Aretha Franklin : en attendant les obsèques, le recueillement populaire
A travers des tubes planétaires comme "Respect" (1967), "Natural Woman" (1968) ou "I Say a Little Prayer" (1968), la "Queen of Soul" a influencé d'inombrables artistes et surtout touché plusieurs générations d'hommes et de femmes aux Etats-Unis comme ailleurs dans le monde.
Recueillement
Le 16 août, la New Bethel Baptist Church, l'église dans laquelle officia son père, pasteur, s'est transformée en lieu de recueillement. Des anonymes sont venus y déposer fleurs, ballons et même ours en peluche, tandis que le son des principaux succès de la diva soul s'échappaient du bâtiment."J'ai le coeur brisé", confie à l'AFP Jerome Greear, en larmes. L'homme de 53 ans, ingénieur du son, est venu avec sa mère Joyce, qui était au lycée avec Aretha Franklin. "Cependant je suis heureux d'avoir grandi à une époque où j'en ai été le témoin. J'ai vu son ascension. J'ai vu son apogée. J'ai vu ses chutes et sa véritable ascension et je suis fier. Je suis fier. Je suis fier", martèle-t-il.
Emotion dans l'usine automobile de Detroit
Lorsque le décès d'Aretha Franklin a été annoncé par les haut-parleurs de l'usine automobile de Detroit où travaille Maurice Black, l'émotion a été si grande que les chefs d'équipe ont brièvement arrêté la chaîne. "L'expression sur tous les visages. C'était bouleversant", a déclaré cet ouvrier. Ce qui rendait l'émotion encore plus grande, c'est que beaucoup se souvenaient de la visite d'Aretha dans l'usine il y a quelques années, a-t-il dit. "Lorsqu'elle est arrivée ici, tout le monde criait : Aretha ! Aretha ! Reine de la soul ! Reine de la soul !". Maurice Black a grandi dans le quartier proche de l'église, où il savourait la nourriture préparée par Aretha lors des copieux repas qu'elle offrait à la communauté et aux sans-abri pour chaque Thanksgiving et chaque Noël."Elle faisait la meilleure soupe de queue de boeuf, avec ce pain de maïs, c'était à mourir", se souvient-il.
Ceux qui sont venus le 16 août lui rendre hommage en bravant la pluie avec des bouquets de fleurs et des ballons célébraient bien sûr sa musique mais aussi sa personnalité simple et sa volonté de donner. "Je sais qu'elle était riche, mais elle ne laissait jamais voir qu'elle était riche", a déclaré le pasteur Charles Turner, dont le père était un administrateur de l'église. "Elle vous montrait toujours du respect. Quand vous veniez vers elle, elle vous laissait l'embrasser et elle vous parlait toujours, avec un sourire sur son visage", a-t-il dit.
Pour Jerome Greear, les obsèques d'Aretha devront être "présidentielles" pour être à la hauteur de la reine qu'elle était. "Les gens l'adoraient". Et, montrant la vieille église du père d'Aretha: "Ce n'est pas assez grand" pour elle. "Ce bâtiment n'est pas assez grand."
Bien au-delà de Detroit, les manifestations spontanées se sont multipliées aux Etats-Unis, jusqu'aux fleurs disposées autour de l'étoile qui portait son nom sur Hollywood Boulevard, à Los Angeles.
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