Dans l'intimité, la "diva" Aretha Franklin était "une ménagère de l'Amérique noire moyenne"
Sebastian Danchin, historien de l’Amérique noire, a rencontré la chanteuse en 1978. Il décrit une femme "très maternante".
Diva... Reine de la soul... Les qualificatifs qui désignaient Aretha Franklin étaient dithyrambiques. Pourtant la chanteuse décédée jeudi 16 août à l'âge de 76 ans était aussi "une ménagère de l'Amérique noire moyenne", raconte vendredi sur franceinfo Sebastian Danchin, historien de l’Amérique noire et auteur d'Aretha Franklin, portrait d’une Natural Woman, qui a rencontré Aretha Franklin à l'automne 1978, à Detroit.
Aretha était "en vieux tee-shirt, pieds nus"
Il s'était rendu chez elle de manière tout à fait anonyme, "elle ne savait pas que j'étais musicien, ni auteur, explique-t-il. Je suis allé chez elle avec un ami commun. J'ai découvert une ménagère de l'Amérique noire moyenne. Elle était en vieux tee-shirt, pieds nus chez elle et dans son salon, il y avait une télé grand écran avec les soap opera qui passaient et qu'elle était en train de regarder au moment où on est arrivés." Aretha Franklin lui a demandé s'il "avait des enfants, comment ils s'appelaient, quel âge ils avaient."
Elle était très maternante et très ordinaire. Ce n'était pas du tout la diva
Sebastian Danchin, auteur d'une biographie d'Aretha Franklinavec franceinfo
Dans ses vitrines, il y avait tous ses disques d'or mais "on avait l'impression qu'Aretha Franklin était une fan qui collectionnait les récompenses de quelqu'un d'autre", explique Sebastian Danchin.
"Cette dualité, on la retrouve dans la communauté noire qui passe de l'ordinaire à l'extraordinaire, de l'époque où on n'avait pas le droit de vote à Barack Obama à la Maison Blanche", commente l'historien.
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