Ayham Ahmed, pianiste syrien : la Philharmonie après les bombes
Les images qui parvenaient alors de Syrie montraient des quartiers écrasés par les bombardements, les morts et blessés extraits de la poussière noire des décombres.
En 2014, une vidéo tournée dans une banlieue rebelle rend un peu d'humanité aux nouvelles venues de Syrie : un homme joue du piano dehors, la rue est dévastée, encombrée de gravats. La scène fait le tour du monde. Le pianiste est un jeune professeur de musique qui enseigne encore son art aux enfants. Il s'appelle Ayham Ahmed et vient de lancer un vain appel au monde.
Daech brûle son piano
Yarmouk, un camp palestinien, résiste aux forces du régime de Bachar El-Assad mais tombe sous le contrôle du groupe Etat Islamique. La musique s'est trouvée pire ennemi que les bombes. Les combattants de Daech brûlent le piano d'Ayham. Il ne reste plus au professeur de musique que le chemin de l'exil pour alternative. La Turquie, la périlleuse traversée de la Méditerrannée, puis l'Allemagne qui lui offre l'asile, comme à tant d'autres de ses compatriotes désespérés.Nous sommes partis parce que nous nous sommes faits bombarder. Ca explosait de partout.J'ai été blessé à la main puis à l'oeil.Mes amis ont été tués, mon frère est allé en prison.
Ayham Ahmed
Pianiste syrien
Aujourd'hui, Ayham Ahmed s'est installé près de Berlin avec sa femme et son fils.
"De quoi rêvent-ils"
Le professeur de musique de Yarmouk raconte son parcours dans un livre qu'il a intitulé "De quoi rêvent-ils ?"
En donnant un concert à la Philharmonie de Paris, Ayham Ahmed a déroulé ce repertoire qu'il a joué sous les bombes, qu'il a chanté sur les chemins de l'exil. Pour ce musicien qui en Allemagne a reçu le prix Beethoven, l'artiste a enfin repris le pas sur le refugié.Je rêve de voir la paix régner en Syrie, je rêve de faire de la musique, de ne plus parler de politique, je rêve de pouvoir jouer du piano chez moi à Yarmouk comme avant, en paix.
Ayhat Ahmed
Pianiste syrien
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