allait se battre bec et ongles dans l'intérêt de tous ceux qui font des services publics une priorité par rapport à la politique".

Pour Thembinkosi Ngcobo, le projet d'album va de soi car les talents de chanteur de Jacob Zuma font intégralement partie de son personnage politique. "C'est une des raisons de sa popularité. Il apparaît comme une personne décontractée, amicale et accessible", a-t-il estimé.

 

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